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26 novembre 2008 3 26 /11 /novembre /2008 05:35

ENTREZ DANS LA RONDE

A ROCHEFORT DU GARD !

 

23 Novembre 2008, en ce froid et venté dimanche d'automne, (annonciateur d'un hiver précoce ?) Crapahut26 et Titifb, Christophe et Pascale Reynaud et Roland Venoux, Lydie Favel, et bien d'autres coureurs de LA FOULEE LAGARDIENNE se sont  rendus à ROCHEFORT DU GARD pour disputer la 9e édition de "La Ronde de Castelas". Il s'agit d'une course sur route de près de 11 km bien vallonnée, qui se dispute dans une ambiance de folie , animée par Jocelyn Giraud et rassemblant 1200 participants !

 

COURSE A PIED CONVIVIALITE  PRIMEUR  SOLIDARITE

 

Plus qu'une course d'une journée, La Ronde du Castelas s'intègre dans un Week End Primeur...

Cette course est devenue en quelques années une classique incontournable ! Grâce au dynamisme de son créateur Bernard Redon ainsi qu'à son équipe d'organisation, elle est L'EPREUVE qu'il ne faut pas rater ! Comme d'habitude, ils ont assuré et le succès, une fois de plus, ne doit rien au hasard : tout y est parfait. Accueil, paysage, tracé de la course à travers les ruelles de ce village typique, à travers les vignes en habits rouges, les récompenses. D'autre part, 1 € par dossard est reversé aux associations Centre Val d'Aurélie, Languedocoeur (don d'organes) et ELA (leucodystrophie)...

Une marée humaine bariolée a déferlé vers le départ donné devant la cave des vignerons de Rochefort. Comme d'habitude, les nombreux coureurs déguisés, ainsi qu'un public chauffé à blanc, ont assuré ambiance et animation !

Musique, buffet à volonté, 150 bénévoles aux petits soins, des récompenses de qualité, et, pour vous remettre d'aplomb dès la ligne d'arrivée franchie, chaque athlète se voit offrir tee-shirt, verre à dégustation, canette de Perrier, médaille commémorative, bouteille de Primeur, et rose pour les dames ! Puis la grande salle du Gymnase vous attend avec un pantagruélique buffet pour les affamés de tous poils, qu'ils soient coureurs ou accompagnateurs...


Voilà la formule idéale pour réunir autant de coureurs satisfaits qui viennent et reviennent encore depuis toutes ces années !
 

C'est Lhoussine Jarri chez les garçons qui s'impose devant Mohamed Lantri, Eric Gelly, Vincent Aldebert et Thierry Sabatier.

PODIUM SCRATCH FEMMES

Anne Rosati chez les filles prend le meilleur sur Chantal Baillon, Josy Nouis, Sylvie Faure-Brac et Françoise Dumas.

 Jocelyn Giraud (animateur). Au micro Bernard Redon l'organisateur...

 

MA COURSE VUE DE L'INTERIEUR :

C'est en proie aux doutes les plus vifs que je prends le départ de cette Ronde de Castélas que j'affectionne particulièrement...

En effet, je ne me suis pas alignée sur une compétition depuis le 15 Août (le TROPHEE CACCIATORE, aux Arcs) : des blessures à répétition m'ont tenue éloignée de mes terrains d'entraînement habituels...Je déroule donc mes foulées sans autre pression que celle de franchir au plus vite la ligne d'arrivée ! Mais l'effet "dossard" me transcende certainement, car dès que ce précieux encart numéroté est accroché à mon maillot, j'ai le mors aux dents, et l'envie de me battre, de gagner, me taraude, comme à chaque départ de course. 

Dès la première côte, en voyant me doubler 5 de mes adversaires (et néanmoins amies dans la vie !), je comprends vite qu'il n'y aura pas de miracle aujourd'hui : le manque d'entraînement se fait sentir ! Tant pis, je cours à mon rythme, évitant de me mettre -trop- dans le rouge (ce sera plus tard pour le PRIMEUR !)... Au fil des kilomètres, je remonte à la 3e place. Je commence à y croire. Oui, le podium scratch s'ouvre à moi.Malheureusement, au 8e kilomètre, dans le long faux-plat montant qui ramène le peloton vers le village, mes adducteurs me rappellent à l'ordre. Je serre les dents, essaye de résister au retour de Josy Nouis. La douleur est trop vive, mes foulées deviennent désordonnées et moins efficaces, forcément. Le mental en prend un coup... Je reste dans son pas, espérant pouvoir revenir dans le dernier kilomètre. La grande et sévère côte, ainsi qu'un vent violent de face sur les 800 derniers mètres, auront raison de ma volonté. Je franchis la ligne d'arrivée 20 secondes derrière Josy qui s'est battue comme un beau diable ! Bravo à elle...

Je suis néanmoins satisfaite de ma prestation du jour et aurais signé pour cette place les yeux fermés 44' plus tôt !!! Pour un retour à la compétition, c'est honorable...Je m'offre la plus haute marche du podium vétéran.

PODIUM VETERAN F

SYLVIE FAURE-BRAC (1e) FRANCOISE DUMAS (2e) SYLVIE DELATTRE (3e)

RESULTATS OFFICIELS :

http://www.larondeducastelas.com/resultats/Resultats-2008.pdf

ALBUM PHOTOS

http://titifb26.spaces.live.com/photos/cns!1F8A9AEC094019D4!4786/?startingImageIndex=2&commentsExpand=0&addCommentExpand=0&addCommentFocus=0&pauseSlideshow

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11 octobre 2008 6 11 /10 /octobre /2008 07:55

Il n'y a pas que la course à pied dans la vie !

En ce samedi 11Octobre de l'an de grâce 2008, j'ai la joie de fêter mon anniversaire, entourée de ma famille. Banal ? Pas tant que ça. La vie nous entraîne souvent loin des êtres qui nous sont chers, et lorsque, par hasard, un rendez-vous nous réunit, il faut sauter sur l'occasion et ne pas le manquer.
Je vais donc souffler mes xxx bougies !

Quant à ceux et celles que j'aurais aimé avoir auprès de moi, ils le seront de toute façon, et participeront à la fête...dans mon coeur. Leur place est réservée de toute éternité.

DEDICACE DE LIVRES

S'il n'y a pas que la course à pied dans la -ma- vie, il n'y a pas que mon anniversaire qui soit un événement à ne pas manquer !

Eh oui, aujourd'hui à Pierrelatte, je vais avoir l'immense plaisir d'avoir auprès de moi des êtres d'exception...




Ma cousine BRIGITTE ALLEGRE qui vient dédicacer son livre "
LES FANTÔMES DE SENOMAGUS", à la maison de la presse dans la Grand'Rue, ainsi que mon frère Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992, qui, de son côté, dédicacera 
son livre sur l'art de goûter les vins.





