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12 août 2013 1 12 /08 /août /2013 07:18

APRES LE DOUBLE 2012...LE TRIPLE 2013 POUR LE TEAM ALTECSPORT !

  

C'est toujours avec beaucoup de plaisir que je retourne à Barcelonnette courir dans cette superbe vallée de l'Ubaye. Le trail Ubaye Salomon est incontournable pour les traileurs amoureux des Alpes du Sud et d'ailleurs. Le club organisateur l'Athlétic Club Barcelonnette Ubaye s'est montré à la hauteur, une fois de plus et a orchestré cette manifestation de main de maître...et le beau temps fut de la partie ! Plus de 1200 coureurs ont pris le départ des 3 épreuves au menu du jour : 12 km, 23 km, et 42 km, bref, pour tous les goûts, si je puis dire. Les départs se sont échelonnés place Manuel et les arrivées des coureurs se firent en musique aux couleurs du Mexique avec les Mariachis, dans le parc de la Sapinière.

 

PODIUM SCRATCH FEMININ DU 12 KM 100% ALTECSPORT !

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Chantal Baillon a défendu sa place de favorite, ayant remporté l'édition de 2012, et encore auréolée de son titre de championne de France F.F.A. du Kilomètre Vertical acquis le 29 Juin à Saint Martin Vésubie. Elle s'impose pour la deuxième année consécutive devant les deux équipières de son team ALTECSPORT : Céline Dodin (http://www.wmaker.net/celinedodin/Qui-suis-je_r6.html), sportive de haut niveau, spécialisée en course d'orientation, de nombreuses fois championne de France, et classée parmi les meilleures en championnats du monde. Bref, une pointure à la hauteur pour tenter de battre sa coéquipière Chantal. Lorsque le départ est donné, la compétition commence et la lutte est âpre, même entre athlètes de même team !

Au final, Chantal Baillon prendra le meilleur sur Céline Dodin ainsi que sur Sylvie Faure-Brac 3e (deuxième l'an dernier), qui vient compléter le podium de ce superbe trail Ubaye Salomon petite-distance.

 

RENAUD CASTIGLIONI du team Altecsport, prend une très belle 4e place sur le podium scratch du 42 km, remporté par Stéphane Ricard.

 

PODIUM SCRATCH 42 KM 

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Un immense BRAVO (et un grand MERCI pour l'accueil, les animations, à Guillaume, Nicolas, Robert...) à toute l'équipe organisatrice, et aux très nombreux bénévoles, à tous ceux qui ont oeuvré pour que cette édition 2013 soit une réussite. A l'année prochaine !

 

http://www.trailubayesalomon.com/

 

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 05:06
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DOUBLE ALTECSPORT SUR LE PODIUM SCRATCH DU 12 KM : 1ERE CHANTAL BAILLON,
2e SYLVIE FAURE-BRAC !
 
Malgré une double entorse (poignet droit et pouce gauche), je m'aligne sur cette belle épreuve organisée par l'Athétic Club Barcelonnette Ubaye dans le cadre magnifique de ces Alpes du Sud aux couleurs Mexicaines. 3 parcours attendent les athlètes venus de la France entière et de l'Italie toute proche : 12 km, 23 km, 42 km.
  * 
 
LES FILLES DU TEAM ALTECSPORT SUR LE PODIUM !
      * 
Chantal BAILLON et Sylvie FAURE-BRAC s'adjugent les deux premières places sur le 12 km. Le tracé de cette course se révèle très varié avec de la route (pour la mise en jambe) de la piste (préparation à la montée de 615 m+), de la pente en mono-trace, et une descente, d'abord roulante puis très technique et pour finir, retour sur 800m sur la route pour rejoindre le magnifique parc de la Mairie de Barcelonnette où l'arrivée est rythmée de mini-concerts avec le groupe Mariachi Real de Cocula.
     *
Sandra MARTIN, quant à elle, s'offre une superbe victoire sur le grand parcours de 42 km, ne laissant aucune chance à ses adversaires... 
Un grand merci l'A.C.B.U. à Robert GOIN, ainsi qu'à toute l'équipe de bénévoles, et rendez-vous cet hiver pour le Snow Trail, le 17 Février 2013 à Saint Paul sur Ubaye.
FF
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Autres résultats du TEAM ALTECSPORT
 
Yannick PIERRAT 13e et Renaud CASTIGIONI 16e du 42 km.
 
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      *   
Merci également à notre manager STEPHANE LE DU !
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       *
LES ATHLETES DES DIFFERENTS TEAMS (Photo Robert GOIN)
RESULTATS
12 km
Femmes
1 Chantal Baillon, team Altecsport, 01:06:02
2 Sylvie Faure-Brac , team Altecsport, 01:10:19
3 Michela Bastonero, Piasco, 01:16:22
4 Marion Barbarin, Méolans-Revel CBE, 01:21:06
5 Patricia Molinari, Enchastrayes, 01:21:09.
Hommes
1 Anthony Nolière, Moulicent, 00:58:42
2 Luca Dalmasso, Venasca, 01:00:11
3 Bastien Pérez, Saint-Pons, 01:01:59
4 Mathieu Buirette, Hénin Beaumont Pole de Wasquehal, 01:02:37
5 Thibault Mouchart, Gap, 01:03:42
23 km
Femmes
1 Elodie Postic, Mougins Entente Pays de Fayence, 02:19:00
2 Julie Postic, Mougins, 02:21:49
3 Josiane Piccolet, Drumettaz Clarafond Elan Voglanais, 02:32:17
4 Sophie Gabet-Briatte, Le Cateau, 02:34:53
5 Françoise Kerbaol, Plouarzel team Opel Côtes d'Armor, 02:35:24
Hommes
1 Danilo Lantermino, Team Lafuma Italie, 01:56:28
2 Laurent Beuzeboc, Team Ultracimes Gap, 01:58:49
3 Simone Peyracchia, Verzuolo Podistica Valle Varaita, 01:58:59
4 Cyril Cavallo, Avignon Esprit course Avignon, 01:59:50
5 Pascal Mouchague, Salleboeuf team Traid Bouliac SP, 01:59:54.

42 km;

Femmes
1 Sandra Martin, team Altecsport, 04:40:28
2 Aline Coquard, Entente Ouest Lyonnais, 05:05:46
3 Christine Grosjean, Saint-Didier, 05:08:14
4 Karine Sanson, team Salomon Traid Bouliac SP, 05:24:15
5 Séverine Vandermeulen, Liège Coureurs Célestes, 05:32:36.
Hommes
1 Stéphane Ricard, team Tecnica, 03:50:07
2 Andy Symonds, team Salomon, 03:53:53
3 Maxime Durand, Team Inov 8, 03:55:27
4 Thibaut Baronian, team espoir Salomon, 03:57:42
5 Fabien Nabias, team espoir Salomon, 04:11:50
6 Cyrille Gardet, team espoir Salomon, 04:15:36
7 Fabrice Arnaud, Toulon Sport nature, 04:17:49
8 Sébastien Buffard, team Brooks, 04:18:55
9 Sacha Devillaz, team Salomon Ravanel & Co, 04:19:18
10 Jonathan Colombet, Saint Genès Champanelle, 04:23:51.

Résultats complets : www.trailubayesalomon.com
et www.salomonendurance.com
 
 
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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 22:32
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    PODIUM FEMMES : 1ère édition des 10 km de la Clarée !
 
 
DIMANCHE 14 AOUT 2011, 18h :
 
En parallèle du 36e SEMI MARATHON NEVACHE/BRIANCON, un 10 km était organisé par l'Association "COURIR EN BRIANCONNAIS" présidée par Patrick Michel ! Le départ s'est fait au Pont de la Draye à VAL DES PRES et l'arrivée, au quartier Berwick à BRIANCON dans la Cour d'Honneur du 15.9.
 
Résultats FEMMES /
1 AMANDINE GALINDO 36'55
2e SYLVIE FAURE BRAC 37:48.50 (STAF ALTECSPORT)
 3 PASCALE ALONSO 41:27

Résultats des Hommes/
1 STÉPHANE RICARD 31:06.70
2 MAXIME RANCON 31:57.80     
3 CYRIL FADAT 32:56.45
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Le semi NEVACHE/BRIANCON est remporté chez les femmes par l'Espoir GODELIEVE NIZIGIYIMANA  en 1h21'14; elle est suivie de près par CHANTAL BAILLON du TEAM ALTECSPORT qui avec ses 1h21'54, prend une magnifique 2e place. La 3e est CELINE VEYRAT, en 1h25'50.

Résultats complets  :
http://www.trailenbrianconnais.com/?url=semi_marathon_nevache_briancon/2_epreuve/6_resultats
       
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3 août 2011 3 03 /08 /août /2011 06:56
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VICTOIRE DE CHANTAL BAILLON
 
Dimanche 31 Juillet 2011 a eu lieu le semi-marathon du Ventoux, reliant par 21,5 km et 1610m+, le village de BEDOIN au sommet du géant de Provence.
Chantal BAILLON du TEAM ALTECSPORT l'emporte en 01:59:46, prenant une magnifique 13e place au scratch. Elle devance Sonia Furtado de 22'' ! Ce fut un coude à coude jusqu'à la ligne d'arrivée. Un beau duel, comme on les aime !
VICTOIRE DE MANUEL JIMENEZ
Le vainqueur chez les hommes n'est autre Manu JIMENEZ, le tout nouvel athlète du TEAM ! Il s'impose en 01:46:04.57 devant Martial LAIGLE.
 
Autre résultat : 
 02:11:11.31 MARCO Thierry M V1 26
INTERVIEW DES 2 PREMIERES FEMMES
 
 
 
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16 août 2010 1 16 /08 /août /2010 18:16

K22  2010

 

UN LONG DIMANCHE DE DEFI TRAIL...

 

Il est 9h en ce premier dimanche d'Août; c'est le jour, c'est l'heure. Il y a un an, ici même, à Cesana Torinese, se donnait le départ de la K22 pour une foule de coureurs venus de tous les horizons, mais surtout d'Italie, car pour les Transalpins, l'ascension du Chaberton est aussi mythique que pour un cycliste inscrire son nom dans la montée du Ventoux ! Je scrute le ciel, mais contrairement à l'an dernier, aucun nuage ne menace de ses foudres les bipèdes en short et tee-shirt qui vont se lancer à l'assaut des pentes du Chaberton à plus de 3000 m d'altitude. Aucune tempête de neige ne semble prévue pour s'abattre comme en 2009 sur la tête des coureurs, obligeant les organisateurs à renoncer au parcours initial passant par le sommet. Quelle est donc cette compétition au nom étrange de K22 ?

