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5 août 2006 6 05 /08 /août /2006 08:12
 DIMANCHE 5 AOUT 2006 (Soleil, fraîcheur et vent en altitude) 
LE DEFI DU GRANON

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Course pédestre : Le défi du Granon

8 heures, direction Chantemerle (Hautes-Alpes) où nous récupérons nos dossards. Nous reprenons la voiture pour Saint Chaffrey car, comme l'an dernier, le départ (fictif) aura lieu devant la gendarmerie. A l'échauffement, je repère mes futures adversaires : Isabelle Grenier, Maria Fornelli (annoncée comme une des favorites, membre de l'équipe d'Italie, Anna Garelli (vice-championne du monde de montagne), Alessandra Bianco (qui m'a déjà réglé mon compte la semaine dernière), Jana Mostecka (membre de l'équipe de la République Thèque pour les Europe 2006), Chantal Baillon, avec le palmarès que l'on sait ! Toutes ces filles ont un palmarès de haut niveau : je suis la première coureuse non-élite !!! !
 
D'ABORD CA MONTE APRES CA MONTE ET ENFIN CA MONTE !

Au programme, 12 km de montée et pas de descente ! Le chrono démarre au bout de la ligne droite de Saint Chaffrey aux alentours de 10 h 05, quelques minutes après le départ des cyclistes. Il y a un départ fictif et un départ réel, sans neutralisation des coureurs, comme l'an dernier. Comme je m'en suis doutée, j'ai envoyé Chantal aux avant-postes, histoire qu'elle ne prenne pas 100 m dans la vue dès le départ !!! La course est partie, dans le prolongement du footing, moi, je n'ai pas accéléré : je suis déjà à ma vitesse de compétition ! Il faut dire que la pente est tout de suite raide (7%). Je fais course commune avec la Thèque Jana Mostecka pendant les deux premiers kilomètres. Puis, sans à-coup, elle me décroche, à moins que ce ne soit moi qui décroche toute seule ! Anna Garelli, restée prudemment à son rythme en ce début de course me crucifie de sa foulée rase-motte, mais terriblement efficace ! Magnanime, je l'encourage même ! Je vois la transalpine revenir sur la Thèque et la laisser sur place (je comprends pourquoi, elle a un tel palmarès ! Surtout à son âge : elle a quand même 52 ans !!! Fichtre, la course de montagne, ça conserve.Quant à moi, je connais mon niveau, je prends mon mal en patience, mon rythme de croisière (qui ne s'amuse pas !), à environ 9 km/h (j'ai un G.P.S. Garmin au poignet, qui joue les délateurs). En prenant de l'altitude il y a tellement de vent que je suffoque par moment, et dois me résoudre à ralentir pour attendre un groupe, plus lent, mais à l'abri duquel je vais pouvoir m'abriter (c'est bien la peine d'avoir fait tant d'efforts pour gagner du temps au début !) . Il y a deux ans, la canicule, l'an dernier et cette année, on doit courir face à un ventilateur !
 
COUREUR CONTRE CYCLISTE !

Et allez, la pente s'accentue encore à l'approche de Villard-Laté (9,5 %). Je ferme les yeux, et cours en aveugle...le temps passe plus vite, et j'ai l'impression de m'échapper de cette course, de cette souffrance. J'ouvre les yeux régulièrement, histoire de ne pas accrocher les talons du coureur qui est devant moi ! Il n'est pas bien gros, mais me protège un peu des rafales ; je me baisse le plus possible pour ne pas offrir trop de prise au vent. Heureusement, il fait moins froid que l'an dernier, où il neigeotait au sommet quelques minutes avant l'arrivée des premiers concurrents. De temps en temps, à la faveur d'un virage, je relaye le leader en relançant. Dernière moi, le groupe s'organise, toujours en file indienne ! Notre lente progression nous mène aux Tronchets où un bon 11 % nous fait plier l'échine. Bon Dieu, qu'est-ce qu'on fait là ? se demande tout fort, une des victimes du Granon. Sans doute serait-il mieux à la pêche avec son beau-frère ! Je guette les bornes qui jalonnent l'itinéraire. Je les cherche des yeux dans la montagne, plus que 5 km, plus que 4 km...
 
UN PEU MASOS LES SPORTIFS ?
 
Nous rattrapons des cyclistes à la dérive, qui zigzaguent dangereusement devant nous, coupant la route, visitant les bas-côtés. C'est sûr, leur compteur affichera plus de kilomètres qu'ils auraient dû en faire ! Certains poussent le vélo à la main, pliés en deux pour lutter contre et le vent et la déclivité de la pente, le nez sur le cadre, les mains sur le cintre. Ils accomplissent comme nous leur chemin de croix, mais la chance que nous avons par rapport à eux, c'est qu'on n'a pas besoin de pousser une machine en plus de notre propre corps ! Quand je pense que certains croient que nous courons pour notre plaisir !!! Moi, j'vous l'dis le VRAI plaisir, c'est quand je passe la ligne d'arrivée ! Dans des épreuves comme celle-là, ma fierté, c'est de l'avoir fait, alors que PERSONNE ne m'y a obligée ! On est un peu maso, nous, les forçats de la pente !

Cette course n'en finit plus. Comme les kilomètres semblent longs, lorsqu'il y a autant de dénivelé ! Des spectateurs m'encouragent. Ils sont toujours surpris de voir des féminines sur les compétitions, au milieu de pelotons majoritairement masculins !

2000m, 400 m de dénivelée ??? Vivement qu'on arrive. Je regarde le paysage pour passer le temps. A ma droite, le massif des Ecrins...Des sommets qui me sont familiers....Nous arrivons au dernier ravitaillement. Je suis tentée d'en faire l'impasse, car je n'ai pas soif ; néanmoins, nous sommes en altitude, avec un air sec.L'hyperventilation, et la transpiration menacent de déshydratation l'imprudent qui ne boirait pas pendant une telle course. J'ai l'intention de perdre le moins de temps possible. Je me suis suffisamment arrêtée dans les points d'eau situés plus bas. J'attrape au vol un gobelet, prends le virage à la corde et quitte mon petit groupe de wagonnets ! Heureusement, maintenant, le vent me pousse, c'est déjà ça, et je suis comme le cheval qui sent l'écurie. Le final de ce Défi est moins dur que la semaine dernière (14% au Noyer, contre "seulement" 12% ici.) J'ai mes repères depuis le temps que je viens ici et reconnais au loin les barrières qui indiquent le dernier kilomètre...Une douleur vive me foudroie l'aine gauche au même endroit que l'an dernier ! J'enfonce mon poing gauche dans le pli. Je ne vais quand même pas me mettre à marcher et me faire remonter par le gruppetto que j'ai lâchement abandonné à son triste sort ! Ils rigoleraient bien ! Heureusement, j'aperçois au loin la ligne d'arrivée juste après les casemates du fort.