Rendez-vous à Pierrelatte, en Drôme Provençale, à la Maison de la presse entre 10 et 12h puis entre 15 et 17h, Brigitte Allègre (il paraît qu'elle aura son fameux Waterman, et j'espère que son encre doucement sépia s'écoulera à flots continus pour une dédicace belle et précieuse de son livre que dès la première phrase, vous ne pourrez plus lâcher.
"Comme à des invités, je vais vous faire l'honneur des lieux..."), ainsi que Philippe Faure-Brac vous attendent.

Futurs lecteurs ou pas, n'hésitez pas à venir discuter, partager un temps de votre vie avec eux.
Vous en ressortirez plus riches. Et au contact de certains êtres, on se sent meilleurs.

Pour ceux qui attendent la dédicace de mon dernier livre "L'Heure d'été", va falloir qu'ils patientent encore un peu...!


PROGRAMME COMPLET DES ANIMATIONS

Samedi 11 :Salon des vins et de la Gastronomie

Salon de l'Artisanat
Salon du livre

animation sono + animation micro
Tombola Office du Commerce Tickets gratuits à récupérer chez nos adhérents.

3 week-end gourmands à gagner. Tirage à 18h. Avec la participation de la Confrérie des Côteaux du Tricastin et la Confrérie de Nougatiers de Montélimar.

Ventes flash chez les commerçants adhérents à l'Office du Commerce et des forains participants.

Intronisations, défilé de Confréries,...

Tombola de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Drôme. Lots à gagner : 1 voiture, des vélos.

Jeux d'enfants toute la journée place Xavier Taillade. Gratuit.

Clôture de la journée à 18h30 par un apéritif avec la présence des élus locaux.

Dimanche 12 : Salon des vins et de la Gastronomie

Salon de l'Artisanat
Salon du Livre
Concentration de Motos

Animation sono + animation micro
Tombola Office du Commerce Tickets gratuits à récupérer chez nos adhérents.

3 week-end gourmands à gagner. Tirage à 18h.

Ventes flash des commerçants adhérents à l'Office du Commerce et des forains participants

Tombola de la Chambre de Commerce et d'Industrie de la Drôme. Lots à gagner : 1 voiture, des vélos.

Jeux d'enfants toute la journée place Xavier Taillade.

Concentration de motos, Harley et de voitures américaines sur le Champ de Mars avec la participation du Club de Harley de Donzère.

Durant tout l'évènement, sonorisation dans la ville.





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9 septembre 2008 2 09 /09 /septembre /2008 19:53

SUR LE PONT D’AVIGNON

ON Y COURT !


Sauf si on est blessé, bien sûr, ce qui est mon cas depuis une semaine…Une douleur à l’avant-pied m’a contrainte à l’arrêt de l’entraînement. J’ai donc participé à cette course Vauclusienne en spectatrice, voire en spectatriste...

Donc, en ce dimanche 7 Septembre avait lieu la première course étalon de la forme : « LES 10 KM DE LA CITE DES PAPES » dans l’historique et magnifique Avignon, dont une grande partie du tracé permet la découverte de la ville intra-muros.


J’ai le temps aujourd’hui de m’offrir une balade culturelle, tandis que les coureurs s’arrachent les dossards !

La ville s’étend sur la rive gauche du Rhône, et est surnommée « La Cité des Papes » en raison de l’installation de ces derniers du 14e au 15e siècle. C’est la plus grande ville du Vaucluse dont elle est d’ailleurs, le chef-lieu.
Le nom d’Avignon pourrait signifier : Ville du vent violent ou bien Seigneur du Fleuve. Je pencherais pour la première hypothèse !

C’est avant tout les remparts du 14e que l’on remarque lorsqu’on s’approche du centre. Longs d’environ 4 km, ils sont flanqués de 39 tours et percés de 7 portes principales. Ne ratez pas les églises, palais et couvents, qui composent un décor médiéval fantastique.
4 millions de visiteurs y séjournent tant pour voir la ville que pour son fameux festival de théâtre. Toute ma jeunesse ! Fondé en 1947 par Jean Vilar, il a lieu chaque année au mois de Juillet.


L’arrivée de la course se situe le long de la rue de la République aux immeubles de style Second Empire avec des façades Haussmanniennes impressionnantes, jusqu’à la Place de l’Horloge, devant l’actuel Hôtel de ville de style néo-classique, ainsi que du Théâtre ou les statues de Corneille et de Molière présideront les podiums des impétrants de cette nouvelle édition des 10 km.
Lorsqu’on ressort de la vieille ville, on ne peut s’empêcher de rechercher le fameux Pont d’Avignon (le pont Saint Bénezet) où l’on y danse tous en rond ! Contrairement à ce qu’affirme la chanson, sa largeur ne permet pas de danser dessus (surtout les danses de l'époque !), et, c’est dessous, où des berges avaient été aménagées que l’on allait danser. Une version plus ancienne de la chanson en atteste : « SOUS le pont d’Avignon, on y danse, on y danse… ».

Bon, il est 10h30, le starter donne le départ !


LA COURSE

Parmi les 400 athlètes présents sous la banderole de départ, de nombreux coureurs de haut-niveau de toutes origines vont se disputer la victoire (et les primes !). La densité des athlètes en moins de 34’ est impressionnante.


Chez les hommes, le premier à couper la ligne est Japhet Kipchirchir en 29’44 , son homologue féminine est la Kenyane Agnès Barsosio (10e  scratch) en 33’47, les connaisseurs apprécieront…arrivée le matin même de Lilles où, la veille, elle avait pris une deuxième place sur le célèbre semi-marathon en 1h12’03 ! Pas émoussée la demoiselle !

Si je n’ai pas couru, Chantal Baillon, alias Crapahut 26 chez les Kikous-de-Kikourou.net, elle, était bien dans la course. Pendant les 3 premiers kilomètres, elle luttera au coude à coude avec Florence Blanc de l’A.S. Cavaillon, mais, cette dernière cèdera du terrain au fil des boucles qui s’enchaînent et la Drômoise finira par prendre le meilleur.



A l’arrivée, c’est une place de 4e qui récompensera ses efforts. Elle franchit la ligne en 38’50, qui, s’ils ne constituent pas son record, loin de là (36’48), n’est cependant pas une contre-performance. Après deux mois de courses de montagne, il faut reprendre du rythme et de la vitesse. Idéal, donc, ce 10 km F.F.A. qui vient à point nommé, en préparation aux 10 km de Romans (Nord Drôme), le 12 Octobre. J’espère que d’ici-là, je serai en forme et guérie…


RESULTATS

http://www.kms.fr/kms_www/detaile_resultat.php?id_d=303


TOUTES LES PHOTOS /

http://picasaweb.google.fr/titifb/Les10KmDeLaCitDesPapes2008#

 




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8 septembre 2008 1 08 /09 /septembre /2008 05:30

PETITS PROBLEMES TECHNIQUES ! Article sur LES 10 KM DE LA CITE DES PAPES ARRIVE !