 

 

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 En fait, les organisateurs, Gianni Mallen et Nicole Toscan ont crée deux courses de montagne sous l'appellation Chaberton Marathon, l'une nommée K22, 22 km et 1950m+ et 1511m-, et une baptisée : Trail des Forts, 44 km, 3256m+ et 2776m-.

Quant aux parcours, ils ont été tracés à travers des montagnes où les sentiers techniques côtoient d'anciennes routes militaires. Comme le dit le flyer : les coureurs vont fouler un sol riche d'histoire puisque les 600 courageux engagés doivent pointer à 3131m, sur l'esplanade du sommet du Chaberton…Ce sera une première pour les coureurs de la K22, car l'an dernier les intempéries n'avaient pas permis ce passage au-delà des 3000 m.

 

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Petit flash back sur la 1ère édition qui s'était déroulée le 3 Août 2008 dans des conditions météorologiques idéales.

Le parcours de la K22 emmenait les coureurs motivés de Montgenèvre à Clavière après la visite des Forts du Janus (2565m), des Gondrans (2340m), la remontée vers le Chenaillet (2650m), la descente par le Collet Vert, le refuge et le lac Gimont, et l'arrivée à Clavière, en territoire italien. Chantal, Luc, Nathalie et moi, en pionniers avions participé à cette magnifique épopée. La course, néanmoins, m'avait parue difficile : 22 km (c'était mon record de distance, bien sûr !), mais surtout ce fut la dénivellation qui me resta dans les jambes : 1200m+… L'an dernier, j'aurais donné cher pour que le temps fut le même que pour la première édition...Mais, la météo a ses caprice et nous en avons fait les frais : la pluie, le vent et la neige, se sont ligués contre nous pour nous barrer la route du sommet. Si ce fut une frustration pour beaucoup, en ce qui me concerne, ce fut un soulagement. En effet, la perspective d'une montée de 1950m+ vers le Fort des Nuages, le bien-nommé en 2009, ne me réjouissait guère. Je ne me sentais pas à la hauteur !

 

K22  2009

Voici le récit de ma course de l'an dernier, que je n'avais pas eu l'envie d'écrire à l'époque, avant d'avoir pu l'exorciser en y revenant en 2010...

Cesana, dans le sas de départ, je n'en mène pas large mais essaye de faire "bonne figure" devant mon père, fier mais inquiet de voir partir sa fille en haut du Chaberton en short et tee-shirt dans les conditions annoncées. Peu de coureurs ont pris réellement la dimension des difficultés qui nous attendent…Surtout moi qui ai une bronchite depuis 3 semaines ! Ici, à 8 heures, à Cesana, il fait beau, le ciel est clair et seuls les sommets semblent un peu accrochés. Les coureurs du grand parcours s'élancent, confiants.

A 9h, c'est alors que nous sommes déjà dans le sas de départ que nous apprenons que la fenêtre météo s'est refermée, que les conditions se sont si dégradées que le passage au sommet est annulé… Alea jacta est, le départ est donné, sans que nous ayons eu le loisir (façon de parler !) de retourner à la voiture pour se munir d'un coupe-vent qui aurait été plus qu'utile. Les 5 premiers kilo nous conduisent à Fenils, toujours sous l'orage, qui a éclaté sa colère dès le 2e kilomètre ! Le ciel se déverse sur nous, zébrant d'éclairs bleus sa toile déchirée. Alors que je suis en 5e position, je double, à mon grand étonnement, Isabelle Guillot; celle-ci me dit : "J'abandonne, de toute façon la course sera arrêtée à Fenils". Elle met le clignotant et, me retournant, je la vois faire demi-tour. Je poursuis ma remontée vers le dernier village avant le col, pensant, également qu'il serait trop risqué pour les organisateurs de prendre la responsabilité de laisser les coureurs continuer au-delà. J'ai à l'esprit, et je ne suis pas la seule, le drame qui s'est joué la semaine précédente sur le Trail du Mercantour où 3 coureurs sont morts de froid à la suite d'une chute collective. Le mauvais temps en montagne peut être fatal, mais aucune course, fusse-t-elle la montée au légendaire Chaberton, ne vaut le prix de la vie d'un homme. C'est donc assez surprise, que, malgré les conditions atmosphériques, les bénévoles présents aux Fenils, nous laissent continuer notre ascension. Nous croisons de nombreux coureurs engagés sur le grand parcours qui redescendent : Karine Herry, Marco Olmo (vainqueur de la 1ère édition), Serge Moro. Ce dernier me dira en arrivant à ma hauteur : "Là-haut, c'est l'enfer !" Par dizaines, frigorifiés, les traits crispés, ils dévalent ces pentes que nous sommes en train de remonter péniblement, sous la pluie qui nous fouette sans répit. Ce qui est curieux, c'est que malgré ces avertissements, aucun des coureurs avec lesquels je tente l'aventure ne renonce. Personne ne parle, ne se retourne, ne s'arrête ? Tout le monde est sourd ? Oui, personne n'a envie d'entendre qu'il doit renoncer et retourner à Cesana, sans avoir fini la course. Je ne suis pas du genre à abandonner. Je passerai, c'est sûr ! Ce n'est pas quelques gouttes ou quelques flocons qui m'empêcheront de rallier Clavière… Pourtant, il fait de plus en plus froid. Je regarde mes mains, elles sont blanches et je n'arrive pas à les fermer. Le froid me saisit alors des pieds à la tête. Je suis trempée, grelottante, je claque des dents nerveusement, et pourtant, je monte. Comme l'expliquer aujourd'hui avec le recul ? Je cours à côté d'un italien qui, voyant mon état, n'hésite pas à se dévêtir de son gilet sans manche (trempé, évidemment…) pour m'en envelopper les mains. Je cours désormais les mains liées devant moi, comme un prisonnier évadé qui s'enfuit. Malgré tout, cela ne me réchauffe en rien, et je ne cesse de marmonner entre mes dents, comme un mantras : j'ai froid, j'ai froid, j'ai froid… Je sais qu'au 10e kilomètre, il y a un ravitaillement, et espère que les bénévoles pourront me fournir un sac poubelle pour que je puisse m'en revêtir. Je regarde ma montre GPS : nous y sommes bientôt, il faut tenir. Après, ça ira mieux. Et toujours ces coureurs qui redescendent… Parvenue frigorifiée au poste de ravitaillement, je demande à un bénévole un sac poubelle; il n'en a pas d'autres que ceux qui sont déjà remplis de gobelets et de bouteilles vides ! J'insiste tant que devant ma détresse, il se dit qu'il ne peut pas me laisser repartir comme cela, ce serait de la nonassistance à personne en danger ! Il vide par terre un des sacs, fait un trou pour le passage de la tête et me l'enfile. Le plastique me descend jusqu'aux genoux. Tant mieux, pensai-je alors, avant de réaliser que j'allais devoir me passer de mes mains pour m'équilibrer dans des pentes boueuses, glissantes à souhait et à 30% ...Remerciant mon sauveteur, je repars. Mais, très vite, je prends la mesure de l'enfer qui m'attend. Car, désormais, plus de chemin...juste un vague sentier raviné, trempé. Le coureur qui me suit doit me pousser dans le dos (ou plus bas !) pour que je ne retombe pas en arrière. Vous avez déjà vu un pingouin qui escalade une montagne ? Vous avez raté quelque chose. Je continue pourtant. Oui, je regarde mon altimètre : je ne suis qu'à 200m (de dénivelé) du col, et j'ai déjà couru 12 km, et du col à l'arrivée, il n'y a guère plus que 6 km. Le calcul est vite fait : j'ai tout intérêt à tenir le coup et à franchir ce maudit col, coûte que coûte. Autour de moi, c'est la bérézina, ça monte, ça descend, on ne comprend plus rien, ça part dans tous les sens !Je tremble de froid, mais suis obligée de relever mon sac poubelle jusqu'à pouvoir sortir mes bras : la pente raide et glissante ne me permet pas de continuer à avancer comme ça. Il arriva pourtant, ce moment fatal que j'ai tant redouté. Je l'ai repoussé de toutes mes forces, mais ça n'était pas encore assez. Mon mental était fort, mais il ne fait pas tout. Il m'a permis d'arriver jusque-là, mais ça n'est pas lui, qui seul, peut me permettre de basculer vers la France par ce col. Quand le corps ne suit plus, le cerveau peut trépigner dans la boîte crânienne, c'est comme une voiture privée d'essence, elle n'avance plus. Fusse une Ferrari…

Et je reste là, transie, au milieu de la pente, sans pouvoir monter, sans pouvoir descendre. Un sentiment de vide immense s'empare de moi, et je comprends soudain les alpinistes qui se sont laissés glisser vers la mort en se couchant dans la neige malgré la tempête. Un soulagement, une délivrance. Moi aussi, je voudrais me coucher là et ne plus bouger, fermer les yeux et m'endormir. Le brouillard est si dense qu'on ne voit pas à quelques mètres. On entend des cris, des appels étouffés. Il neige à gros flocons, le vent violent me gifle, menaçant de me jeter à terre; le névé, devant moi, je ne peux pas le traverser. C'est fini, je rends les armes, les larmes me montent aux yeux. Je dois renoncer et dans "renoncer", il y a "non". L'abandon, l'abdication, la retraite...Mais, maintenant, il y a plus grave : comment vaisje redescendre? Jamais je ne vais être capable de faire ces 12 km pour rentrer à Cesana. Quand je pense à Chantal encore plus haut que moi dans la montagne... Pourvu qu'elle ait pu arriver au col pour se mettre à l'abri auprès des bénévoles. Et mon père ? S'il ne me voit pas arriver à Clavière, il va être fou d'inquiétude. Je sais tout ça. Mais je n'ai pas le choix : mon corps me refuse tout service. Je reste là, au milieu du passage, je ne peux me déplacer d'un centimètre. Le coureur qui me suit me dit de redescendre, que je vais mourir de froid. Lui, couvert d'un coupe-vent, est déjà bien mal en point. Il m'aide à me mettre de côté et tandis qu'il reprend sa marche en avant (mais pour combien de temps ?), il me crie encore de faire demi-tour. Je regarde passer des randonneurs et envie leur pantalon, leur anorak, leur bonnet et leurs gants...Je donnerais cher pour être habillée pareillement. Ils passent devant moi avec un pauvre sourire qui ne peut rien pour moi. Je suis sur le point de m'écrouler à terre lorsque ma bonne étoile (qui n'était pourtant pas bleue !) me fit signe sous la forme d'une coureuse qui a eu, elle, la sagesse de redescendre avant que ses forces ne la lâchent. Elle redescendait lorsqu'elle m'a aperçue, du coup, venant vers moi, elle m'a littéralement poussée dans la pente. "Faut pas rester là, tu vas crever de froid, viens, on redescend ensemble !" Poussée vers le vide, l'instinct de survie a eu raison de mon inertie.