UN CHRONO DANS LA TETE !

1 h 18'45 au col du Granon ! Le même chrono qu'en 2005 ! J'aurais voulu le faire exprès que je n'aurais pas pu !!! J'ai froid. Je me dirige vers la table de ravitaillement, où je retrouve Chantal en train de se restaurer copieusement ! Je ne m'attarde pas (après avoir ingurgité : un sandwich au jambon/tomme de montagne, une compote et deux verres de jus de fruits, et deux d'eau), je monte rapidement dans la navette pour me changer ! Chantal me suit et m'annonce son temps : 1 h 08 et des poussières ! Comme au Noyer, elle est deuxième derrière Isabelle Grenier. Mon idée première était de redescendre par les chalets du Granon...mais, j'ai froid, et mes jambes refusent tout net de me rendre service ! Désobéissance pardonnée, elles ont des excuses. Au départ, elles n'étaient pas tellement d'accord pour monter jusqu'ici à plus de 2400 m ! Finalement, j'ai insisté, et généreusement elles ont accédé à ma demande...Un caprice ont-elles pensé !!!

Le retour se fait en stop.

15 h place du téléphérique 
 
A Chantemerle, les 5 premiers hommes et 5 femmes de la course escaladent le podium scratch. Résultats : 1ère Isabelle Grenier, 2e Chantal, 3e la Turinoise Maria Fornelli (un peu désappointée ?), 4e Anna-Maria Garelli, 5e Jana Mostecka.

Les organisateurs récompensent également les premiers et premières de chaque catégorie, sans faire de cumul. Je m'offre donc, la première marche du podium V1; c'est déjà ça !!! Coupe, bouteilles, tee-shirt, sac à chaussure, etc...tous ces cadeaux saluent les efforts concédés au Granon ! Je ne les ai pas volés !

Jeannie Longo l'emporte chez les féminines de la course cycliste. Notre copain Ardéchois, Nicolas Pasquion prend une belle deuxième place derrière Franck Lelut
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Commentaires
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  •  
    VBOYS74
    Le 11/08/06 à 11:57, commentaire de vboys74
    Vraiment très beau compte rendu!
    On s'y croirait...!!!
    Félicitations.
    18 octobre 05:54:41
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5 août 2006 6 05 /08 /août /2006 07:53
LE TRAIL DU CHENAILLET

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8 h 35 : MONTGENEVRE (05) un petit trail en solitaire !

 La température est fraîche ce matin...1° ! Je quitte le parking désert des Chalmettes (à l'entrée de MONTGENEVRE) à 1821 m avec l'intention avouée de faire une rando-course dans la massif du Chenaillet. Mon sentier commence aussitôt par...une montée ! Pas d'échauffement...mais je prends un (petit) rythme de croisière, et finalement les premiers hectomètres ne sont pas trop pénibles. Au départ du télésiège du Barral, je rejoins une large piste, direction "Les Anges". Seule, aujourd'hui, je cours à mon rythme, à ma main comme on dit. Une vraie balade de santé ! La piste n'est pas très pentue et je cours lentement, mais sûrement ! Je m'arrête au restaurant d'altitude pour boire...à mon cameback ! Autre arrêt au lac des Anges, où j'en profite pour faire des photos. Je ne fais pas l'effort de porter mon appareil pour le promener ! Un panneau me met en garde contre les tourbillons dangereux et la profondeur de l'eau. La baignade est interdite. Ca tombe bien, je n'ai pas l'intention de tenter quelques brasses !

EN HAUT (??) D'UN OCEAN !

Je repars tranquillement, déroulant mes foulées cahotantes au milieu de cette pelouse alpine. Pas un bruit ne vient troubler la solitude du lieu. Personne, je suis seule, les sens aux aguets, l'esprit en éveil, tout en moi est attentif à mon environnement. C'est rare que je fasse des mini-trails en solitaire. Surtout sur un itinéraire inconnu. Que vais-je trouver là-haut ? Le sentier de crête n'est-il pas raviné, rendu glissant et dangereux par les affres de l'hiver ? S'il m'arrive quelque chose, qui le saura (mon portable est dans le coffre de la voiture) ? Je me dois donc d'être à 100% sûre de moi, ne prendre aucun risque, ni à la montée, ni à la descente (en montagne, 20% des accidents surviennent au retour, une fois la course derrière soi. On relâche son attention, et hop, la chute !). Le fait d'être seule est très excitant. Je me sens disponible, ouverte à l'aventure, à la fois détendue et vigilante. La perception que j'ai des choses est différente, je sais qu'ici je ne dois compter que sur moi.

A LA DECOUVERTE DU SENTIER GEOLOGIQUE

A 2315 m, me voici à la cabane des douaniers. La vue sur la vallée de la Cerveyrette est saisissante. Face à moi se dresse la haute muraille du Lasseron (2702 m). Puis, loin sur la gauche, le Queyras. La pointe du Pic du grand Rochebrune s'élève fièrement dans le bleu du ciel. Maintenant, je vais suivre "le sentier géologique", à la découverte d'un océan disparu...Non, vous ne rêvez pas, il y a 2500 ans on aurait pu piquer une tête en haut du Chenaillet !

Contexte : le massif du Chenaillet est vieux de 150 millions d'années. Il fait l'objet de nombreuses études par des géologues du monde entier. On peut y trouver une association de roches très inhabituelles au sein d'une croute continentale, car elle constitue la nature de la lithosphère océanique. Traditionnellement on trouve ces roches en faisant de la plongée sous marine à plus de 2000 m...de profondeur !