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 05:27

 

 Course de montagne :
Trophée Cacciatore 2008



LES ARCS, 15 AOUT

 

Pour la 4e fois, je m’aligne sur cette épreuve, qui, je le sens, va bien en être une ce matin. Ma parole, il faut que j’aille au plus vite consulter un psy : je sais d’avance que je vais en baver, je pourrais donc renoncer et rester sous la couette alors qu’il pleut, que le brouillard nous enveloppe de son manteau gris d’ouate humide et étouffant. Non, à la place de toutes ces voix qui me demandent raisonnablement de rentrer à l’appartement pour regarder les J.O. de Pékin à la télé, je suis ici, aux Arcs 1600, à épingler un dossard sur mon maillot, parce que j’ai écouté la seule voix, ténue, s’il en est, qui me disait : ‘’cette course, tu peux la faire, tu vas la faire. Just run it !’’

 

C’est étrange, je souffre d’un mal mystérieux : à l’entraînement, la veille des courses auxquelles je participe, je me sens très bien, je vole ! La cuisse légère, le mollet frémissant, un mental d’acier domine mes émotions. Bref, tout va bien, et ma motivation me « dope ». Demain, je lâche les chevaux, ça va faire mal. Mes adversaires n’ont qu’à bien se tenir ! Et hop, le jour J, rien ne va plus, c’est rouge, impair et manque...Je me sens, comme en ce matin d’Assomption, les jambes de plomb, la tête vide, la nausée, le souffle court. J’ai beau me dire, c’est dans la tête, hier, tu étais très bien, rien n’y fait. J’suis MAL !

 

Nous partons par 6°, sous la pluie, Crapahut 26 et moi, pour l’échauffement du Trophée. Cette course fut en 1998 le support des Championnats de France de Montagne et a longtemps bénéficié du label FFA. Aujourd'hui, elle n'est plus qu'une course qui perd des coureurs, au fil des éditions...pourtant, rien à dire de l’organisation !

1O8 coureurs seulement seront sous la banderole, à 10 heures.  Il faut dire que le calendrier des courses hors stade déborde de compétitions ; on rajoute au manque d’effectif, la météo hivernale…

 

Bon, y a p’t-être pas la quantité, mais la qualité est bien là. D’ailleurs, lorsque le temps est exécrable, ce sont les joggeurs qui sont absents, rarement les ténors…que rien n’arrête !

 

Je suis incapable de suivre ma coéquipière pendant les 3 km de footing que je dois m’infliger pour ne pas partir « à froid » et risquer la blessure. Dès le moindre faux plat, je marche. Ca promet !

 

9h55, les sacs avec les affaires de rechange sont dans la navette, je suis aux avant-postes avec Crapahut. Je lui souhaite bonne chance, ainsi qu’à mon copain Arnaud Fourdin.

 

5, 4, 3, 2, 1, top !
C’est parti et ça commence mal : les organisateurs ont négligé d’enlever la rubalise qui fermait le sas, et il nous faut éviter de tomber, de glisser et nous débarrasser de cet encombrant et dangereux cadeau  ! Je ne serai pas la seule à maudire l’organisation à ce moment-là...Leurs oreilles ont-elle sifflé ?

 

Dès la sortie du tunnel de départ, il nous faut remonter une pente très raide. Trop pour moi, vous vous en doutez...Raide, et rendue boueuse et glissante par la pluie qui tombe généreusement depuis des heures. Je mets les mains sur les cuisses et regarde en grimaçant de rage mes adversaires me doubler... Bon, je ne vais pas me laisser faire. La suite est moins pentue et déjà, j’inscris à mon tableau de chasse une imprudente qui n’a pas laissé assez de distance entre elle et moi et n’a pas su profiter de son avantage acquis dans la montée…


Ca va mieux, sur « la route des Espagnols », je reconnais un chemin familier, c’est celui que nous avons emprunté hier, à l’échauffement. Un moment où j’étais bien...Tiens, un peu de PNL : préparation neuro-linguistique, comme mon frère Pierre me l’a enseigné. Je me projette donc, dans l’état d’esprit qui m’animait hier, lorsque mes sensations étaient bonnes, et que je déroulais
mes foulées avec la plus grande facilité...Et bien, ça marche...je ne marche plus ! Je cours et plutôt bien, puisque je rattrape une autre fille, Cathy Dubois !

 

Le parcours a changé. En effet, le tracé initial a été modifié pour des raisons de sécurité, liées aux conditions climatiques, et nous sommes donc sur un parcours de repli; il est plus court, et surtout plus roulant...Cool, ça me convient très bien, je vais pouvoir courir davantage que d’habitude.

 

Je déroule donc à bon rythme, sur une large piste forestière vallonnée, sautant de nombreuses flaques, pour éviter de mouiller, autant que faire se peut, mes chaussures (ASICS Torana, comme pour la K22, je porte également le même tee-shirt. Oups, je suis devenue fétichiste ?)

 

3 ravitaillements : les courageux bénévoles, sous les capuches des imperméables, nous proposent des gobelets d’eau (glacée, bien sûr !) ou des éponges mouillées pour nous rafraîchir ! Inutile de dire que les distributions ont eu peu de succès, et que les rares clients qui se sont arrêtés sont ceux qui devaient rattacher leurs lacets…

 

Je préfère, et de loin, ce parcours à celui, pourtant grandiose, du col des Frettes ; au moins, je peux courir ! C’est l’idée d’une course en montagne, non ? Je ne me suis pas inscrite sur une Rando-Course…

Bon, en même temps, je ne peux pas vous cacher plus longtemps ma forfaiture. Oui, bien que mon GPS ne m’accorde que 450 m de dénivelée positive (et 33m négative), je l’avoue, à ma grande déception, j’ai quand même marché...Et c’est comme ça, d’ailleurs, que je me fais rattraper par Catherine Dubois au 8e kilomètre…Oui, elle me passe, me dépose.

Je ne tente pas de l’accrocher, alors qu’honnêtement, j’aurais pu lutter (jusqu’où, je ne le saurai jamais). Le problème, c’est que les organisateurs nous ont annoncé 10 km (9,300 km en fait) et 900 m+ à la place de 450 m+ !!! Ca fait une sacrée différence...D’autre part, on nous a promis une arrivée très raide et très longue (piste noire de ski). Donc, je m’attends au pire, veux me ménager, et laisse filer mon poisson pilote (elle, elle devait être mieux renseignée que moi…). A chaque virage, je m’attends donc, avec résignation, à me heurter à un mur, à un rempart...à la muraille de Chine, d’actualité avec les J.O. ! Mais, voilà, rien ne viendra, qu’une pente débonnaire, mais j’ai laissé passer ma chance de terminer 3e de la course.