Nous voici, toutes les deux, l'une se tenant à l'autre, dévalant ces pentes que nous avons eu tant de mal à monter. On court, on marche, on glisse, on tombe, on se relève, on rit, on pleure, on s'entraide. On se sauve. Nous repassons devant le poste de ravitaillement du 10e kilomètre et apprenons que des navettes vont être mises à disposition des coureurs pour évacuer la montagne, les organisateurs ayant pris la sage, et seule décision qui s'imposait : fermer l'accès au col et leur faire faire demi-tour, les conditions à 2800m étant infernale, dantesque, comme on dit en Italie ! Là, les choses vont devenir plus faciles, car nous sommes maintenant sur une large piste et nous pouvons courir pour tenter de nous réchauffer. Enfin, un 4X4 nous dépasse et s'arrête pour nous embarquer. Le véhicule est déjà plein, c'est une sorte de pickup. Aucune importance, je suis hissée par les épaules et "balancée" sur les coureurs entassés sous des couvertures trempées. J'écrase tout le monde, personne ne se plaint. Je reçois à mon tour sur les bras, ma compagne d'infortune. J'essaye au maximum de m'alléger pour la couche de coureurs se trouvant au-dessous ! Le 4 X 4 se remet en route pour s'arrêter bientôt pour charger un coureur très mal en point, au bord du malaise. Je ne sais combien nous étions entre ce qui fut pour nous l'Arche de Noé et le Radeau de la Méduse. Mais, ni les chaos de la route défoncée, ni l'inconfort du transport, ni les jambes et les bras emmêlés des coureurs trempés n'ont gêné personne. Nous avions tous conscience que ce 4X4 allait nous arracher à la montagne en colère, et nous sauver. Oui, nous étions tous bouleversés et reconnaissants. Le 4 X 4 s'est arrêté devant la première maison rencontrée, et nous a laissés aux bons soins du berger et de sa femme (ceux-là même que je suis allée remercier cette année en faisant la randonnée de reconnaissance, c'est le cas de le dire). Lorsque nous pénétrons dans la pièce unique, nous découvrons des coureurs entassés dans tous les coins. La vapeur d'eau sature l'air d'humidité et le poêle Gaudin ouvert ronfle dans un coin pris d'assaut par les plus gelés qui restent tremblants, les mains dangereusement proches des flammes. Pendant ce temps, nos hôtes ne restent pas les bras croisés : ils nous apportent des serviettes, nous préparent du vin chaud, du café, sont aux petits soins pour nous. Certains ont un téléphone portable et tentent de joindre leurs proches pour les rassurer. Je pense à mon père qui doit s'inquiéter...Mais je ne connais pas son numéro. C'est mon téléphone qui a de la mémoire, plus que moi ! Attirée comme un aimant vers le poêle, c'est là que je resterai un temps que je ne saurais estimer. J'ai enlevé mon tee-shirt trempé et le tiens au-dessus du feu pour le faire sécher. Heureusement, la matière synthétique dont il est constitué lui permet d'évacuer l'eau très vite. De temps en temps, la porte s'ouvre, le 4x4 continuant à déverser des coureurs sérieusement en hypothermie. J'apprendrai à mon retour qu'une coureuse a été évacuée dans le coma en hélicoptère sur l'hôpital de Turin où elle restera 3 semaines...Elle a véritablement frôlé la mort, la température de son corps étant descendu à 26°... Ceux qui se sont suffisamment réchauffés quittent la maison, laissant la place aux nouveaux arrivants. C'est un va et vient permanent. Je commence à aller mieux, mon tee-shirt sec est sur mes épaules. Mes mains ont retrouvé leur couleur. Je suis prête à repartir à pied jusqu'aux Fenils en convoi avec d'autres coureurs, une navette nous y attend pour nous ramener à Cesana ou à Clavière. Nous guettons longuement l'accalmie par la fenêtre. Enfin, le ciel s'ouvre, la porte vers le retour également ! Je remercie mes hôtes et m'élance en courant sur les 3 kilomètres qui me séparent de Fenils où je ferai finalement du stop pour revenir récupérer la Titi toujours immobile sur le parking de Cesana depuis 7 heures ce matin. Il est près de 14h lorsque je retrouverai Chantal et mon père qui me serre dans ses bras à m'écraser, tant son soulagement de me voir fut violent...Une aventure assez traumatisante que je ne suis pas prête d'oublier. D'ailleurs, cet été- là, j'ai souffert du froid terriblement. Une Chabertonite aigüe, je crois ! Si c'était à refaire ? Honnêtement, je ne le referais pas. Si les conditions météo avaient été celles de 2009, je n'aurais pas pris le départ, c'est sûr. Quand on a connu l'enfer, il en reste toujours quelque chose. On apprend ses limites, on essaie de les repousser. Mais on sait aussi que parfois, ce sont elles qui nous repoussent. Les années se suivent et ne se ressemblent pas. C'est un bien, parfois. Le soleil brille dans un ciel sans nuages...Les coureurs et les organisateurs ont le sourire...euh, moi, mon sourire ressemblerait plutôt à une grimace. Le dénivelé annoncé me semble énorme...Plus de 1900m ! Même en randonnée, je ne les fais pas, alors, en course...et à plus de 3000m ! Mais, j'ai choisi d'être là, j'ai une revanche à prendre...J'ai abandonné l'an dernier...Le Chaberton a repoussé mon assaut ainsi que celui de bon nombre de ses courtisans. Si tu ne vas pas au Chaberton, le Chaberton... n'ira pas à toi, faut pas rêver !

 

DEPART :

 

Bon, je suis là, juste derrière la ligne de départ, le doigt sur le bouton de ma montre GPS altimètre (ce qui me permettra de gérer mon effort de montée, en sachant toujours ce que j'ai déjà grimpé et ce qu'il me reste à faire, en dénivelé, et en kilomètres). 9h01 : Le départ est donné par les édiles présents, de la Place de la Mairie de Cesana.

 

5,4,3,2,1, PARTEZ !

Personne ne se le fait dire deux fois ! Un peloton coloré et joyeux traverse les rues principales du village, passe en trombe devant la Caserne des Carabiniers, puis commence à s'étirer lorsque la route cède la place à un chemin de terre qui nous emmène à travers champs. Il me semble que notre parcours suit un GR, car les traces au sol sont rouges et blanches. D'un saut nous franchissons le Rio Malnet et désormais le sentier va devenir vallonné en longeant le torrent Dora Riparia que l’on suivra jusqu’à la remontée vers le hameau des Fenils. Je trouve que la course est partie sacrément vite. Quelle rythme pour une épreuve (oui, le mot est bien choisi), aussi difficile et aussi longue. Ceux qui seront partis en surrégime risquent de le payer cash ! J'ai ma ceinture cardio autour du torse et je contrôle mes pulsations : horreur ! Enfer et damnation ! Je parle des autres, mais moi aussi je suis dans le rouge…mon écran affiche 171 puls !!! C'est quasiment ma fréquence cardiaque maximale. Si je continue comme ça, je n'irai pas loin. Je ralentis, je ne veux pas me griller. Je suis en 4e position, et un panneau près de la fontaine annonce : 5km. Jamais je n'aurais cru possible de monter aussi haut dans les tours.

 

FENILS :

Touristes, supporters, villageois, il y a en a du monde pour nous encourager! Belle ambiance..Ca me donne du courage pour affronter mes démons (des monts ?!), et du courage, il va en falloir, car c'est là que commence véritablement l’ascension du Chaberton. La route bitumée devient chemin militaire. Je peux encore courir. Il fait très chaud et je ne suis pas la seule à chercher l'ombre. Soudain, le tracé de la course propose un raccourci. Sur ce sentier muletier qui coupe les lacets, je ne peux que marcher, les mains sur les cuisses pour faire piston. Ca grimpe dur sous le soleil. Heureusement, j'ai une poche à eau dans mon sac à dos et je tête mon Antésite à intervalles réguliers. Je lève la tête : on arrive bientôt ? Euh, non ! Encore au moins 3 heures...au mieux ! Jamais je n'ai couru si longtemps...Vais-je tenir ? J'ai découpé la course en étape. D'abord les Fenils. Ca, c'est fait. La maison de mes sauveteurs du hameau de Pra Claud, j'y passe devant à l'instant en saluant Catarina qui m'encourage à grands cris ! Je regarde l'altimètre : + 350m. Cool, il ne me reste que ...1600m+! Au secours, non, c'est trop, je suis déjà entamée...Sans doute partie trop vite, j'aurais dû consulter mon cardio avant. C'est pas la peine de le porter pour ne pas le consulter ! Allez, une erreur de débutante. Avec cette dernière maison, je dis adieu à la civilisation. Nous ne verrons plus de maisons avant Clavière. Nous nous élevons à travers des prés tous plus pentus les uns que les autres. Ah, enfin, un bout de route militaire pour récupérer ! En fait, rien ne m'oblige à suivre le tracé par les raccourcis. Oui, j'ai le droit de suivre la route, si je le désire. Mais, le problème...c'est que je ne désire pas faire des kilomètres supplémentaires...Alors, je cours, comme tous ceux qui sont devant moi. Qu'en est-il derrière, je ne sais pas. Si je me retourne, je risque de tomber en arrière, tant le sentier est raide ! Nous passons à côté d'une aire de pique-nique. Ah, je m'arrêterais bien pour casser la croûte; ah, comme ce serait bon de s'asseoir, là, tranquillement à l'ombre pour manger une bonne pizza italienne en regardant les coureurs courir ! Mais je n'ai que quelques sucres roux bio, ça tenait moins de place dans ma poche qu'une "4 fromages" ou une "Margherita" ! Bon, pour le pique-nique, faudra patienter. Je ne suis pas sûre que les bénévoles du ravitaillement aient monté le four à pizza.