Grâce aux panneaux explicatifs, je vais apprendre beaucoup de choses ! Autant ne pas courir idiot. Cette rando-course permet d'allier sport et culture ! Comme je suis seule, je prends le temps de m'arrêter (quitte à stoppe pour retrouver mon souffle, autant que ce soit devant une explication géologique !). Je peux donc observer le long du parcours de crête du basalte (en forme de coussins, pillow lavas), de la péridotite, des roches magmatiques et métamorphiques, etc. Très intéressant ! Je prends quelques clichés.

PANORAMA A COUPER LE SOUFFLE

 

    1 h 04 ! C'est le temps qui s'affiche à ma montre GPS au sommet du Chenaillet à 2650 m. Pas si mal pour 900 m de dénivelé cumulé, sur 6 km environ. Un panorama à 360° s'offre à moi : au loin, le mont Thabor est sous une couche de neige...Plus à gauche, la barre des Ecrins, le Pelvoux, etc… Je me retourne pour observer le col Perdu, celui de l'Izoard, celui des Ourdeis...Le temps de prendre des photos et d'avaler un gel, je m'élance dans la descente vers le Collet Vert. Le sentier est très technique, la chute par endroit interdite. La pente est raide, nulle herbe ne retient la chaussure qui a une méchante tendance à vouloir glisser plus vite que je ne le souhaite...Heureusement, j'ai d'excellentes chaussures de trail, les meilleures que je n'ai jamais eues : des Salomon Trail Comp SCS. Elles sont à la fois souples, accrocheuses, et méritantes sur route. Bref, parfait pour l'usage que j'en ai.

 Pour la descente, je renonce à faire un détour par le Collet vert, car l'heure tourne, et je ne voudrais pas qu'à La Chambarde, ne me voyant pas rentrer, on prévienne les secours en montagne ! Je prends un raccourci qui me mène à l'arrivée du télésiège du Brousset ; je poursuis mon chemin, courant sur les pistes de ski que j'ai tant dévalées en hiver !

Je me sens vraiment bien, libre, heureuse d'être là, allongeant la foulée dans cet espace de solitude. Solitude qui ne dure pas. Je traverse sous le télésiège du Grand Chenaillet, et croise mes premiers bipèdes. Il est presque 11 h...Est-ce une heure pour entamer une randonnée ??? Allez, cool, chacun prend son plaisir comme il l'entend ! Moi, si je me levais à 10 h (ce qui ne m'arrive jamais !), j'aurais l'impression d'avoir perdu ma journée...Mon éducation doit y être pour quelque chose : la journée appartient à celui qui se lève tôt ! Voilà ce qu'on m'a inculqué dans mon enfance. Ca marque !

   1 h 34 : me voici de retour sur le parking. Je me suis régalée ; ça c'est un spot !

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30 juillet 2006 7 30 /07 /juillet /2006 08:10
 
15 octobre
LE DEFI DU NOYER

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DIMANCHE 30 JUILLET 2006 (Soleil, canicule) 

 
Course pédestre : Le défi du Noyer

Réveil à 5h30 pour un petit déj' de compétition ! Aujourd'hui nous partons pour le village de Poligny dans le Champsaur (Hautes-Alpes).
 
 8h45, le bourg est envahi de monde ! Des cyclistes, des coureurs à pied qui s'échauffent déjà, des chiens qui aboient (mais, heureusement pas de caravanes qui passent !). Impossible de se garer près du départ de la course. Nous devons laisser la voiture dans un champ après qu'elle eut cédé la priorité aux vaches qui se baladaient d'un pré à un autre en se moquant pas mal de toute l'agitation qui règne aujourd'hui sur leur territoire !

Il s'agit d'une épreuve un peu particulière qui permet à la fois aux cyclistes et aux coureurs à pied de participer à la même course. Sauf que les deux roues partent 5 minutes avant les coureurs à pied (et pourtant, on en rattrape !). Le défi est organisé par l'ASPTT de Gap, la distance est de 11 km et la dénivellation cumulée d'environ 700 m.

Pendant l'échauffement nous retrouvons des têtes connues : notamment Isabelle Grenier et Evelyne Mura. Deux anciennes athlètes de haut niveau que nous connaissons bien.Pour nous, cette compétition n'est qu'un entraînement, pas une fin en soi. Il s'agit de faire du cumul de dénivelé...avec le caractère ludique d'une course (sans compter les ravitaillements bien pratiques !). Nous n'avons guère fait de jus cette semaine et les jambes vont bientôt s'en ressentir !

Le départ a lieu à 10 h devant la mairie de Poligny et l'arrivée jugée au Col du Noyer à 1664 m d'altitude. Avec cette chaleur, la course va être très dure, malgré les points de ravitaillement ! Le peloton n'est pas très fourni, mais la qualité est bien là, autant chez les garçons (présence des deux frères Burrier, qui évoluent en équipe de France de montagne...), que chez les filles. Un plateau sacrément relevé pour une course de village qui a lieu dans un coin qu'on a peine à trouver au GPS ! Le parcours est uniquement sur route bitumée, qui serpente au milieu des champs.
 
EN ROUTE !

Ca y est c'est parti après le rituel décompte...Les premiers kilomètres sont effacés rapidement avec des alternances de plat, et de descente. Quand je pense à ce qu'on va devoir remonter !!! Ce profil favorise forcément une course rapide et un écrémage régulier; les patrons ont déjà pris les commandes. Je pars derrière Chantal à vive allure (sur du plat !); au deuxième kilomètre ma montre GPS affiche une moyenne de 15, 5 km/h. Ca va pas durer ! Avant le départ, un gars nous a prévenues : la course ne commence qu'au 6e km, avant, c'est de la balade. Pourtant, moi, dès les premières pentes, je ne me balade déjà plus ! Isabelle Grenier me passe en m'encourageant, je la trouve affûtée comme une lame de rasoir...Je la vois qui rejoint Chantal. Pour qui la victoire ? Puis, c'est au tour d'Evelyne Mura de me montrer son dos. Elle me dit :"Vas-y, accroche-toi !". A vélo, c'est possible, pas en course à pied. Aucun phénomène d'aspiration ne peut m'entraîner à aller plus vite que mon niveau ne me le permet...Pas de drafting ! Je lui réponds dans un souffle d'asthmatique : "J'suis déjà à fond !" Pas de pitié pour les Zéros ! Je la vois se joindre au trio de tête ! Sans moi !!! La pente s'accentue maintenant, la chaleur me terrasse, j'ai l'impression d'avoir des jambes de plomb. Je n'arrive plus à avaler ma salive. Et allez, encore une qui me passe. C'est pas bientôt fini, oui ? Celle-là, c'est une italienne, Alexandra Bianco. Je la regarde trotter avec facilité, là où je suis tentée de marcher !