 

L’arrivée, en descente sur 200 m est frustrante, je n’ai personne à rattraper...Je coupe la ligne en 55’54, tranquille, loin de mon arrivée en vrac de la K22, qui avait tant effrayé famille et secouriste, où je m’étais battue jusqu’au bout.

 


Bon, une place de 4e sur le podium scratch du Trophée Cacciatore est loin d’être une défaite...et beaucoup s’en contenterait. De plus, j’enlève la victoire dans ma catégorie : 1ère V1.

15 h, la traditionnelle remise des prix
n’aura pas lieu sur la célèbre Place du Soleil, mais à l’intérieur, à la Coupole, qui sert de salle des fêtes, de réunions, etc. La Place du Soleil porte, en effet, bien mal son nom aujourd’hui, inondée par une pluie d’été qui ne cesse de tomber.

 

Crapahut et moi sommes appelées sur le podium scratch, puisque les 10 premières femmes (et les 10 premiers hommes) au classement général sont honorées.  

Nous serons également récompensées sur le podium des catégories. Crapahut et moi décrochons la victoire, respectivement en V2 et V1. 

Résultats sans surprise
: Stéphanie Duc, 1ère, Crapahut 2e, Cathy Dubois, 3e, moi, 4e. La 5e arrive plus de 5’ derrière moi...Il s’agit de Cathy Lefèvre, suivie d’Anne-Cécile Despinasse. Amandine Briard est 7e, Karine Mansard. Laurence Machery 9e, et Isabelle Pallancher complète le podium.

 

Chez les garçons, c’est notre copain Arnaud Fourdin qui s’impose devant le régional de l’étape Marc Marou, Frédéric Thérisod, Romuald De Paepe, Bruno Despinasse, Jérôme Vezel, Alain Duhamel, Loic Lapèze, Gilles Gontharet et David Cacciatore.


 PHOTOS

RESULTATS


 Un peu d'histoire ?

On peut se demander aujourd’hui, ce que serait Bourg-Saint-Maurice sans les Arcs et inversement ? Ville de passage située sur la voie romaine reliant Vienne et Lyon à Turin, Bergintrum ne porte le nom de Bourg-Saint-Maurice que depuis le XIXe siècle. Les habitants vivaient de l'élevage, de la fenaison, et les montées en alpage,  rythmaient leurs jours. Le développement des congés payés, l’essor économique des années 70, l'ère des loisirs, lui ont donné le visage d’une ville de montagne qui a su s’adapter aux évolutions du monde moderne. On peut dire qu’elle fut sacrément audacieuse dans sa conception architecturale..On aime, ou on déteste, mais, je crois, que les ARCS ne laissent personne indifférent.

 

La création des Arcs
1968 : Ouverture de la station d’Arc 1600.
1974 : Ouverture de la station d’Arc 1800.
1979 : Ouverture de la station d’Arc 2000 avec le Club Méditerranée.
2003 : Inauguration des premières résidences d’Arc 1950.

 

 

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6 août 2008 3 06 /08 /août /2008 16:37

Dimanche 3 Août 2008

Montgenèvre

 

K22 / CHABERTON MARATHON :

DES TRAILS POUR LES FORTS !

 

Je le sens, cette journée va faire date dans ma vie de coureuse à pied. Je me lance pour la première fois sur un trail de montagne. Dans ‘’mes’’ montagnes qui plus est...et sous le regard de ma famille. 7h45 et nous voilà sur la ligne de départ, Lucho 26, Nathalie (ma Kouzine), Crapahut 26, moi, Titifb, ainsi que 500 autres trailers arrivés des 4 coins de France et surtout d’Italie. D’ailleurs, dans le peloton, les conversations vont bon train dans la langue de Dante !


 
           Titifb, Kouzine Nat 05, Lucho 26, Crapahut26


C’est un parcours grandiose que les organisateurs et concepteurs de la course vont nous offrir …Un tracé historique avec la montée au Fort du Janus, une traversée de celui des Gondrans (toujours en activité, hiver comme été, grâce au C.N.A.M.), une visite du célèbre sentier géologique du Chenaillet, avec la découverte des restes de l’ancien océan alpin, la redescente à saute-frontière par le Collet Vert, le refuge Gimont, et enfin Clavière pour ceux qui en resteront avec la K22. Enfin, pour
les marathoniens aguerris aux trails de montagne et n’ayant pas peur des grosses dénivellations, le Chaberton accueillera  les coureurs du haut de ses 3131 m pour une vue fantastique à couper le souffle à 360° avant qu’une folle dégringolade de 19 km, permette à tous ces forçats de la pente de gagner Cezanne où sera jugée l’arrivée...

Une course, soit dit en passant, où les organisateurs ont vendu pour cette distance de 42,500 km et 2776 m+ tous les dossards. Une première édition, un coup d’essai, un coup de maître, déjà un succès… Cette épreuve, je le prédis, sera une classique incontournable dans le calendrier des courses de montagne et des trails. A noter que la date est bien choisie, puisqu’elle permet de servir de support d’entraînement pour la fameuse course Franco/Italienne de l’UTMB, course mythique, s’il en est, pour tout trailer qui se respecte, au départ de Chamonix.

 

Nous sommes attentifs au briefing où les conseils et consignes sur la course sont énoncés en Italien et en Français.

Je lève les yeux sur le Janus; imposante masse minérale dorée par les rayons d’un soleil dansant sur la crête de Château Jouan, il nous attend dans son habit de lumière. Il est plus facile à mon regard de le rejoindre qu’à mes jambes ! Ses 2459 m nous contemplent ! Serai-je à la hauteur ? Le réponse va venir bientôt lever le suspens…

 

8 H : C’est parti !

Dès le décompte, les coursiers prennent les choses en mains...je trouve que ça démarre très fort pour une épreuve si longue...La pente va en calmer certains.

Le début du parcours est très agréable puisqu’il se déroule dans le bois de Sestrières à l’abri du soleil grâce aux sapins et aux mélèzes. Tout doucement, le peloton s’étire et dès le 1er kilo (ma montre GPS me le signale, car seuls les 5, 10, 15, et 20 kilomètres seront indiqués par des panneaux), chacun prend son rythme de croisière. Je suis derrière Chantal et Alessandra Bianco, la championne de course de montagne transalpine. Je sens que ces deux-là ne vont pas se quitter de sitôt. C’est pas comme moi ! 3e kilomètre, les choses deviennent plus dures. Pourtant nous courons toujours (mais plus pour longtemps) sur une large piste qui monte régulièrement. J’ai déjà l’impression d’avoir les jambes lactiques.