 

RAVITAILLEMENT, 10e km :

 En effet, lorsque j'arrive enfin aux tables après 10 km et 800m de gain d'altitude, je devrai me contenter d'eau… Je me présente à eux et leur rappelle que c'est à moi qu'ils avaient donné un sac poubelle pour me couvrir l'an dernier. J'ignore si c'était les mêmes bénévoles (je n'ai pas tout compris de leur réponse dans la langue de Dante, mon italien commence à être loin…), mais ils ont bien ri à ce souvenir. Moi aussi. Faut être polie… 800m+...La course se durcit de plus en plus. Je suis morte...et il reste 1100m+ pour arriver au sommet, sans parler de la descente. Tenir, tenir, tenir, tenir et courir. Euh, marcher plutôt, et le plus vite possible.

 

LE GRAND VALLON :

 

 Je regarde autour de moi, le décor est grandiose, lunaire...minéral; à la fois fascinant et inquiétant. J'imagine ce vallon, pendant la guerre, où des hommes en armes montaient en char, à moto, en blindés légers, pour se rendre au Fort ... Plus un arbre, plus d'ombre…Seules quelques touffes d'herbes entêtées s'accrochent aux pierriers que nous devons remonter, et qui glissent sous nos semelles. Il me faut résister à la pente, à l'attraction terrestre, à l'envie de me reposer...Me reposer ? C'est pas le moment...Une fille vient de me passer dans cette pente infernale et je ne peux rien faire pour l'accrocher. J'aurais dû prendre une corde ! Tant pis, mais je ne perds pas espoir de la rattraper dans la descente…Aussi loin que porte mon regard, je ne vois personne courir, c'est rassurant ! Je m'encourage dans ma tête : reste 3km et guère plus de 1000m de dénivelé...Joli pourcentage.

 

LE COL :

 

Chaberton, attention, me voilà ! Je profite de croiser la route militaire pour souffler sur le plat avant d'attaquer le « Pian dei morti », qui se trouve être la frontière entre la France et l'Italie. Le Col se dessine nettement dans le ciel bleu à 2674m. De là, il reste 450m+ pour accéder au 2ème et dernier poste de ravitaillement (et de contrôle de passage des dossards)… D'ici, le tracé vers le sommet a été fait au fil à plomb ! C'est simple, ne cherchez pas, c'est tout droit. Bien sûr, il est possible d’emprunter un large sentier, qui, en 4km de lacets, grimpe pour nous conduire au sommet. Bon, du col, vous croyez que la course est pliée ? Mais, mon choix est fait : dré dans l'pentu, le nez au plus près des petits cailloux diaboliques qui jouent à repousse-semelles avec les chaussures des K22istes ! Ca y est, je suis dans le dur. Est-ce que c'est parce qu'à cette altitude l'oxygène se raréfie ? J'hyper ventile… Cette pente n'en finit pas. Je ne cesse de doubler des coureurs plus épuisés que moi, ceux du Trail des Forts, ceux qui m'ont passée avant le col. Ah, on fait moins les malins, maintenant ! Pourtant, je ne suis pas rancunière et je n'en passerai aucun sans l'avoir encouragé. Euh, parce que c'est des GARCONS, bien sûr ! Je ne vais pas me mettre en encourager mes adversaires directes ? J'rigole ! Aucune fille de la K22 à l'horizon à rattraper...Dommage. Celles que je vois, sont celles du Grand Parcours qui marchent en soufflant à la montée, ou celles qui dévalent à la descente. Je me revois marchant tranquillement, il y a deux ans lorsqu'avec Luc, Chantal et Nathalie, nous étions montés ici. Jamais à cette époque-là, je n'aurais cru qu'un jour je serais là, un dossard accroché au tee-shirt. Quand je pense que certains croient que je suis là pour mon plaisir ! Un plaisir masochiste ? Une forme de rédemption dans cette souffrance ? Dans le dépassement de soi ? Dans la fierté de l'avoir fait ? De pouvoir dire : j'y étais ? Est-ce qu'on sait toujours pourquoi nous faisons les choses ? Certainement pas, mais ce qui est sûr, c'est que l'on apprend beaucoup sur soi... Je monte, je monte, si ça continue comme ça, je vais bientôt me retrouver au ciel, surtout qu'en montant, j'angoisse déjà en pensant à la descente terrible qui m'attend, non, au sommet, la course ne sera pas finie, loin de là. Pour rajouter à notre difficulté de montée, de nombreux coureurs nous frôlent, voire nous bousculent dans notre sente étroite au possible. Ces coureurs sont des "contrevenants" , eh, oui, ils viennent à contre-courant ! Ils redescendent par le tracé rouge, au lieu du jaune. Pourtant, au briefing Gianni Mallen a été très clair et l'avait bien précisé : il est impératif de suivre les marques jaunes pour revenir au col, ceci afin de ne pas gêner les coureurs qui montent.

 

LE SOMMET :

 

100801 chaberton (397)

 

Soudain, je crois être victime d'une illusion auditive : quelqu'un m'appelle du sommet : "Sylvie ! Sylvie !" Je réfléchis rapidement. Qui ? Qui peut être au sommet du Chaberton et me connaît ? Mon cousin Marcel Mathé ? J'en doute ! Je lève la tête et reconnais deux copains kikoureurs (du site Kikourou.net) : Jérôme Debize et Jean-Marie le Marseillais, pseudo : Akunamatata ! Je voudrais leur sourire et dire : "Coucou les gars, ça va ? Pas trop fatigués ? Moi, ça va bien ! Si je ne suis pas en tête de la course, c'est pas par choix personnel". Mais je ne peux pas cacher mon masque de souffrance :"j'suis morte" seront les seuls mots que je serai capable d'articuler. Je reverrai Akuna à Montgenèvre quelques heures plus tard; il me confiera son étonnement de me voir dévaler la pente à toute vitesse quelques secondes plus tard après mon aveu de décès; ai-je bu une potion magique au ravitaillement ?

100801 chaberton (398)

 

Ce qu'il n'a pas compris, c'est que ma vitesse de descente n'était qu'une tentative d'enrayer une chute vers le col !!! Il y a beaucoup de monde pour nous applaudir sur l'esplanade devant les tourelles ruinées. Je demande un sucre aux bénévoles, j'ai fini ma réserve dans les ultimes minutes de mon ascension. Malheureusement, il n'y en a pas. Il y avait des raisins secs...mais, il n'y en a plus ! Tant pis. On me propose un Coca : le dernier qui m'a vue en boire, il est pas jeune…"Il y a du sucre dedans, et de la caféine, ça va vous faire du bien". Soit, je bois d'abord 2 gobelets d'eau et avale le soda, et hop, dopée à la coke euh, au coca, je plonge dans les éboulis du tracé jaune. Personne ne me passera avant Clavière !!!

 

LA DESCENTE :

J'avale littéralement la pente, mes chaussures se chargent de petits cailloux qui s'invitent insidieusement. De nombreux coureurs devant moi font une pause au col pour chasser les intrus ! J'ai pas l'temps, je veux rattraper la 4e qui m'a doublée après le 1er ravitaillement. Mais, ne l'ai-je pas déjà passée ? Tant de parcours étaient possibles pour rejoindre le col...Je ne me retourne pas et fonce dans ce sentier que je connais bien et qui mène en 1 kilomètre à ce qui reste de l'abri des 7 fontaines à 2250 m (il a été soufflé par une avalanche l'hiver dernier) Les randonneurs qui montent m'encouragent en s'écartant prestement. Tant mieux, je ne pourrais pas freiner ! Il reste 4,5 km interminables, mais dans un cadre splendide avant de rejoindre l'arrivée. Parvenant dans le vallon des Baisses, je reconnais le lieu d'un pique-nique fort agréable, un beau jour d'été 2008. Je guette les promeneurs sur ce large chemin, tentant d'apercevoir Marcel ou Claude Mathé...Personne ! Je n'en peux plus, mes jambes avancent mécaniquement, les pieds me brûlent, les petits cailloux jouent à cache-cache sous mes orteils. Je n'ai plus rien à boire. Il est temps que j'arrive. Toujours pas de fille dans mon champ de vision. C'est long ! Je passe en trombe deux garçons au ralenti. 20e kilo, j'y suis ! Plus que 500m. Je me rappelle les indications de Chantal : quand tu arriveras à un muret, il reste moins de 400m. Mince, de muret, y a pas ! Je regarde partout : plus de traces ! Pas de commissaire de course, de bénévole, rien ! Personne devant moi..Ca y est, je me suis encore perdue ! C'est pas vrai, je suis maudite ! Un coureur me suit, lui aussi a dû rater le bon embranchement ! C'est dingue, je ne peux pas faire un trail sans jardiner…

 

L'ARRIVEE :

 

Enfin, je parviens à la grand-route au-delà du poste de douane. Je regarde à gauche et vois au loin (trop loin !) l'arche d'arrivée ! Ah, ça me casse bien le moral, mais, je n'ai pas le choix : clignotant et direction l'arrivée. Je descends la route, enjambe la rubalise au grand étonnement d'un policier faisant la circulation. Il reste cent mètres...Je franchis la ligne, HEUREUSE ! Soulagée.