Il reste encore 5 km. Les plus durs. Les gobelets d'eau offerts aux ravitaillements sont les bienvenus dans mon gosier desséché et sur ma tête en ébullition ! Julia Combe, une petite jeunette de 21 ans me dépasse à son tour. Plus de respect pour les aînées ! Je tente bien de résister et me colle à sa foulée, mais sans y parvenir....Elle titube par moment, pourtant...je ne peux tenir son rythme... Elle me collera 44 secondes à l'arrivée. Je fais route, maintenant avec un partenaire venu courir en voisin, il habite à Saint Bonnet, et porte le prénom original de Donald ! Je cours derrière, devant, à côté de ce garçon pendant au moins 4 km; dès que l'un entre nous deux perd du terrain l'autre se retourne et l'encourage ! Je suis obligée de l'abandonner à 500 m de l'arrivée. La pente dont l'inclinaison diabolique est inscrite sur le goudron fumant indique 14%. Cela a dû avoir raison de son courage. Je l'aperçois dans le dernier virage avant l'arrivée. Le pôvre, il est en contre bas, le buste parallèle à la côte, le souffle court. Je me penche par dessus le parapet et lui crie de s'accrocher, qu'on est arrivé. Il me fait signe de sa tête dodelinante. Nous nous reverrons à l'arrivée pour nous étreindre en nous remerciant mutuellement... Sympa la solidarité entre coureurs ! Mon chrono affiche : 1 h02. Chantal vient vers moi. Je lui demande entre deux halètements si elle a gagné. Elle me répond par la négative...Isabelle était supérieure aujourd'hui. Sans doute, plus fraîche (pourquoi, mademoiselle Baillon, elle, était-elle défraîchie, comme une vieille salade oubliée au fond d'un cageot ???). Bien que m'y attendant un peu, je suis quand même déçue pour elle. Et pour son coach. On s'habitue à la victoire. Après Brive, Cauterets, Luchon, on ne peut pas être en forme tout le temps !

La table de ravitaillement à l'arrivée est prise d'assaut par les athlètes épuisés, affamés et surtout assoiffés ! Je bois coup sur coup trois verres d'eau, m'en verse autant sur la tête, histoire de me rafraîchir...les méninges ! Quelques photos plus tard, nous prenons une navette qui nous ramène à notre point de départ. A noter que dans les premiers lacets, nous croisons des coureurs, pédestres et cyclistes qui n'ont pas terminé leur épreuve...Ils en bavent au propre comme au figuré. Je les regarde aller jusqu'au bout de leur effort. La voiture balai ferme la marche juste derrière les talons du dernier qui marche dans cette partie la plus pentue du parcours...Nous, nous sommes déjà en train de redescendre...

12h : Les organisateurs ont bien fait les choses et nous sommes invitées ainsi que nos congénères à prendre un plateau-repas fort copieux comprenant salade, lasagnes, flan pâtissier, pomme et Sangria (pas pour nous !).

Il fait très chaud, et après nous être restaurées, comme la remise des récompenses ne doit avoir lieu qu'à 14 h30, nous prenons la voiture pour nous trouver un café ouvert (chose rare apparemment dans le coin !!!). Nous nous rendons au village de Saint-Bonnet en Champsaur, capitale historique de la vallée du Champsaur; c'est un des rares bourgs médiévaux des Alpes françaises, d'ailleurs considéré comme étant un des plus beaux villages des Alpes ! Nous n'aurons guère le temps de le visiter, seulement de nous asseoir à la terrasse d'un bistro pour boire un café (Chantal qui est au régime, se contentera d'un double Magnum au chocolat !).

A 14 h15 retour à Poligny. Nous assistons à la remise des prix pour les épreuves de Cani-Cross qui avaient lieu en même temps que notre course pédestre.

Bilan, Chantal 1ère V1 (2e de la course), moi, 3e V1. Je me satisfais de ma place dans ma catégorie !
Commentaires
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  • CHRISTIAN BORONAD
    Le 21/08/06 à 16:24, commentaire de christianboronad
    Beau récit et belle course... félicitations pour tes performances. J'y ai moi-même participé en catégorie vélo en 2004 et course à pied en 2005 et j'en ai bien bavé dans les dernières pentes à 15%. A l'an prochain peut-etre ?
    Christian.

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16 juillet 2006 7 16 /07 /juillet /2006 08:21
DIMANCHE 16 JUILLET 2006 Luchon (Soleil, canicule)
LA CREMAILLERE (LUCHON)

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LA CREMAILLERE (épreuve de la Coupe de France de montagne 2006)


Nous voici à Luchon, dans les PYRENEES. J'ai annoncé à qui voulait l'entendre la victoire de Chantal...Prématurément ? C'est vrai qu'on n'est jamais à l'abri d'une bonne coureuse...étrangère (l'Espagne n'est pas loin et plusieurs noms à consonance ibérique figurent sur la liste des engagées que nous sommes allées consulter hier soir au Kiosque (Parc des Quinconces) !

Les inscriptions ne seront closes qu'à 15 minutes du départ, le suspens est donc grand. Néanmoins, mon athlète n'a jamais été aussi en forme qu'en ce moment, et je pense que ses futures adversaires devront se montrer très fortes pour espérer la battre.

8 h 30 Nous faisons notre footing, dans le parc des Quinconces, face aux thermes, lieu favori de promenade des Luchonais et des curistes, qui apprécient comme les coureurs l'ombre fraîche des marronniers et des tilleuls. Puis, nous allons découvrir le sentier que nous emprunterons tout à l'heure.
C'est raide ! Jamais je ne vais pouvoir courir un mètre sur cette "Crémaillère" qui n'aura, du moins pour moi, de course que le nom !
La chaleur est déjà bien présente, ça sent la canicule...