Tant que nous sommes sur cette route en terre, tout va bien néanmoins, je suis en troisième position. Le problème arrive maintenant : nous abordons désormais le vif du sujet : la montée sur un sentier très raide et raviné sis à l’aplomb du « tire-fesses » du Barral. Là, c’est l’hémorragie. C’est comme si j’avais tiré le frein à main, un nombre impressionnant de coureurs me dépassent, par la droite, par la gauche, et s’ils pouvaient, entre les jambes. Il faut préciser que le sentier est étroit...Derrière moi, Nadine Maurizot reste bien dans mes pas...sûr, elle, elle est engagée sur le grand parcours qui doit la mener au sommet du Chaberton à 3131m...Ce n’est pas le moment qu’elle se ‘’grille’’. Elle me suit, car habituellement, nos niveaux sont assez équivalents, la suite nous prouvera que non...Pas aujourd’hui du moins !

 

Bien m’en a pris d’avoir calé le Camelback que j’ai gagné le mois dernier sur mes épaules, je peux ainsi, tout à loisir, me désaltérer sans attendre les ravitaillements (3 seulement sur les 22 km du parcours). J’ai les mains sur les cuisses, la sueur les fait glisser jusqu’aux genoux, et lorsque mon nez touche quasiment le sol, je me redresse, soulageant mes ischo-jambiers douloureux de cette extension peu naturelle. Dire que j’ai le souffle court serait un euphémisme. Je cherche l’air. Comment font tous ces coureurs qui marchent (aucun de mon groupe ne court), qui marchent, oui, mais beaucoup plus vite que moi !!!

Je lève la tête, le col se rapproche, le Janus et son fort nous attendent, les premiers y sont déjà, et nous crions pour les encourager.

Le paysage est magnifique...Je ne m’en lasse pas, oui, ici, c’est la beauté réinventée.

Je voudrais m’arrêter, respirer l’air transparent de ces sommets familiers, jouir du temps présent, mais, bien sûr c’est impossible. Si je stoppe mon effort, non seulement j’aurai du mal à repartir en plein pente, mais en plus, je me ferai piétiner par mes poursuivants. A ce propos, 3 filles viennent de me passer. La première en me soufflant un mot d’encouragement, les deux autres...en apnée ! Elles avancent, ces ragazze ! A mon corps défendant, je ne puis les suivre autrement qu’avec le regard. J’enrage. Pourquoi ne marchai-je pas plus vite ? Je suis déjà à fond.

Quant au duo de tête, Crapahut et Alessandra, elles sont loin maintenant, et je ne les reverrai, sauf accident, qu’à l’arrivée. Parvenue au col, j’ai la joie de voir une tête amie : il s’agit de Claude. Elle m’encourage à grands cris, me félicite et m’annonce que Crapahut est devant, (je m’en doutais !). Je lui assure que je n’en peux plus, les poumons prêts à éclater comme un ballon de baudruche à l’approche d’une aiguille. Elle me crie « courage ! » et je me lance alors dans une sente extrêmement pentue, ravinée, glissante où plusieurs fois, il me faudra mettre les mains au sol ou sur des pierres affleurant pour résister à la gravité qui nous jetterait en bas du Janus sans pitié. C’est l’aventure, ce trail ! Un vrai de vrai de montagne…

Soudain, à quelques lacets en contrebas, j’entends un souffle aussi fort que le ferait une forge. J’aperçois ma Kousine Nathalie qui marche à grands pas décidés ! Elle a une « caisse d’enfer » cette fille...et une sacrée volonté. Elle fait le forcing pour revenir sur moi. Je ne peux pas l’attendre. Je sais qu’elle avance plus vite que moi lorsque la pente est très sévère, mais je suis meilleure en descente, nous n’aurions pas le même rythme. Chacune doit faire sa course…

 

Bon, je suis sous le fort du Janus, dans le dernier lacet...et c’est là que dimanche, j’avais dû renoncer à franchir le fameux passage en diagonale qui permet de rejoindre le col...C’est là que les Athéniens s’atteignirent...Deux bénévoles signalent de  faire attention, je ne m’en priverai pas ! Je m‘engage à pas de fourmi sur les premiers mètres, mais très vite, je prends confiance, poussée par les coureurs derrière moi. L’adrénaline associée à la pensée (peut-être erronée) que le sentier technique et aérien à souhait a été réaménagé et sécurisé depuis dimanche dernier, a fait des miracles : je me surprends à courir ! Et vite encore, et même à rattraper des coureurs engagés avant moi dans le passage délicat. Malheureusement, impossible de doubler, ce serait du suicide ! Je piétine en attendant mon heure de dévaler l’éboulis qui se présente à nous, permettant de rejoindre le col. (Crapahut me dira plus tard, que c’est ici qu’un garçon s’est sérieusement blessé à la cheville). Là, je retrouve Claude qui m’encourage à nouveau ; vraiment, ça fait du bien. Elle court et me donne la main, je la garderais bien volontiers, mais, déjà la pente m’entraîne vers le Fort des Gondrans à 2340m. Il va nous falloir descendre...pour remonter ! Mais la visite, même rapide et partielle du site, vaut le coup d’œil :  le portail, tenu ouvert par un bénévole, nous plonge dans un univers de casernements, de  blockhaus qui ont tant servi lors des différents conflits ayant opposé l’Italie à la France...Des évènements qu’on espère tous ne jamais revivre, et cette course d’aujourd'hui, cette transfrontalière, réanimera, je l’espère chaque été, l’amitié entre deux peuples qui n’auraient jamais dû se faire la guerre…

Nous quittons le fort par un sentier qui serpente désormais sous les pylônes des télésièges des Gondrans, puis des Anges...Et Luc me passe. « Allez, Lucho, vas-y, pour moi, la route est encore longue, je me ménage ». C’est qu’il a progressé l’petit ! (Euh, va avoir quand même 28 ans c’garçon). Le maillot rose de son club universitaire de Toulouse me servira de repère pendant toute l’ascension du Chenaillet...

 

2315 m : Cabane des douaniers. La vue à droite s’ouvre superbement sur la vallée de la Cerveyrette, le Queyras, le Col de l’Izoard, la haute muraille du Lasseron (2702 m) et  le Grand Pic de Rochebrune, qui fièrement se découpe dans le ciel bleu, domine son monde de plus de 3000m. Je ne sais pas si beaucoup d’athlètes  ont eu l’idée et ou le temps, d’admirer ce panorama, car le deuxième sommet qui nous est proposé par les GO, les Gentils Organisateurs, est à nos pieds. A moins que ce ne soit l’inverse !

 

Eh, oui, c’est sûrement nous qui sommes au pied de ce monument d’histoire géologique. L’organisation nous a prévenus : aucun balisage n’est présent sur ce site classé, et il est interdit de couper les lacets.