Oui, je l'ai fait, j'ai conjuré ma peur de ne pas être à la hauteur de cette compétition, j'ai chassé mes vieux démons de l'an dernier. Je termine 5e et 1ère V1; la 4e est à 1 minute, je n'ai pas discuté avec elle après la course car elle ne pouvait pas rester (elle n'était pas présente pour la remise des prix), et je ne saurai jamais si je l'ai doublée dans la descente vers le col ou si elle a toujours été devant moi. Dommage que j'aie effectué 21,150 km au lieu des 20,5 km...J'aurais peut-être pu la rattraper. Tant pis, je suis vraiment satisfaite...de ma descente surtout : d'après le pointage effectué au sommet, j'ai réussi le 3e meilleur temps entre le Chaberton et Clavière (et ce, malgré mon erreur d'orientation…). Oui, je suis fière d'avoir participé à cette magnifique aventure sportive, culturelle, et surtout humaine. J'ai beaucoup apprécié l'ambiance entre les coureurs, la gentillesse et la disponibilité des bénévoles (euh, sauf celui qui aurait dû se trouver dans le dernier kilo !), le paysage féérique de la montée dans ce vallon lunaire, le panorama exceptionnel à 360°… Un grand merci aux organisateurs de ce Marathon Chaberton, qui ont oeuvré avec talent et opiniâtreté pour permettre à des athlètes de 10 nationalités différentes de courir ensemble par un beau jour d'été, à saute-frontières entre deux pays amis, aujourd'hui et pour toujours, je l'espère, la France et l'Italie. Bon, j'ai franchi la ligne d'arrivée...En 3h29 ! J'ai survécu...Je vais maintenant aller chercher mon sac, me changer et faire du stop pour me rendre à Cesana, récupérer la voiture. J'ai l'impression d'être partie...depuis des heures ! Euh? Mais, ça fait des heures ! Ce matin me semble si loin, comme une autre vie. Je me sens décalée.. Le stop marche très bien : à peine le temps de tendre le pouce qu'une voiture s'arrête ! Il faut dire que je suis une fille et que je porte le tee shirt de la course...Ca aide, si, si ! Les occupants du véhicule, des italiens, sont très sympathiques. Parmi eux, une femme a fait la course également. Elle me demandera mon temps et ne me demandera rien d'autre ! Lui est guide de haute montagne. Ah, la route est trop courte…Ils me déposent pile devant ma voiture. Je retourne à Clavière où un repas est offert aux participants de la K22.

 

PODIUM :

 

A 15h, la remise protocolaire des récompenses a lieu sur la place du village, et ce sont les maires des communes de Cesana Torinese, Montgenèvre, Clavière, et des Fenils ceints de leur écharpe tricolore, qui remettent les lots aux vainqueurs scratch et par catégorie, accompagnés des hymnes nationaux des récipiendaires. Ah, entendre la Marseillaise sur un podium, c'est quelque chose... Ma 5e place (et 1ère V1) me "vaudra" de monter sur le podium scratch.

 P1260345

L'an prochain, une 4e édition ? Bien sûr !

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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 05:35

ENTREZ DANS LA RONDE

A ROCHEFORT DU GARD !

 

23 Novembre 2008, en ce froid et venté dimanche d'automne, (annonciateur d'un hiver précoce ?) Crapahut26 et Titifb, Christophe et Pascale Reynaud et Roland Venoux, Lydie Favel, et bien d'autres coureurs de LA FOULEE LAGARDIENNE se sont  rendus à ROCHEFORT DU GARD pour disputer la 9e édition de "La Ronde de Castelas". Il s'agit d'une course sur route de près de 11 km bien vallonnée, qui se dispute dans une ambiance de folie , animée par Jocelyn Giraud et rassemblant 1200 participants !

 

COURSE A PIED CONVIVIALITE  PRIMEUR  SOLIDARITE

 

Plus qu'une course d'une journée, La Ronde du Castelas s'intègre dans un Week End Primeur...

Cette course est devenue en quelques années une classique incontournable ! Grâce au dynamisme de son créateur Bernard Redon ainsi qu'à son équipe d'organisation, elle est L'EPREUVE qu'il ne faut pas rater ! Comme d'habitude, ils ont assuré et le succès, une fois de plus, ne doit rien au hasard : tout y est parfait. Accueil, paysage, tracé de la course à travers les ruelles de ce village typique, à travers les vignes en habits rouges, les récompenses. D'autre part, 1 € par dossard est reversé aux associations Centre Val d'Aurélie, Languedocoeur (don d'organes) et ELA (leucodystrophie)...

Une marée humaine bariolée a déferlé vers le départ donné devant la cave des vignerons de Rochefort. Comme d'habitude, les nombreux coureurs déguisés, ainsi qu'un public chauffé à blanc, ont assuré ambiance et animation !

Musique, buffet à volonté, 150 bénévoles aux petits soins, des récompenses de qualité, et, pour vous remettre d'aplomb dès la ligne d'arrivée franchie, chaque athlète se voit offrir tee-shirt, verre à dégustation, canette de Perrier, médaille commémorative, bouteille de Primeur, et rose pour les dames ! Puis la grande salle du Gymnase vous attend avec un pantagruélique buffet pour les affamés de tous poils, qu'ils soient coureurs ou accompagnateurs...


Voilà la formule idéale pour réunir autant de coureurs satisfaits qui viennent et reviennent encore depuis toutes ces années !
 

C'est Lhoussine Jarri chez les garçons qui s'impose devant Mohamed Lantri, Eric Gelly, Vincent Aldebert et Thierry Sabatier.

PODIUM SCRATCH FEMMES

Anne Rosati chez les filles prend le meilleur sur Chantal Baillon, Josy Nouis, Sylvie Faure-Brac et Françoise Dumas.

 Jocelyn Giraud (animateur). Au micro Bernard Redon l'organisateur...

 

MA COURSE VUE DE L'INTERIEUR :

C'est en proie aux doutes les plus vifs que je prends le départ de cette Ronde de Castélas que j'affectionne particulièrement...

En effet, je ne me suis pas alignée sur une compétition depuis le 15 Août (le TROPHEE CACCIATORE, aux Arcs) : des blessures à répétition m'ont tenue éloignée de mes terrains d'entraînement habituels...Je déroule donc mes foulées sans autre pression que celle de franchir au plus vite la ligne d'arrivée ! Mais l'effet "dossard" me transcende certainement, car dès que ce précieux encart numéroté est accroché à mon maillot, j'ai le mors aux dents, et l'envie de me battre, de gagner, me taraude, comme à chaque départ de course. 

Dès la première côte, en voyant me doubler 5 de mes adversaires (et néanmoins amies dans la vie !), je comprends vite qu'il n'y aura pas de miracle aujourd'hui : le manque d'entraînement se fait sentir ! Tant pis, je cours à mon rythme, évitant de me mettre -trop- dans le rouge (ce sera plus tard pour le PRIMEUR !)... Au fil des kilomètres, je remonte à la 3e place. Je commence à y croire. Oui, le podium scratch s'ouvre à moi.Malheureusement, au 8e kilomètre, dans le long faux-plat montant qui ramène le peloton vers le village, mes adducteurs me rappellent à l'ordre. Je serre les dents, essaye de résister au retour de Josy Nouis. La douleur est trop vive, mes foulées deviennent désordonnées et moins efficaces, forcément. Le mental en prend un coup... Je reste dans son pas, espérant pouvoir revenir dans le dernier kilomètre. La grande et sévère côte, ainsi qu'un vent violent de face sur les 800 derniers mètres, auront raison de ma volonté. Je franchis la ligne d'arrivée 20 secondes derrière Josy qui s'est battue comme un beau diable ! Bravo à elle...

Je suis néanmoins satisfaite de ma prestation du jour et aurais signé pour cette place les yeux fermés 44' plus tôt !!! Pour un retour à la compétition, c'est honorable...Je m'offre la plus haute marche du podium vétéran.

PODIUM VETERAN F

SYLVIE FAURE-BRAC (1e) FRANCOISE DUMAS (2e) SYLVIE DELATTRE (3e)

RESULTATS OFFICIELS :

http://www.larondeducastelas.com/resultats/Resultats-2008.pdf

ALBUM PHOTOS

http://titifb26.spaces.live.com/photos/cns!1F8A9AEC094019D4!4786/?startingImageIndex=2&commentsExpand=0&addCommentExpand=0&addCommentFocus=0&pauseSlideshow

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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 19:53

SUR LE PONT D’AVIGNON

ON Y COURT !


Sauf si on est blessé, bien sûr, ce qui est mon cas depuis une semaine…Une douleur à l’avant-pied m’a contrainte à l’arrêt de l’entraînement. J’ai donc participé à cette course Vauclusienne en spectatrice, voire en spectatriste...

Donc, en ce dimanche 7 Septembre avait lieu la première course étalon de la forme : « LES 10 KM DE LA CITE DES PAPES » dans l’historique et magnifique Avignon, dont une grande partie du tracé permet la découverte de la ville intra-muros.


J’ai le temps aujourd’hui de m’offrir une balade culturelle, tandis que les coureurs s’arrachent les dossards !

La ville s’étend sur la rive gauche du Rhône, et est surnommée « La Cité des Papes » en raison de l’installation de ces derniers du 14e au 15e siècle. C’est la plus grande ville du Vaucluse dont elle est d’ailleurs, le chef-lieu.
Le nom d’Avignon pourrait signifier : Ville du vent violent ou bien Seigneur du Fleuve. Je pencherais pour la première hypothèse !

C’est avant tout les remparts du 14e que l’on remarque lorsqu’on s’approche du centre. Longs d’environ 4 km, ils sont flanqués de 39 tours et percés de 7 portes principales. Ne ratez pas les églises, palais et couvents, qui composent un décor médiéval fantastique.
4 millions de visiteurs y séjournent tant pour voir la ville que pour son fameux festival de théâtre. Toute ma jeunesse ! Fondé en 1947 par Jean Vilar, il a lieu chaque année au mois de Juillet.


L’arrivée de la course se situe le long de la rue de la République aux immeubles de style Second Empire avec des façades Haussmanniennes impressionnantes, jusqu’à la Place de l’Horloge, devant l’actuel Hôtel de ville de style néo-classique, ainsi que du Théâtre ou les statues de Corneille et de Molière présideront les podiums des impétrants de cette nouvelle édition des 10 km.
Lorsqu’on ressort de la vieille ville, on ne peut s’empêcher de rechercher le fameux Pont d’Avignon (le pont Saint Bénezet) où l’on y danse tous en rond ! Contrairement à ce qu’affirme la chanson, sa largeur ne permet pas de danser dessus (surtout les danses de l'époque !), et, c’est dessous, où des berges avaient été aménagées que l’on allait danser. Une version plus ancienne de la chanson en atteste : « SOUS le pont d’Avignon, on y danse, on y danse… ».

Bon, il est 10h30, le starter donne le départ !


LA COURSE

Parmi les 400 athlètes présents sous la banderole de départ, de nombreux coureurs de haut-niveau de toutes origines vont se disputer la victoire (et les primes !). La densité des athlètes en moins de 34’ est impressionnante.


Chez les hommes, le premier à couper la ligne est Japhet Kipchirchir en 29’44 , son homologue féminine est la Kenyane Agnès Barsosio (10e  scratch) en 33’47, les connaisseurs apprécieront…arrivée le matin même de Lilles où, la veille, elle avait pris une deuxième place sur le célèbre semi-marathon en 1h12’03 ! Pas émoussée la demoiselle !