9 h 20 Rassemblement des 201 coureurs devant les thermes; nous rejoignons la ligne de départ, ensemble au petit trot.

9 h 30 Le décompte commence et libère les coureurs trépignants qui rêvent d'en découdre avec "La Crémaillère"; certains ne connaissent pas la course et partent pied au plancher comme pour un 10 km ! Ces inconscients (tes !) seront vite ramenés à la raison par une pente impitoyable...qui fait courber l'échine à bien des athlètes, même les plus aguerris.

VOYAGE A TRAVERS L'HISTOIRE

Le dépliant de l'épreuve, pourtant, fait mention de la difficulté du parcours et ne tait rien de la dénivellation : départ de Luchon, 630 m, arrivée à Superbagnères à 1800 m, soit 1170 m de dénivelé pour...5,3 km par l'ancienne voie du petit train à crémaillère qui permettait aux curistes de monter à la station de 1912 à 1966. La pente moyenne est donc de 21% avec des passages à 28 %.

Cette course est un pèlerinage pour certains vétérans du peloton qui connurent le petit train de Superbagnères, qui a assuré la liaison Luchon-Superbagnères, soit 5,6 km à la vitesse honorable de 8 km/h. En 45 minutes les curistes, touristes et Luchonais se retrouvaient sur le plateau en plein hiver à 1800 m d'altitude pour skier. "Super" est une des plus anciennes stations de ski et pouvait rivaliser avec celles des Alpes : pistes de bobsleigh, patinoires; les premières remontées mécaniques datent des années 1928-1929. L'été, pour les randonneurs, c'est le point de départ de nombreuses excursions.

Y en a-t-il encore, des témoins de ce passé, parmi ces vétérans qui ont voyagé dans ces voitures lorsqu'ils étaient enfants ? En courant, ici aujourd'hui sont-ils bercés par le lancinant tac-tac-tac de la crémaillère ? Dans l'évitement de la Soulane entendent-ils encore les cris et les gémissements des 30 blessés de la voiture N°4 ? Ce terrible accident du 28 février 1954 laissa 9 personnes au fond du ravin qui ne se relèveront plus. En 1960 une route fut tracée dans la montagne qui signa l'arrêt de mort du petit train. Il n'est pas un Luchonais qui n'en ait gardé la nostalgie, comme un petit coin d'enfance au fond de sa mémoire.

LA COURSE EST LANCEE SUR DES RAILS


Le tracé est historique et je vais bien ouvrir les yeux pour en profiter et fixer le paysage dans le disque dur de mon cerveau ! Après un départ sur les chapeaux de roues, la partie plate de l'itinéraire est terminée ! (environ 100 m !); un virage à gauche, et hop, les choses sérieuses commencent ! Le sentier est une large piste forestière. Je cours pendant 1'...et la pente, trop forte pour mes quadriceps, m'oblige à marcher. Ca débute bien; de nombreux coureurs pressés me passent en soufflant comme ...des locomotives. De circonstance pour "La Crémaillère" ! De toute façon, ça, c'est une course à faire "au train". Dans le jargon des coureurs, cela signifie qu'il faut prendre son rythme, trouver la bonne vitesse de croisière, ne pas se mettre dans le rouge. Souvent, il vaut mieux marcher que courir, c'est plus économique sur le plan énergétique. La longueur de la foulée en marchant peut être d'un mètre et en courant de 40 à 60 cm...

Les prétendantes à la victoire finale sont déjà devant, bien sûr, sur les talons de Chantal que j'ai vu partir de sa belle foulée efficace. Si elles veulent gagner, il va falloir qu'elles mouillent le maillot.

Les groupes se forment rapidement et je monte tranquille, en suivant mon train-train, et sans suivre les conseils que me lancent mes adversaires qui me doublent : "Viens, accroche-toi"; bien sûr ! Si j'étais capable de courir (ou de marcher plus vite), je ne serais pas là !!! Je n'aurais pas besoin de leurs encouragements...mais, bon, c'est gentil quand même de leur part.

CANICULE AU RENDEZ-VOUS


La chaleur est accablante et la soif me colle la langue au palais. Heureusement, les organisateurs, prévoyants, ont jalonné le parcours de points de ravitaillement, alternativement d'eau ou d'éponges...Le buste penché en avant, les mains gantées de mitaines de cycliste, j'appuie sur mes cuisses de toutes mes forces pour faire piston, selon les préceptes requis par Isabelle Guillot. Malheureusement, mes gants imbibés de sueur et de l'eau des éponges, glissent lamentablement du haut des jambes jusqu'aux genoux ! La pente est si raide par endroit que j'aperçois des fourmis laborieuses vaquer à leurs occupations ! A la vitesse où je cours j'ai le temps de regarder le paysage mais, la forêt peu entretenue gagne inexorablement sur le sentier qui devient par endroit assez étroit. Les nombreuses clairières le long de la voie qui offraient naguère des belvédères ont disparu faute de coupe. Il me faut une demi-heure pour me retrouver à l'ancienne station de Mi Sahage, à mi-parcours, reconnaissable à ses quelques ruines sur la droite du chemin. Une halte rafraÏchissante et salvatrice s'impose. Je prends mon temps. Je n'ai pas le choix si je ne veux pas boire mon gobelet d'eau par le nez ! D'ailleurs, un seul ne suffit pas pour me désaltérer : j'en prends un au glucose, deux d'eau pure direction le gosier, un sur ma tête, et un dernier pour ravitailler mon éponge ! Je repars remontée à bloc et remonte sur un concurrent imprudent qui ne s'est pas arrêté pour boire et s'étouffe la main serrée sur son verre de plastique ! Ca a dû passer par le nez ! En trois foulées, je le rejoins, le double et ne le reverrai plus ! Peu après la piste traverse un ravin que nous franchissons grâce à l'historique viaduc en pierres du Mailh Tronquet (1298 m). Longueur 88 m, hauteur 20 m. Sa largeur est de 2,40 m. Les organisateurs ont pensé que certains d'entre nous pourraient être impressionnés, et ont mis à notre disposition deux gendarmes du PGHM pour nous aider à traverser. Je pense que personne n'en a eu besoin, car vu la végétation, on ne voit absolument pas le vide...