 

Je me lance sur ce dernier « gros » morceau de la matinée...15’ plus tard, nous sommes presque au sommet de ce superbe et enrichissant sentier géologique d’un massif vieux de plus de 150 millions d’années ; sport et culture font bon ménage aujourd’hui. Bon, honnêtement, je dois avouer que je n’ai guère eu le temps (et même la force) de lire les précieuses indications révélées par les différents panneaux explicatifs qui jalonnent notre itinéraire. Quel plaisir néanmoins de suivre ce sentier géologique, à la découverte d'un océan disparu…Il y a 2500 ans, on aurait pu piquer une tête en haut du Chenaillet !

Heureusement, je suis déjà venue de nombreuses fois ici, et je peux donc me contenter de regarder sans perdre de temps, le long du parcours dessiné par les géologues, je le suppose,  les crêtes de basalte (en forme de coussins, pillow lavas), la péridotite, les roches magmatiques et métamorphiques. Je ne suis pas sûre que beaucoup de coureurs aient vu la même chose que moi, et la plupart ont dû se contenter de l’observation attentive du sol et de leurs genoux montant en cadence au rythme de leurs pas.

Au sommet, l’improbable se réalise. Nathalie m’a rejoint à 2650 m pour une étreinte emplie d’émotions...Nous basculons tous trois ensemble avec Lucho dans la descente vertigineuse qui mène au Collet vert. Comme je m’y attendais, je quitte mes compagnons pour un exercice que j’affectionne particulièrement...La descente schuss ! J’entends derrière et très vite au-dessus de moi...Nathalie me crier : « Déploie tes ailes, envole-toi ! ». C’est fait !

J’aborde maintenant une partie du parcours que je ne connais pas...Notre trace à suivre nous propose un sentier en balcon très agréable qui monte et descend au gré des vallonnements...Le troisième ravitaillement est là et un verre d’eau pure (j’ai du sirop dans mon Camelback) dans le gosier va me faire du bien, d’autant que je viens d’absorber un  « gel énergétique ». Je bois en marchant et lance mon gobelet en visant la poubelle ! Damned, un coup de vent espiègle expédie le verre volant dans la pente. Je repars en arrière pour aller le récupérer. Les bénévoles m’arrêtent alors en me criant de ne pas m’en faire, de continuer, qu’ils vont aller le récupérer...Merci à eux ! Je repars rassérénée. Il reste huit kilomètres d’après un signaleur. Coup d’œil à mon GPS, qui confirme ces propos…

Désormais, le compte à rebours est entamé...Et, la chasse est commencée pour tenter de rattraper les deux filles qui ont eu l’audace (et elles ont eu raison) de me doubler...Je me promets de les passer avant la ligne d’arrivée. A vue de nez, elles sont à deux cents mètres...J’ai l’impression qu’elles coincent un peu. Suis-je meilleure qu’elles à la montée ? A la descente ? L’avenir me le dira...très vite. Bon, maintenant, c’est moi qui cale dans ce faux plat montant. Mais, devant, mes « adversaires » marchent...c’est ma chance de les recoller, de les rejoindre. Je mets le turbo à en avoir le cœur au bord des lèvres, mes poumons sont en feu, mais ma motivation me pousse à me mettre dans le rouge. Mes jambes, qui l’instant d’avant me semblaient être en béton, s’allègent et me portent jusqu’à mes deux gazelles... Je sais que j’ai une chance de pointer à l’arrivée avant elles. Nous jouons à cache-cache dans les virages, nous rattrapant l’une l’autre à tour de rôle.

 

Nous voici au Refuge Gimont où nous sommes montés avec Lucho et Nathalie vendredi ! C’est tout bon, je connais chaque pouce du terrain qui nous attend, et je sais avec certitude où je vais placer mon attaque décisive. L’estocade finale. Je marque à la culotte mes coureuses pour contrôler et prévenir tout démarrage intempestif. Nous filons dans une descente large en terre très ravinée fort glissante, J’avais repéré justement ce passage et compris qu’il fallait préférer prendre dans l’herbe, quitte à faire quelques mètres de plus. Ce que je fais en m’économisant. En bas de cette pente, nous sommes toujours en file indienne, moi, en dernière position. Il reste moins de 1,5 km...La dernière descente large me sera favorable, je lâche les freins et rattrape enfin une fille. Elle est cuite et ne peut plus accélérer...Nous abordons le dernier kilo, c’est maintenant ou jamais pour aller chercher l’autre qui me ‘’nargue’’ depuis 15 km ! Heureusement que j’ai fait cette reconnaissance vendredi...

Nous sommes maintenant à l’entrée d’une sente très étroite, qui serpente le long du torrent de Gimont. La terre est gorgée d’eau, la boue m’éclabousse les chaussures jusqu’aux cuisses (et même le tee-shirt sera constellé de taches brunes), je « mets le paquet », en talonnant mon adversaire. Prise de panique à m’entendre revenir sur elle à cette vitesse, elle me demande en italien d’abord, en français ensuite si je veux passer. Je ne réponds que ‘’merci’’ et la double enfin...Je continue ma folle descente, sautant les racines, enjambant les troncs d’arbres, bref, effaçant un à un tous les obstacles du chemin. Je rattrape deux garçons qui ont la sagesse de me laisser passer ! Ca fera « bouchon » derrière moi pour les suiveuses !

 

Enfin, un dernier lacet à côté d’une fontaine, et je retrouve la route. Clavière est là, je vois l’église (magnifique), ainsi qu’une courte rampe qui mène à la place où est jugée l’arrivée. Mon père est là, sur le côté de la route, la caméra à la main. Je n’en peux plus, il m’encourage :  « Plus que 70 m, 60m ». Il court à mes côtés, moi...je marche ! « Papa, j’en peux plus, j’suis morte ! ». « Tu y es presque, allez, courage, plus que 50m ! ».

J’arrive à une volée de 3 marches, une place et enfin, un dernier effort, et je gravis deux à deux les ultimes marches d’un escalier de bois qui amène sous l’arche d’arrivée. La puce électronique accrochée à mon lacet sonne, le chrono s’arrête, mon temps est enregistré. Mes jambes ne me portent plus. Je suis arrivée. Je l’ai fait. Je m’écroule successivement dans les bras de mon cousin et de mon père. Ils me porteront quasiment jusqu’à une chaise où un secouriste affolé par mon état volera à mon secours. Je bois un litre de boissons diverses dont mes papilles anesthésiées n’ont pas réussi à identifier le goût…

 

Quelques minutes après, me voilà requinquée. Lucho arrive à son tour, et semble, comme moi tout à l’heure, à la dérive. Il s’assoit, prostré sur une chaise, le regard perdu dans le vague, un rictus de souffrance trahit sa détresse. Mais, comme moi, quelques instants de flottement et hop, ça repart ! Nathalie arrive à son tour. Quelle joie d’en avoir fini tous les trois. D’avoir couru cette épreuve à laquelle nous tenions tant... On l’a fait !