Si je n’ai pas couru, Chantal Baillon, alias Crapahut 26 chez les Kikous-de-Kikourou.net, elle, était bien dans la course. Pendant les 3 premiers kilomètres, elle luttera au coude à coude avec Florence Blanc de l’A.S. Cavaillon, mais, cette dernière cèdera du terrain au fil des boucles qui s’enchaînent et la Drômoise finira par prendre le meilleur.



A l’arrivée, c’est une place de 4e qui récompensera ses efforts. Elle franchit la ligne en 38’50, qui, s’ils ne constituent pas son record, loin de là (36’48), n’est cependant pas une contre-performance. Après deux mois de courses de montagne, il faut reprendre du rythme et de la vitesse. Idéal, donc, ce 10 km F.F.A. qui vient à point nommé, en préparation aux 10 km de Romans (Nord Drôme), le 12 Octobre. J’espère que d’ici-là, je serai en forme et guérie…


RESULTATS

http://www.kms.fr/kms_www/detaile_resultat.php?id_d=303


TOUTES LES PHOTOS /

http://picasaweb.google.fr/titifb/Les10KmDeLaCitDesPapes2008#

 




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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 05:30

PETITS PROBLEMES TECHNIQUES ! Article sur LES 10 KM DE LA CITE DES PAPES ARRIVE !

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 05:27

 

 Course de montagne :
Trophée Cacciatore 2008



LES ARCS, 15 AOUT

 

Pour la 4e fois, je m’aligne sur cette épreuve, qui, je le sens, va bien en être une ce matin. Ma parole, il faut que j’aille au plus vite consulter un psy : je sais d’avance que je vais en baver, je pourrais donc renoncer et rester sous la couette alors qu’il pleut, que le brouillard nous enveloppe de son manteau gris d’ouate humide et étouffant. Non, à la place de toutes ces voix qui me demandent raisonnablement de rentrer à l’appartement pour regarder les J.O. de Pékin à la télé, je suis ici, aux Arcs 1600, à épingler un dossard sur mon maillot, parce que j’ai écouté la seule voix, ténue, s’il en est, qui me disait : ‘’cette course, tu peux la faire, tu vas la faire. Just run it !’’

 

C’est étrange, je souffre d’un mal mystérieux : à l’entraînement, la veille des courses auxquelles je participe, je me sens très bien, je vole ! La cuisse légère, le mollet frémissant, un mental d’acier domine mes émotions. Bref, tout va bien, et ma motivation me « dope ». Demain, je lâche les chevaux, ça va faire mal. Mes adversaires n’ont qu’à bien se tenir ! Et hop, le jour J, rien ne va plus, c’est rouge, impair et manque...Je me sens, comme en ce matin d’Assomption, les jambes de plomb, la tête vide, la nausée, le souffle court. J’ai beau me dire, c’est dans la tête, hier, tu étais très bien, rien n’y fait. J’suis MAL !

 

Nous partons par 6°, sous la pluie, Crapahut 26 et moi, pour l’échauffement du Trophée. Cette course fut en 1998 le support des Championnats de France de Montagne et a longtemps bénéficié du label FFA. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'une course qui perd des coureurs, au fil des éditions...pourtant, rien à dire de l’organisation !

1O8 coureurs seulement seront sous la banderole, à 10 heures.  Il faut dire que le calendrier des courses hors stade déborde de compétitions ; on rajoute au manque d’effectif, la météo hivernale…

 

Bon, y a p’t-être pas la quantité, mais la qualité est bien là. D’ailleurs, lorsque le temps est exécrable, ce sont les joggeurs qui sont absents, rarement les ténors…que rien n’arrête !

 

Je suis incapable de suivre ma coéquipière pendant les 3 km de footing que je dois m’infliger pour ne pas partir « à froid » et risquer la blessure. Dès le moindre faux plat, je marche. Ca promet !

 

9h55, les sacs avec les affaires de rechange sont dans la navette, je suis aux avant-postes avec Crapahut. Je lui souhaite bonne chance, ainsi qu’à mon copain Arnaud Fourdin.

 

5, 4, 3, 2, 1, top !
C’est parti et ça commence mal : les organisateurs ont négligé d’enlever la rubalise qui fermait le sas, et il nous faut éviter de tomber, de glisser et nous débarrasser de cet encombrant et dangereux cadeau  ! Je ne serai pas la seule à maudire l’organisation à ce moment-là...Leurs oreilles ont-elle sifflé ?

 

Dès la sortie du tunnel de départ, il nous faut remonter une pente très raide. Trop pour moi, vous vous en doutez...Raide, et rendue boueuse et glissante par la pluie qui tombe généreusement depuis des heures. Je mets les mains sur les cuisses et regarde en grimaçant de rage mes adversaires me doubler... Bon, je ne vais pas me laisser faire. La suite est moins pentue et déjà, j’inscris à mon tableau de chasse une imprudente qui n’a pas laissé assez de distance entre elle et moi et n’a pas su profiter de son avantage acquis dans la montée…


Ca va mieux, sur « la route des Espagnols », je reconnais un chemin familier, c’est celui que nous avons emprunté hier, à l’échauffement. Un moment où j’étais bien...Tiens, un peu de PNL : préparation neuro-linguistique, comme mon frère Pierre me l’a enseigné. Je me projette donc, dans l’état d’esprit qui m’animait hier, lorsque mes sensations étaient bonnes, et que je déroulais
mes foulées avec la plus grande facilité...Et bien, ça marche...je ne marche plus ! Je cours et plutôt bien, puisque je rattrape une autre fille, Cathy Dubois !

 

Le parcours a changé. En effet, le tracé initial a été modifié pour des raisons de sécurité, liées aux conditions climatiques, et nous sommes donc sur un parcours de repli; il est plus court, et surtout plus roulant...Cool, ça me convient très bien, je vais pouvoir courir davantage que d’habitude.

 

Je déroule donc à bon rythme, sur une large piste forestière vallonnée, sautant de nombreuses flaques, pour éviter de mouiller, autant que faire se peut, mes chaussures (ASICS Torana, comme pour la K22, je porte également le même tee-shirt. Oups, je suis devenue fétichiste ?)

 

3 ravitaillements : les courageux bénévoles, sous les capuches des imperméables, nous proposent des gobelets d’eau (glacée, bien sûr !) ou des éponges mouillées pour nous rafraîchir ! Inutile de dire que les distributions ont eu peu de succès, et que les rares clients qui se sont arrêtés sont ceux qui devaient rattacher leurs lacets…

 

Je préfère, et de loin, ce parcours à celui, pourtant grandiose, du col des Frettes ; au moins, je peux courir ! C’est l’idée d’une course en montagne, non ? Je ne me suis pas inscrite sur une Rando-Course…

Bon, en même temps, je ne peux pas vous cacher plus longtemps ma forfaiture. Oui, bien que mon GPS ne m’accorde que 450 m de dénivelée positive (et 33m négative), je l’avoue, à ma grande déception, j’ai quand même marché...Et c’est comme ça, d’ailleurs, que je me fais rattraper par Catherine Dubois au 8e kilomètre…Oui, elle me passe, me dépose.

Je ne tente pas de l’accrocher, alors qu’honnêtement, j’aurais pu lutter (jusqu’où, je ne le saurai jamais). Le problème, c’est que les organisateurs nous ont annoncé 10 km (9,300 km en fait) et 900 m+ à la place de 450 m+ !!! Ca fait une sacrée différence...D’autre part, on nous a promis une arrivée très raide et très longue (piste noire de ski). Donc, je m’attends au pire, veux me ménager, et laisse filer mon poisson pilote (elle, elle devait être mieux renseignée que moi…). A chaque virage, je m’attends donc, avec résignation, à me heurter à un mur, à un rempart...à la muraille de Chine, d’actualité avec les J.O. ! Mais, voilà, rien ne viendra, qu’une pente débonnaire, mais j’ai laissé passer ma chance de terminer 3e de la course.

 

L’arrivée, en descente sur 200 m est frustrante, je n’ai personne à rattraper...Je coupe la ligne en 55’54, tranquille, loin de mon arrivée en vrac de la K22, qui avait tant effrayé famille et secouriste, où je m’étais battue jusqu’au bout.

 


Bon, une place de 4e sur le podium scratch du Trophée Cacciatore est loin d’être une défaite...et beaucoup s’en contenterait. De plus, j’enlève la victoire dans ma catégorie : 1ère V1.

15 h, la traditionnelle remise des prix
n’aura pas lieu sur la célèbre Place du Soleil, mais à l’intérieur, à la Coupole, qui sert de salle des fêtes, de réunions, etc. La Place du Soleil porte, en effet, bien mal son nom aujourd’hui, inondée par une pluie d’été qui ne cesse de tomber.

 

Crapahut et moi sommes appelées sur le podium scratch, puisque les 10 premières femmes (et les 10 premiers hommes) au classement général sont honorées.  

Nous serons également récompensées sur le podium des catégories. Crapahut et moi décrochons la victoire, respectivement en V2 et V1. 

Résultats sans surprise
: Stéphanie Duc, 1ère, Crapahut 2e, Cathy Dubois, 3e, moi, 4e. La 5e arrive plus de 5’ derrière moi...Il s’agit de Cathy Lefèvre, suivie d’Anne-Cécile Despinasse. Amandine Briard est 7e, Karine Mansard. Laurence Machery 9e, et Isabelle Pallancher complète le podium.

 

Chez les garçons, c’est notre copain Arnaud Fourdin qui s’impose devant le régional de l’étape Marc Marou, Frédéric Thérisod, Romuald De Paepe, Bruno Despinasse, Jérôme Vezel, Alain Duhamel, Loic Lapèze, Gilles Gontharet et David Cacciatore.


 PHOTOS

RESULTATS


 Un peu d'histoire ?

On peut se demander aujourd’hui, ce que serait Bourg-Saint-Maurice sans les Arcs et inversement ? Ville de passage située sur la voie romaine reliant Vienne et Lyon à Turin, Bergintrum ne porte le nom de Bourg-Saint-Maurice que depuis le XIXe siècle. Les habitants vivaient de l'élevage, de la fenaison, et les montées en alpage,  rythmaient leurs jours. Le développement des congés payés, l’essor économique des années 70, l'ère des loisirs, lui ont donné le visage d’une ville de montagne qui a su s’adapter aux évolutions du monde moderne. On peut dire qu’elle fut sacrément audacieuse dans sa conception architecturale..On aime, ou on déteste, mais, je crois, que les ARCS ne laissent personne indifférent.