Notre itinéraire ne nous permet pas d'admirer ses 8 arches majestueuses. Par contre nous voyons bien les poteaux en treillis métallique de la caténaire qui doivent intriguer de nombreux randonneurs.

Halte à la Fontaine Broucas, dernière halte avant "Super". Je regarde ma montre, les minutes défilent ! Je bois un ultime gobelet de glucose et poursuis mon chemin de croix !

LA VICTOIRE EN CHANTANT


Nous sommes sortis de la forêt, la déclivité est à son maximum. 800 m à 28%...J'en peux plus, et je ne suis pas la seule ! Je suis sur la mauvaise pente !!! Le soleil nous assomme de ses rayons brûlants; j'aperçois au-dessus de ma tête Superbagnères et le majestueux Grand Hôtel ! J'y suis presque ! Mais les organisateurs nous ont réservé une surprise : à 350 m de l'arrivée nous devons remonter une piste de ski à près de 30%...Le public nous acclame comme des héros...Quelqu'un crie :"Allez la Drôme" à mon passage. Je n'ai pas le temps de voir le visage de mon fan ! Soudain Chantal apparaît, appareil de photo à la main ! Je lui demande dans un souffle si elle a gagné. Elle me répond par l'affirmative. Je suis folle de joie !

Ca me donne des ailes pour finir ma course et franchir enfin après 1h04'18 la ligne d'arrivée, sise sur le parvis de l'Aneto, à proximité de la gare d'arrivée du petit train à crémaillère qui a fini vendu au poids à la Rhûne.

Luc Way, le neveu de Chantal, au prix d'une très belle course, arrive quasiment sur mes talons à seulement 3 minutes. Jolie performance. En tant que coach de l'équipe, je dois dire que je suis satisfaite de nos résultats. Temps de la vainqueur de la Crémaillère 2006 : 53'24 ! Ca me laisse sans voix (à la Crémaillère, on dit : sans voie !).

Un ravitaillement conséquent restaure nos stocks de glycogène (gâteaux, fruits secs, fruits frais, pain d'épices, sandwiches au fromage...); Nous en remplissons nos sacs à dos. Ce sera pour notre repas de midi et de ce soir, car nous avons 600 kilomètres à faire pour rentrer à Pierrelatte !

UNE DESCENTE VERTIGINEUSE


La descente se fait grâce au funiculaire qui plonge dans la vallée et nous ramène en 8 minutes en plein centre ville.

Nous allons prendre une douche bienvenue aux thermes ; les organisateurs devraient prendre exemple sur ceux de Cauterets et nous offrir un soin de remise en forme !!! on en aurait bien besoin...

Propres et frais comme des sous neufs nous prenons place sur des chaises, face au kiosque du Parc des Quinconces où a lieu la remise des récompenses. Chantal monte sur le podium accompagnée de la Tchèque Jana Mostecka et de Béatrice Fanget. Je m'offre la plus haute marche du podium vétéran; et une coupe de plus pour la collection paternelle !

Commentaires
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  • Christine Nicolas
    Diaporama et dénivelé !

    "Je me suis permis de visiter ce nouveau blog. Tes diaporamas sont super. Les paysages du Granon sous la neige magnifiques.......visionner la course de LA CREMAILLERE en mode diaporama , on mesure vraiment la difficulté de la course , quel dénivelé ! impressionnant !
    Bravo pour ton site !"

    Christine Nicolas

    19 octobre 18:58:17
  • KIKI 14
    Le 11/08/06 à 10:38, commentaire de KiKi14
    Un super BRAVO pour ta course et un grand MERCI pour ton récit plein d'images et d'humour...
    je me suis régalé pendant que j'étais en TRAIN de le lire.....
    super titifb
    18 octobre 05:51:19
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9 juillet 2006 7 09 /07 /juillet /2006 08:18
9 Juillet 2006
LE CHALLENGE DU LYS

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CAUTERETS PYRENEES (épeuve de la Coupe de France de montagne)

   Le réveil se fait sans réveil, comme d'habitude, à 5 h 15. Petit déjeuner énergétique : poudre Overstim "Sport déj' au chocolat", café, biscuits protéinés au cacao.

         Nous commençons notre échauffement dans les rues encore ensommeillées de la plus ancienne cité thermale des Pyrénées. Tout le gîte est en émoi et nous croulons sous les encouragements. Tous espèrent notre victoire (euh, celle de Chantal, bien sûr, mais qui est aussi celle de son coach par ricochet : "Pas de bon athlète, sans un bon coach", voilà ma devise !).

  Au programme de la journée, le 1er Challenge du Lys (moi, je ne connaissais que le challenge d'Ulysse !). Il s'agit d'une course de montagne, en montée uniquement qui s'inscrit dans la préparation du Championnat d'Europe WMRA 2007. En effet, la ville de Cauterets est candidate à cette organisation. Le parcours ne présente pas de réelles difficultés techniques et a été spécialement étudié pour répondre en tous points aux exigences imposées par les instances nationales et internationales. Le dénivelé est relativement constant et représente 14%. Pour les féminines, la course se décline sur 9,820 km (dixit mon GPS) et 1020 m de dénivellation. Le retour se fera par télésiège et télécabine.

  A noter l'absence des membres de l'équipe de France pour cause de ...Championnats d'Europe de Course en Montagne qui ont lieu à Upice en République Tchèque. (résultats mitigés :  Très belle performance pour Sylvie Claus qui prend une 4e place. Isabelle Guillot est seulement 6e...elle qui fut 4 fois championne du monde...Valérie Galland est 18e et Patricia Farget a abandonné. Néanmoins, l'équipe monte sur le podium avec une médaille de bronze.

Les garçons font mieux : Julien Rancon accroche le bronze à son cou et permet à son équipe de devenir Vice Championne d'Europe.)

  Nous retrouvons nos futures adversaires sur le parvis de l'Office du Tourisme, et à 8 h15 embarquons dans la navette qui doit nous mener au départ de la course des féminines sur le plateau du Cambasque à 1280 m. J'ai assuré à Chantal qu'elle allait gagner. Elle m'écoute d'une oreille, mais doute quand même un peu car elle s'est blessée, le mois dernier. Mais elle a un bon kiné en la personne de mon frère Pierre, qui lui a prodigué des soins attentifs et quotidiens.