Nous sommes à Clavière et c’est vrai que c’est un grand jour pour nous...

 

Les résultats sont très vite affichés (bravo pour l’efficacité des bénévoles de l’informatique).  Crapahut 26 est en effet 15e au général, 2e femme et 1ère V2, en 2h22’45. Incroyable ! Je suis 42e au général, 5e femme, et 2e V1 en 2h42 ! Je vais donc m’offrir devant ma famille un podium inespéré...Lucho 26, quant à lui est 61e, 2h49’29, 30e Senior, et Nathalie rate de peu le podium en prenant une 5e place dans la catégorie des Séniors, 64e scratch, en 2h50’11.

Quand je pense que nous avons basculé ensemble, tous les trois en haut du Chenaillet...J’ai fait la différence, une fois de plus, en descente.

 

Nous partons, en compagnie de deux amis kikoureurs Denis (pseudo Paspeur) et Catherine, déjeuner dans un restaurant pour un repas offert par les organisateurs, qui, décidément, ont bien fait les choses ! En route, je rencontre un autre Kikou « Ross »…

 

La remise des récompenses se déroule sur la place du village de Clavière. Une remise des prix tout ce qu’il y a d’officiel, avec bannières, drapeaux, podium, édiles, maires des trois communes concernées par l’évènement, les organisateurs et même, tenez-vous bien, les hymnes nationaux qui vont résonner au gré des diverses nationalités des coureurs vainqueurs de leur catégorie…

 


Chez les femmes, c’est donc Alessandra Bianco qui l’emporte devant Crapahut ; la troisième est Daniela Bonnet, la quatrième Iris Vitillo (1ère V1). Je complète, pour ma plus grande fierté le podium scratch, sous un tonnerre d’applaudissements orchestré par mes amis de mon club Kikouroù.net. Venus en force depuis Cezanne ou Bardonecchia, exprès pour nous voir Crapahut26 et moi.



Chez les garçons, c’est Julien Rancon, de l’A.C.O. Firminy qui s’impose et permet à La Marseillaise de résonner sur la place de Clavière, qui, faut-il le rappeler, fut française ?

 

Après cette belle et émouvante cérémonie protocolaire, nous nous retrouvons tous avec les Kikous que je présente à mon père, autour de boissons rafraîchissantes (certains se sont même compromis devant des gelati énormes. J’ai les noms…). Puis, nous nous quittons, non sans que mon ami Rapace 74 m’ait offert un odorant Reblochon…

 

La nuit tombe sur le col du Montgenèvre, les sommets, un à un se sont éteints ; la journée a été si riche en émotions que, bien qu’ayant baissé le rideau sur le grand théâtre du monde, posé le masque, le costume bien rangé dans les coulisses dès 20 h, l’excitation m’a tenue en éveil. Chut, c’est un secret, j’ai recouru mon trail, revu les marathoniens partir à l’assaut du Chaberton pour un trail…Celui des forts ? Des très forts !


Merci les kikous pour votre présence...

Résultats : http://www.chabertonmarathon.eu/fr/clas_k22.pdf
http://www.chabertonmarathon.eu/fr/clas_forts.pdf

 
Un merci tout particulier à NICOLE TOSCAN

LES PHOTOS SONT LA /

http://titifb26.spaces.live.com/photos/cns!1F8A9AEC094019D4!4719/?startingImageIndex=1&commentsExpand=0&addCommentExpand=0&addCommentFocus=0&pauseSlideshow=0

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22 juillet 2008 2 22 /07 /juillet /2008 17:55
 En ce dimanche 20 Juillet, trois kikous en goguette se rendent à Courthézon, charmante petite ville du Vaucluse pour participer à une épreuve de 10 km de course à pied : « LES TROIS PORTES ». Pas de jaloux, chacun aura la sienne  !

Il est à peine 8 h 15 lorsque nous arrivons
sur la commune de Courthézon qui fut le plus ancien site néolithique découvert en France ; il remonterait au Ve millénaire.

Un peu d’histoire ?

Un castrum (camp fortifié à l’intérieur duquel cantonne une troupe) bâti par les romains servait alors de défense avancée d’Orange. C’est sur ses assises que furent construits les remparts du Vieux Château. Courthézon appartient à la Principauté d'Orange jusqu'à l'annexion de la Principauté par Louis XIV.


Au
XIIe siècle, le château appartient au troubadour Rimbaud d'Orange et il s'y tient des cours d'amour !!! Je me demande bien ce que recouvraient ces « cours ». Seulement de la théorie ? Des  exercices pratiques ? ! Des examens de fin d’année  suivis d’un diplôme ?

Heureux habitants de Courthézon qui, en plus, en 1302, grâce aux importantes franchises présentes sur la commune, sont dispensés d'impôts !

Quant aux armoiries de la ville, elles viendraient de Guillaume de Nassau. L'écu d'azur est accompagné de la devise : « Saevis tranquillus in undis » : tranquille au milieu des tempêtes…Euh, toute une philosophie que je vais devoir appliquer pour cette course des trois portes.  sont déplacés pour la fête votive. Tant mieux, il y aura davantage de public pour nous encourager…

Au fait, pourquoi la course porte-t-elle cette dénomination ? Justement à cause des trois ouvertures. A l’origine, en fait, il y en avait quatre, mais seulement trois ont été conservées. Elles donnent accès à l'ancienne cité. Par elles, nous sommes invités à entrer au cœur du village : la Porte Aurouze (au nord, tire son nom de sa situation face au vent "Auro" le Mistral. Elle a encore des mâchicoulis mais a perdu ses créneaux), la Porte Belle Croix, (au sud, c'est la plus belle et la mieux conservée. En ogive et à pont-levis, elle a encore intacte sa couronne de mâchicoulis. Elle tire son nom d'une croix située alors à la place de l'actuelle fontaine. Sous sa voûte, on voit l'escalier qui conduisait les défenseurs jusqu'au sommet). La troisième, la Porte du Prince fut appelée ainsi par Guillaume de Nassau, chassé d'Orange, qui fut sauvé par le capitaine du Château et accueilli à cette porte par les habitants de Courthézon en 1604. (source Office du Tourisme).

La commune exploite un vignoble de 1600 hectares (Châteauneuf du Pape, -seulement à 6 km-, Côtes du Rhône, et vin de Pays). Nous ramènerons d’ailleurs 2 cartons de quelques célèbres appellations…

Ce qui est frappant, c’est le nombre de fontaines…En Provence, c’est plutôt rare ; je n’ai pas eu le temps de les compter, mais la ville s’enorgueillit d’en posséder 15. Durant l’échauffement, je ne me suis pas privée de mouiller mon éponge à ses vasques rafraîchissantes.