 

La création des Arcs
1968 : Ouverture de la station d’Arc 1600.
1974 : Ouverture de la station d’Arc 1800.
1979 : Ouverture de la station d’Arc 2000 avec le Club Méditerranée.
2003 : Inauguration des premières résidences d’Arc 1950.

 

 

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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 16:37

Dimanche 3 Août 2008

Montgenèvre

 

K22 / CHABERTON MARATHON :

DES TRAILS POUR LES FORTS !

 

Je le sens, cette journée va faire date dans ma vie de coureuse à pied. Je me lance pour la première fois sur un trail de montagne. Dans ‘’mes’’ montagnes qui plus est...et sous le regard de ma famille. 7h45 et nous voilà sur la ligne de départ, Lucho 26, Nathalie (ma Kouzine), Crapahut 26, moi, Titifb, ainsi que 500 autres trailers arrivés des 4 coins de France et surtout d’Italie. D’ailleurs, dans le peloton, les conversations vont bon train dans la langue de Dante !


 
           Titifb, Kouzine Nat 05, Lucho 26, Crapahut26


C’est un parcours grandiose que les organisateurs et concepteurs de la course vont nous offrir …Un tracé historique avec la montée au Fort du Janus, une traversée de celui des Gondrans (toujours en activité, hiver comme été, grâce au C.N.A.M.), une visite du célèbre sentier géologique du Chenaillet, avec la découverte des restes de l’ancien océan alpin, la redescente à saute-frontière par le Collet Vert, le refuge Gimont, et enfin Clavière pour ceux qui en resteront avec la K22. Enfin, pour
les marathoniens aguerris aux trails de montagne et n’ayant pas peur des grosses dénivellations, le Chaberton accueillera  les coureurs du haut de ses 3131 m pour une vue fantastique à couper le souffle à 360° avant qu’une folle dégringolade de 19 km, permette à tous ces forçats de la pente de gagner Cezanne où sera jugée l’arrivée...

Une course, soit dit en passant, où les organisateurs ont vendu pour cette distance de 42,500 km et 2776 m+ tous les dossards. Une première édition, un coup d’essai, un coup de maître, déjà un succès… Cette épreuve, je le prédis, sera une classique incontournable dans le calendrier des courses de montagne et des trails. A noter que la date est bien choisie, puisqu’elle permet de servir de support d’entraînement pour la fameuse course Franco/Italienne de l’UTMB, course mythique, s’il en est, pour tout trailer qui se respecte, au départ de Chamonix.

 

Nous sommes attentifs au briefing où les conseils et consignes sur la course sont énoncés en Italien et en Français.

Je lève les yeux sur le Janus; imposante masse minérale dorée par les rayons d’un soleil dansant sur la crête de Château Jouan, il nous attend dans son habit de lumière. Il est plus facile à mon regard de le rejoindre qu’à mes jambes ! Ses 2459 m nous contemplent ! Serai-je à la hauteur ? Le réponse va venir bientôt lever le suspens…

 

8 H : C’est parti !

Dès le décompte, les coursiers prennent les choses en mains...je trouve que ça démarre très fort pour une épreuve si longue...La pente va en calmer certains.

Le début du parcours est très agréable puisqu’il se déroule dans le bois de Sestrières à l’abri du soleil grâce aux sapins et aux mélèzes. Tout doucement, le peloton s’étire et dès le 1er kilo (ma montre GPS me le signale, car seuls les 5, 10, 15, et 20 kilomètres seront indiqués par des panneaux), chacun prend son rythme de croisière. Je suis derrière Chantal et Alessandra Bianco, la championne de course de montagne transalpine. Je sens que ces deux-là ne vont pas se quitter de sitôt. C’est pas comme moi ! 3e kilomètre, les choses deviennent plus dures. Pourtant nous courons toujours (mais plus pour longtemps) sur une large piste qui monte régulièrement. J’ai déjà l’impression d’avoir les jambes lactiques.

Tant que nous sommes sur cette route en terre, tout va bien néanmoins, je suis en troisième position. Le problème arrive maintenant : nous abordons désormais le vif du sujet : la montée sur un sentier très raide et raviné sis à l’aplomb du « tire-fesses » du Barral. Là, c’est l’hémorragie. C’est comme si j’avais tiré le frein à main, un nombre impressionnant de coureurs me dépassent, par la droite, par la gauche, et s’ils pouvaient, entre les jambes. Il faut préciser que le sentier est étroit...Derrière moi, Nadine Maurizot reste bien dans mes pas...sûr, elle, elle est engagée sur le grand parcours qui doit la mener au sommet du Chaberton à 3131m...Ce n’est pas le moment qu’elle se ‘’grille’’. Elle me suit, car habituellement, nos niveaux sont assez équivalents, la suite nous prouvera que non...Pas aujourd’hui du moins !

 

Bien m’en a pris d’avoir calé le Camelback que j’ai gagné le mois dernier sur mes épaules, je peux ainsi, tout à loisir, me désaltérer sans attendre les ravitaillements (3 seulement sur les 22 km du parcours). J’ai les mains sur les cuisses, la sueur les fait glisser jusqu’aux genoux, et lorsque mon nez touche quasiment le sol, je me redresse, soulageant mes ischo-jambiers douloureux de cette extension peu naturelle. Dire que j’ai le souffle court serait un euphémisme. Je cherche l’air. Comment font tous ces coureurs qui marchent (aucun de mon groupe ne court), qui marchent, oui, mais beaucoup plus vite que moi !!!

Je lève la tête, le col se rapproche, le Janus et son fort nous attendent, les premiers y sont déjà, et nous crions pour les encourager.

Le paysage est magnifique...Je ne m’en lasse pas, oui, ici, c’est la beauté réinventée.

Je voudrais m’arrêter, respirer l’air transparent de ces sommets familiers, jouir du temps présent, mais, bien sûr c’est impossible. Si je stoppe mon effort, non seulement j’aurai du mal à repartir en plein pente, mais en plus, je me ferai piétiner par mes poursuivants. A ce propos, 3 filles viennent de me passer. La première en me soufflant un mot d’encouragement, les deux autres...en apnée ! Elles avancent, ces ragazze ! A mon corps défendant, je ne puis les suivre autrement qu’avec le regard. J’enrage. Pourquoi ne marchai-je pas plus vite ? Je suis déjà à fond.

Quant au duo de tête, Crapahut et Alessandra, elles sont loin maintenant, et je ne les reverrai, sauf accident, qu’à l’arrivée. Parvenue au col, j’ai la joie de voir une tête amie : il s’agit de Claude. Elle m’encourage à grands cris, me félicite et m’annonce que Crapahut est devant, (je m’en doutais !). Je lui assure que je n’en peux plus, les poumons prêts à éclater comme un ballon de baudruche à l’approche d’une aiguille. Elle me crie « courage ! » et je me lance alors dans une sente extrêmement pentue, ravinée, glissante où plusieurs fois, il me faudra mettre les mains au sol ou sur des pierres affleurant pour résister à la gravité qui nous jetterait en bas du Janus sans pitié. C’est l’aventure, ce trail ! Un vrai de vrai de montagne…

Soudain, à quelques lacets en contrebas, j’entends un souffle aussi fort que le ferait une forge. J’aperçois ma Kousine Nathalie qui marche à grands pas décidés ! Elle a une « caisse d’enfer » cette fille...et une sacrée volonté. Elle fait le forcing pour revenir sur moi. Je ne peux pas l’attendre. Je sais qu’elle avance plus vite que moi lorsque la pente est très sévère, mais je suis meilleure en descente, nous n’aurions pas le même rythme. Chacune doit faire sa course…

 

Bon, je suis sous le fort du Janus, dans le dernier lacet...et c’est là que dimanche, j’avais dû renoncer à franchir le fameux passage en diagonale qui permet de rejoindre le col...C’est là que les Athéniens s’atteignirent...Deux bénévoles signalent de  faire attention, je ne m’en priverai pas ! Je m‘engage à pas de fourmi sur les premiers mètres, mais très vite, je prends confiance, poussée par les coureurs derrière moi. L’adrénaline associée à la pensée (peut-être erronée) que le sentier technique et aérien à souhait a été réaménagé et sécurisé depuis dimanche dernier, a fait des miracles : je me surprends à courir ! Et vite encore, et même à rattraper des coureurs engagés avant moi dans le passage délicat. Malheureusement, impossible de doubler, ce serait du suicide ! Je piétine en attendant mon heure de dévaler l’éboulis qui se présente à nous, permettant de rejoindre le col. (Crapahut me dira plus tard, que c’est ici qu’un garçon s’est sérieusement blessé à la cheville). Là, je retrouve Claude qui m’encourage à nouveau ; vraiment, ça fait du bien. Elle court et me donne la main, je la garderais bien volontiers, mais, déjà la pente m’entraîne vers le Fort des Gondrans à 2340m. Il va nous falloir descendre...pour remonter ! Mais la visite, même rapide et partielle du site, vaut le coup d’œil :  le portail, tenu ouvert par un bénévole, nous plonge dans un univers de casernements, de  blockhaus qui ont tant servi lors des différents conflits ayant opposé l’Italie à la France...Des évènements qu’on espère tous ne jamais revivre, et cette course d’aujourd'hui, cette transfrontalière, réanimera, je l’espère chaque été, l’amitié entre deux peuples qui n’auraient jamais dû se faire la guerre…

Nous quittons le fort par un sentier qui serpente désormais sous les pylônes des télésièges des Gondrans, puis des Anges...Et Luc me passe. « Allez, Lucho, vas-y, pour moi, la route est encore longue, je me ménage ». C’est qu’il a progressé l’petit ! (Euh, va avoir quand même 28 ans c’garçon). Le maillot rose de son club universitaire de Toulouse me servira de repère pendant toute l’ascension du Chenaillet...

 

2315 m : Cabane des douaniers. La vue à droite s’ouvre superbement sur la vallée de la Cerveyrette, le Queyras, le Col de l’Izoard, la haute muraille du Lasseron (2702 m) et  le Grand Pic de Rochebrune, qui fièrement se découpe dans le ciel bleu, domine son monde de plus de 3000m. Je ne sais pas si beaucoup d’athlètes  ont eu l’idée et ou le temps, d’admirer ce panorama, car le deuxième sommet qui nous est proposé par les GO, les Gentils Organisateurs, est à nos pieds. A moins que ce ne soit l’inverse !