DANS LE VIF DU SUJET

  A 9 heures pétantes, sous l'œil des officiels et des caméras, nous nous élançons. Le peloton n'est pas très fourni, mais la qualité est bien là, et les 4 premières me le font savoir très vite : Chantal est partie sur les chapeaux de baskets, suivie comme son ombre par Céline Lafaye, Béatrice Fanget et Christine Poyet. Je reste au contact pendant les deux premiers kilomètres, et puis les choses sérieuses commencent dès le début du chemin. Je passe la tête haute devant le caméraman qui déroule son film. Je ne tiens pas à apparaître défaite pour mes nombreux fans, qui, bien installés face à l'écran géant devant la mairie, suivent, haletants, nos véloces foulées qui nous mèneront, en principe, sur les Crêtes du Lys à 2305m. Très vite pourtant, je ne peux suivre le rythme de la locomotive bleue qui mène grand train. Je suis (des yeux !) la progression de Chantal qui  paraît fort à l'aise et discute avec Céline !!! Quand je pense que j'arrive à peine à respirer...J'ai la bouche grande ouverte comme un poisson hors de l'eau, je ne pourrais articuler aucun mot, même sous la torture !

TROP DUR LA COURSE EN MONTAGNE

Le parcours permet de suivre longtemps du regard l'avance de mes adversaires, ce que je ne me prive pas de faire...Il me faut attendre la remontée le long de la cascade pour les perdre de vue, et me faire rattraper par Christine Marsault du CA Parthenay. Bonne joueuse je l'encourage (mais en tentant de résister !) et m'accroche à sa foulée régulière pendant quelques minutes mais je m'étouffe et mes oreilles bourdonnent. La semaine dernière, le toubib m'a trouvé 9.5 de tension...Je renonce à ma 5e place la mort dans l'âme ! Je me retourne et aperçois en contrebas, à un ou deux lacets, un maillot rouge du club de Tarbes venu en force. Pas question de céder sous  la pression des locales ! Je me relance et serre les dents (euh, c'est plus dur de respirer du coup..).

ENCOURAGEMENTS EN CASCADE

Ah, enfin du réconfort, au pied de la cascade, Jean-Pierre Florence, notre logeur est là qui m'encourage "Allez la gazelle bleue". La gazelle en question, c'est moi ? Eh beh, elle a du plomb dans l'aile, dans la cuisse plutôt...C'est gentil à lui d'être venu jusqu'ici pour nous soutenir, même si je n'ai qu'une phrase pour le remercier à ce moment-là : "Je suis morte". Propos recueilli par la caméra qui guette la pauvre coureuse poitrinaire que je suis. Crânement, j'essaye de me redresser, histoire de retrouver une certaine dignité. Histoire aussi que les bénévoles de la Croix Rouge qui pourraient regarder l'écran de télé ne déclenchent pas les secours en montagne et m'envoient l'hélicoptère ! Je tiens à arriver au sommet sur mes deux jambes…

UN CIRQUE GLACIAIRE MAGNIFIQUE Nous reviendrons l'an prochain, d'autant que Jean-Pierre Florence nous annonce que serons de nouveau ses invitées en 2007 au Gîte BEAU SOLEIL !

  Enfin un ravitaillement ! L'hyperventilation et la sécheresse de l'air me collaient la langue au palais. Je n'avais plus de salive...Soif ! SOIF ! Je prends le temps de boire tranquillement car j'ai jeté un œil derrière moi et je ne vois plus rouge ! Une bonne chose. J'aperçois toujours, par contre, le maillot gris de mon adversaire de Parthenay, qui avance de sa foulée tranquille mais efficace. Je lui emboîte le pas, si je puis dire et la suis (à distance, malheureusement pour moi). Le paysage est superbe, j'ai le temps, c'est le bon côté des choses, d'admirer le panorama qui s'offre à moi. C'est sûr, à la vitesse où je cours, il n'est pas flou !!!

  Refuge d'Ilhéou à 1988 m. Souvenirs, souvenirs ! Il y a 15 ans nous étions venues ici avec Chantal en randonnée. Le brouillard était à couper au couteau et on ne voyait pratiquement rien. Jeu de mot facile alors, "il est où le refuge d'Ilhéou ?" Aujourd'hui, rien de tout cela. Si on m'avait prédit à l'époque que je reviendrais ici 15 ans plus tard en courant, je ne l'aurais jamais cru !!! Sous les encouragements nourris des randonneurs,  et des bénévoles je retrouve un deuxième souffle et m'élance d'une foulée plus alerte sur la trace fraîche de Christine Marsault. Le cheminement est plus technique, aérien par endroits, et nous courons pendant quelques hectomètres sur du plat, voire sur un sentier étroit mais descendant. Je sens que je reprends du terrain, le moral revient... Pour peu de temps : nous devons poursuivre l'ascension vers le col d'Ilhéou à 2242 m où un contrôle de numéros de dossards nous attend; on contourne un cairn, virage à 180 ° et dans un air raréfié j'entends respirer très fort dans mon dos. Ca, c'est pas un souffle féminin. Je me retourne et m'écarte pour céder le passage (étroit) à Saïd Jandari le premier de la course des hommes, parti à 9 h, mais du village de Cauterets ! Je l'encourage, il ne me répond pas. Pas par dédain, mais c'est qu'il semble au bord de l'apoplexie (d'ailleurs il restera longtemps assis, la tête sur les genoux dès l'arrivée franchie). En effet, il a raison d'avoir mis le turbo, car moins d'une minute plus tard, le tandem des frères Burrier est sur mes talons ! Saïd leur résistera-t-il ? Réponse à l'arrivée ! 

 SOUS L'OEIL DE LA CAMERA

 La montée finale vers les Crêtes du Lys est synonyme de délivrance ! L'oxygène manque cruellement, des garçons me doublent sans un mot. Je commence à entendre des clameurs venues du sommet. Le micro égrène les numéros de dossard des valeureux coureurs qui franchissent la ligne d'arrivée. Un public nombreux s'est massé le long des derniers 200 m. La télévision est là qui filme nos ultimes efforts. Sous le regard de tant de monde, je ne peux me permettre de marcher, pourtant mes semelles me semblent peser des tonnes, et j'ai un mal terrible à lever les genoux...Heureusement le cameraman filme l'interview d'Edouard Burrier (2e) et m'évite l'humiliation d'une arrivée...en vrac, toute dignité perdue ! Je ne me donnerai donc  pas en spectacle devant des centaines de témoins ! D'autant que chaque coureur recevra le DVD de la course !

  Chantal m'apprend, mais ça n'est pas une surprise, qu'elle a gagné, devant Céline Lafaye, Christine Poyet, Béatrice Fanget, et Christine Marsault que je n'ai pu rattraper malgré les efforts consentis dans la dernière partie du parcours. Les bénévoles nous réconfortent en nous offrant force ravitaillement : boissons, gâteaux, barres énergétiques...Quelques photos souvenirs plus tard, nous plongeons dans la descente grâce au télésiège et à la télécabine.

AU RENDEZ-VOUS DE CESAR : DOUCEUR, FRAICHEUR, ET VOLUPTE

Mais la journée n'est pas finie et les réjouissances ne font que commencer ! En effet, les organisateurs ont bien fait les choses et les pauvres coureurs fourbus que nous sommes, allons avoir droit à un réconfort de choix ! Direction les thermes César pour un soin de remise en forme (j'en ai bien besoin !). Nous  pénétrons dans un univers de plénitude, de confort, de détente et d'eau chaude soufrée ! Bien installée dans un bain bouillonnant, les yeux fermés, tandis que l'eau thermale me masse, me brasse grâce à une multitude de jets, je me délasse. Il s'en faut de peu que je ne m'endorme. Le meilleur moment de la journée. Merci les organisateurs, quelle bonne idée que ce soin...l'essayer, c'est l'adopter ! En nous retrouvant à la sortie de la baignoire, avec Chantal, nous nous promettons de nous offrir cette prestation à notre prochain séjour. Car, c'est sûr, on reviendra, vu l'accueil enthousiaste que nous avons reçu, ici, de tous, de Jean-Pierre du Gîte le "Beau Soleil", en passant par la dynamique Rosine Bécat, cheville ouvrière de la course avec qui nous avons tout de suite sympathisé...Le personnel de l'Office du Tourisme, son dynamique Directeur Johan Dubourdieu, tous plus dévoués les uns que les autres, les Sylvie, Marie, et consorts !

  Le soin se poursuit dans la piscine où de nouveaux jets (4 bars) nous délassent face à une baie vitrée nous offrant un panorama superbe sur la ville et les sommets environnants...Le personnel des thermes est bénévole aujourd'hui, exprès pour nous ! Quelle mobilisation pour un événement sportif !

  Après ce moment hors du temps, nous filons au gîte (à deux pas, dans la même rue !) nous changer pour le repas proposé aux coureurs.

A 16 h sur la place de la mairie où le podium attend les lauréats du jour. Une organisation "béton", et pour ce 1er Challenge du Lys, coup d'essai, coup de maître ! 

 

        

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30 avril 2006 7 30 /04 /avril /2006 07:56
  30 Avril 2006
CHAMPIONNATS D'EUROPE DE COURSE EN MONTAGNE 2006
 
 
ZELL am harmersbach
 
Les premiers championnats d'Europe de course en montagne 2006 ont eu lieu à Zell am Harmersbach, en Allemagne, au cœur de la très belle région de la Forêt Noire. Organisés sous l'égide de la EVAA (European Vétérans Athletic Association) et de la WMRA (World Mountain Running Association), ils permettent aux Masters (hommes et femmes de plus de
35 ans – catégories internationales-) d'avoir leurs propres championnats. 45 nations étaient représentées par l'intermédiaire de leurs athlètes, de l'Albanie à l'Ukraine, en passant par le Danemark, l'Italie, l'Allemagne bien sûr, qui, en tant que pays organisateur, avait le plus de coureurs aux départs des épreuves.

Quant à la France, elle fut bien représentée avec la présence de trois athlètes qui rentrent dans le TOP TEN Européen, dont 2 sur le podium et une sur la plus haute marche !

Tout d'abord Chantal BAILLON /
Elle décroche le titre de Championne d'Europe Masters et s'impose pour 17 secondes devant la championne d'Allemagne Ulrike HOELTZ et ses coéquipières germaniques (4 dans les 5 premières !), dans une course de 10 km tout en montée. La Marseillaise a retenti dans la salle des fêtes de Zell au cours de la cérémonie de remise des récompenses, et fair-play, les allemands, très nombreux parmi les spectateurs sont venus la féliciter. Mais, la sociétaire du club Drôme/Ardéchois n'est pas une inconnue. A la lecture de son palmarès on retrouve de nombreux titres à son actif : Championne de France V1, Vice Championne de France de semi marathon V1, Championne du monde Masters (Italie, 2004), etc…

Prochain défi pour Chantal, les Championnats du Monde de course en montagne qui se disputeront en Suisse, à Saillon, le samedi 23 Septembre 2006. Gageons que la championne aura à cœur de décrocher les lauriers mondiaux…son coach aussi !
Deuxième très bonne performance pour le français Gilles Convert, médaillé de bronze (du club Clermont Athlétisme).

Quant à la moi, (course pour les W40) je prends une inespérée 8e place parmi l'élite Européenne. Je termine au coude à coude avec l'Allemande Irene Michels et sprinte dans la dernière côte pour conserver l'avantage. A noter que c'est Marie Heilig-Duventaster (GER) qui l'emporte devant la favorite, la championne Polonaise, Izabella Zatorska, victime de crampes dès le 7e kilomètre, et star mondiale de la course à pied…
Je signe là une "performance" (celle de ma vie ?), car, la montagne n'est pas vraiment ma spécialité, bien que j'y ai obtenu de bons résultats, et notamment en équipe avec Chantal. A mon (mince) palmarès une médaille de bronze aux championnats de France de montagne par équipe toutes catégories, une 5e place V1, une 2e place sur le podium de la Coupe de France par équipe (2005).
Je serai du voyage à Saillon en Suisse à pour les Mondiaux !!!
 
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