 

Eh, oui, c’est sûrement nous qui sommes au pied de ce monument d’histoire géologique. L’organisation nous a prévenus : aucun balisage n’est présent sur ce site classé, et il est interdit de couper les lacets.

 

Je me lance sur ce dernier « gros » morceau de la matinée...15’ plus tard, nous sommes presque au sommet de ce superbe et enrichissant sentier géologique d’un massif vieux de plus de 150 millions d’années ; sport et culture font bon ménage aujourd’hui. Bon, honnêtement, je dois avouer que je n’ai guère eu le temps (et même la force) de lire les précieuses indications révélées par les différents panneaux explicatifs qui jalonnent notre itinéraire. Quel plaisir néanmoins de suivre ce sentier géologique, à la découverte d'un océan disparu…Il y a 2500 ans, on aurait pu piquer une tête en haut du Chenaillet !

Heureusement, je suis déjà venue de nombreuses fois ici, et je peux donc me contenter de regarder sans perdre de temps, le long du parcours dessiné par les géologues, je le suppose,  les crêtes de basalte (en forme de coussins, pillow lavas), la péridotite, les roches magmatiques et métamorphiques. Je ne suis pas sûre que beaucoup de coureurs aient vu la même chose que moi, et la plupart ont dû se contenter de l’observation attentive du sol et de leurs genoux montant en cadence au rythme de leurs pas.

Au sommet, l’improbable se réalise. Nathalie m’a rejoint à 2650 m pour une étreinte emplie d’émotions...Nous basculons tous trois ensemble avec Lucho dans la descente vertigineuse qui mène au Collet vert. Comme je m’y attendais, je quitte mes compagnons pour un exercice que j’affectionne particulièrement...La descente schuss ! J’entends derrière et très vite au-dessus de moi...Nathalie me crier : « Déploie tes ailes, envole-toi ! ». C’est fait !

J’aborde maintenant une partie du parcours que je ne connais pas...Notre trace à suivre nous propose un sentier en balcon très agréable qui monte et descend au gré des vallonnements...Le troisième ravitaillement est là et un verre d’eau pure (j’ai du sirop dans mon Camelback) dans le gosier va me faire du bien, d’autant que je viens d’absorber un  « gel énergétique ». Je bois en marchant et lance mon gobelet en visant la poubelle ! Damned, un coup de vent espiègle expédie le verre volant dans la pente. Je repars en arrière pour aller le récupérer. Les bénévoles m’arrêtent alors en me criant de ne pas m’en faire, de continuer, qu’ils vont aller le récupérer...Merci à eux ! Je repars rassérénée. Il reste huit kilomètres d’après un signaleur. Coup d’œil à mon GPS, qui confirme ces propos…

Désormais, le compte à rebours est entamé...Et, la chasse est commencée pour tenter de rattraper les deux filles qui ont eu l’audace (et elles ont eu raison) de me doubler...Je me promets de les passer avant la ligne d’arrivée. A vue de nez, elles sont à deux cents mètres...J’ai l’impression qu’elles coincent un peu. Suis-je meilleure qu’elles à la montée ? A la descente ? L’avenir me le dira...très vite. Bon, maintenant, c’est moi qui cale dans ce faux plat montant. Mais, devant, mes « adversaires » marchent...c’est ma chance de les recoller, de les rejoindre. Je mets le turbo à en avoir le cœur au bord des lèvres, mes poumons sont en feu, mais ma motivation me pousse à me mettre dans le rouge. Mes jambes, qui l’instant d’avant me semblaient être en béton, s’allègent et me portent jusqu’à mes deux gazelles... Je sais que j’ai une chance de pointer à l’arrivée avant elles. Nous jouons à cache-cache dans les virages, nous rattrapant l’une l’autre à tour de rôle.

 

Nous voici au Refuge Gimont où nous sommes montés avec Lucho et Nathalie vendredi ! C’est tout bon, je connais chaque pouce du terrain qui nous attend, et je sais avec certitude où je vais placer mon attaque décisive. L’estocade finale. Je marque à la culotte mes coureuses pour contrôler et prévenir tout démarrage intempestif. Nous filons dans une descente large en terre très ravinée fort glissante, J’avais repéré justement ce passage et compris qu’il fallait préférer prendre dans l’herbe, quitte à faire quelques mètres de plus. Ce que je fais en m’économisant. En bas de cette pente, nous sommes toujours en file indienne, moi, en dernière position. Il reste moins de 1,5 km...La dernière descente large me sera favorable, je lâche les freins et rattrape enfin une fille. Elle est cuite et ne peut plus accélérer...Nous abordons le dernier kilo, c’est maintenant ou jamais pour aller chercher l’autre qui me ‘’nargue’’ depuis 15 km ! Heureusement que j’ai fait cette reconnaissance vendredi...

Nous sommes maintenant à l’entrée d’une sente très étroite, qui serpente le long du torrent de Gimont. La terre est gorgée d’eau, la boue m’éclabousse les chaussures jusqu’aux cuisses (et même le tee-shirt sera constellé de taches brunes), je « mets le paquet », en talonnant mon adversaire. Prise de panique à m’entendre revenir sur elle à cette vitesse, elle me demande en italien d’abord, en français ensuite si je veux passer. Je ne réponds que ‘’merci’’ et la double enfin...Je continue ma folle descente, sautant les racines, enjambant les troncs d’arbres, bref, effaçant un à un tous les obstacles du chemin. Je rattrape deux garçons qui ont la sagesse de me laisser passer ! Ca fera « bouchon » derrière moi pour les suiveuses !

 

Enfin, un dernier lacet à côté d’une fontaine, et je retrouve la route. Clavière est là, je vois l’église (magnifique), ainsi qu’une courte rampe qui mène à la place où est jugée l’arrivée. Mon père est là, sur le côté de la route, la caméra à la main. Je n’en peux plus, il m’encourage :  « Plus que 70 m, 60m ». Il court à mes côtés, moi...je marche ! « Papa, j’en peux plus, j’suis morte ! ». « Tu y es presque, allez, courage, plus que 50m ! ».

J’arrive à une volée de 3 marches, une place et enfin, un dernier effort, et je gravis deux à deux les ultimes marches d’un escalier de bois qui amène sous l’arche d’arrivée. La puce électronique accrochée à mon lacet sonne, le chrono s’arrête, mon temps est enregistré. Mes jambes ne me portent plus. Je suis arrivée. Je l’ai fait. Je m’écroule successivement dans les bras de mon cousin et de mon père. Ils me porteront quasiment jusqu’à une chaise où un secouriste affolé par mon état volera à mon secours. Je bois un litre de boissons diverses dont mes papilles anesthésiées n’ont pas réussi à identifier le goût…

 

Quelques minutes après, me voilà requinquée. Lucho arrive à son tour, et semble, comme moi tout à l’heure, à la dérive. Il s’assoit, prostré sur une chaise, le regard perdu dans le vague, un rictus de souffrance trahit sa détresse. Mais, comme moi, quelques instants de flottement et hop, ça repart ! Nathalie arrive à son tour. Quelle joie d’en avoir fini tous les trois. D’avoir couru cette épreuve à laquelle nous tenions tant... On l’a fait !

Nous sommes à Clavière et c’est vrai que c’est un grand jour pour nous...

 

Les résultats sont très vite affichés (bravo pour l’efficacité des bénévoles de l’informatique).  Crapahut 26 est en effet 15e au général, 2e femme et 1ère V2, en 2h22’45. Incroyable ! Je suis 42e au général, 5e femme, et 2e V1 en 2h42 ! Je vais donc m’offrir devant ma famille un podium inespéré...Lucho 26, quant à lui est 61e, 2h49’29, 30e Senior, et Nathalie rate de peu le podium en prenant une 5e place dans la catégorie des Séniors, 64e scratch, en 2h50’11.

Quand je pense que nous avons basculé ensemble, tous les trois en haut du Chenaillet...J’ai fait la différence, une fois de plus, en descente.

 

Nous partons, en compagnie de deux amis kikoureurs Denis (pseudo Paspeur) et Catherine, déjeuner dans un restaurant pour un repas offert par les organisateurs, qui, décidément, ont bien fait les choses ! En route, je rencontre un autre Kikou « Ross »…

 

La remise des récompenses se déroule sur la place du village de Clavière. Une remise des prix tout ce qu’il y a d’officiel, avec bannières, drapeaux, podium, édiles, maires des trois communes concernées par l’évènement, les organisateurs et même, tenez-vous bien, les hymnes nationaux qui vont résonner au gré des diverses nationalités des coureurs vainqueurs de leur catégorie…

 


Chez les femmes, c’est donc Alessandra Bianco qui l’emporte devant Crapahut ; la troisième est Daniela Bonnet, la quatrième Iris Vitillo (1ère V1). Je complète, pour ma plus grande fierté le podium scratch, sous un tonnerre d’applaudissements orchestré par mes amis de mon club Kikouroù.net. Venus en force depuis Cezanne ou Bardonecchia, exprès pour nous voir Crapahut26 et moi.



Chez les garçons, c’est Julien Rancon, de l’A.C.O. Firminy qui s’impose et permet à La Marseillaise de résonner sur la place de Clavière, qui, faut-il le rappeler, fut française ?

 

Après cette belle et émouvante cérémonie protocolaire, nous nous retrouvons tous avec les Kikous que je présente à mon père, autour de boissons rafraîchissantes (certains se sont même compromis devant des gelati énormes. J’ai les noms…). Puis, nous nous quittons, non sans que mon ami Rapace 74 m’ait offert un odorant Reblochon…

 

La nuit tombe sur le col du Montgenèvre, les sommets, un à un se sont éteints ; la journée a été si riche en émotions que, bien qu’ayant baissé le rideau sur le grand théâtre du monde, posé le masque, le costume bien rangé dans les coulisses dès 20 h, l’excitation m’a tenue en éveil. Chut, c’est un secret, j’ai recouru mon trail, revu les marathoniens partir à l’assaut du Chaberton pour un trail…Celui des forts ? Des très forts !


Merci les kikous pour votre présence...

Résultats : http://www.chabertonmarathon.eu/fr/clas_k22.pdf
http://www.chabertonmarathon.eu/fr/clas_forts.pdf

 
Un merci tout particulier à NICOLE TOSCAN

LES PHOTOS SONT LA /

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