Crapahut26 et moi aurons l’occasion, lors du footing de récupération, de parcourir à (très) petite vitesse la cité parcourue par La rivière la Seille. Je ferai de nombreuses photos des remparts dont la construction remonte au XIe siècle.


Nous pourrons admirer la Tour de l'horloge surmontée d'un campanile en fer forgé classé monument historique. Nous nous arrêterons dans le superbe parc paysager du château de Val-Seille, construit par Elie Dussaud au XVII et qui abrite aujourd'hui la mairie, ainsi que la Police Municipale ! Nous avions traversé cet espace de fraîcheur par deux fois lors de la course, mais, un peu vite à notre goût. Cela mérite vraiment le détour.

Quant à la petite rivière "la Seille", elle traverse nonchalante la cité pendant que "l'Ouvèze" borde la commune en partie.

LA COURSE

Que de monde, ce matin à Courthézon. Outre les coureurs, la ville accueille également de nombreux visiteurs qui se sont déplacés pour la fête votive. Tant mieux, ça fera plus de public pour nous encourager !

Lors de l’inscription, nous saluons de nombreuses connaissances, ainsi que notre ami, animateur/speaker de la course, le célèbre Jocelyn Giraud !

9h30, sous le soleil déjà haut dont les ardeurs ne vont pas tarder à se manifester au fil des deux boucles que nous avons à effectuer, c’est le départ de cette 13e édition.

Pas de sommation, tout le monde est surpris par le coup de pistolet. C’est un peu l’affolement dans le peloton, chacun cherche sa montre pour appuyer dans l’urgence sur le bouton du chrono ! Panique à bord, c’est dur de se frayer un passage à travers un rideau de coudes bien écartés. Heureusement, Chantal et moi sommes bien placées, comme d’habitude aux avant-postes, ce qui est un sérieux avantage !

Le premier kilomètre est avalé presque sans y penser : 3’35. Dav26 et moi, côte à côte, filons derrière notre locomotive, elle-même poursuivie par Anne Rosati, la régionale de l’étape, venue pour gagner. C’est bête pour elle, Crapahut26 est là, avec la même idée…Moi, la mienne, c’est le podium scratch et la victoire dans ma catégorie. Je n’ai pas d’autres ambitions aujourd’hui, sachant qu’avec tout ce que nous avons fait cette semaine, plus la chaleur, et vu le fait que cette course n’a pas été préparée comme un objectif, le chrono ne sera pas fameux ! Qu’importe, je suis venue pour faire une séance de rythme, découvrir un village médiéval qui mérite la visite et éventuellement, ramener quelques flacons d’un précieux liquide pour nos futurs repas « fins ».

Tout se passe fort bien, sur cette petite route goudronnée (dommage, peu ombragée…), jusqu’au 1,5 km. Pourquoi ? Parce que nous arrivons là au passage-clé de la course. En effet, et c’est pourquoi cette épreuve n’a pas le label FFA, nous devons traverser un passage souterrain de quelques mètres. En soit, ça ne pose pas de problème, sauf lorsque le dit « tunnel » ne présente qu’une hauteur de 1,70 m…Il faut donc se baisser (car avec le rebond de la foulée, le crâne est caressé dans le sens du poil !) Bref, en ce qui me concerne, ça passe à un cheveu…Je me
place en file indienne pour voir le spectacle des coureurs me précédant, courber l’échine et rentrer la tête dans les épaules. Pi, c’est pas fini, car à la sortie, le virage est à angle droit en montée, forcément. Et cette sympathique péripétie va se renouveler deux fois, bien sûr, vous l’aviez compris…

Une fois m’aurait suffi, euh, et même aucune je dois avouer, car, dès la sortie, Dav26 prend le large en relançant, ce que ma forme du jour, me rend incapable de faire. Je le vois s’éloigner, je sens qu’il est parti pour battre son record. Tant mieux. Toutefois, il n’est pas encore trop loin. Je suis en 4e position, à la poursuite d'une fille qui  a décidé de me montrer son dos avant la fin du premier kilo. Heureusement, j’ai pu, avec un petit coup d’accélérateur, la ramener prestement à la raison. Non, le podium scratch, c’est pour moi, que cela soit bien clair, entre elle et moi. A la faveur d’un nouveau passage souterrain (franchement plus haut cette fois), je me retourne pour constater l’écart qui se creuse avec ma poursuivante, elle-même poursuivie !). Bon, tout va bien de ce côté-là, mais il ne me faudra pas faiblir, car elle ne me fera pas de cadeau…

4e kilomètre : nous traversons maintenant le parc du Château et je ne peux m’empêcher de l’admirer. Je sais que je reviendrai après la compétition. Un ravitaillement nous attend, il fait du bien, je me sens complètement déshydratée. David est toujours devant moi à quelques mètres. J’ai beau faire tous les efforts du monde, je ne parviens pas à revenir sur lui.

5 km : 19’ et quelques secondes, je tiens le bon bout, plus qu’une boucle…la dernière, la plus dure. Nouveau passage souterrain et je m’enfonce encore plus…A la sortie, David a pris la poudre d’escampette, c’est sûr maintenant, je ne reviens plus, c’est trop tard, le soleil tape trop fort, mon gosier est sec comme une source tarie, ma langue est collée au palais. Derrière, ma poursuivante a craqué et je ne la vois plus. C’est déjà ça. Cette course, je ne l’ai pas vue passer et pourtant, je l’ai trouvée longue.

RESULTATS

40’43 ! Ce sera mon chrono pour aujourd’hui, et je m’en satisfais. 14,736 km/k, 3e scratch, 1ère V1. Mon contrat (moral) est rempli. Autre satisfaction, David bat, comme prévu, son record sur la distance. Il lui faudra désormais faire mieux que les 39’34 réussies aujourd’hui. Petite déception, en revanche, côté Crapa, qui laisse la victoire (38’13, temps national N3 tout de même !) à Anne Rosati pour 9 secondes…

 


J'offre la coupe gagnée aujourd'hui à Dav 26 pour fêter son record, de son côté, reconnaissant et surtout prévoyant, il sort une bouteille de LACRIMA DEL MORO de son sac de sport...


Retour au camp de base avec, dans le coffre, quelques bouteilles supplémentaires pour nos futurs OFF de Kikous, dont le prochain sera à Montgenèvre le week end du 2/3 Août.

 
                       TROIS KIKOUS QUI ONT PRIS LA PORTE !        


 

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8 juillet 2008 2 08 /07 /juillet /2008 19:03

Samedi 5 Juillet 2008

Courir dans la vallée de la Clarée

 

Le jour se lève et la pression monte, c’est le grand jour ! Mon rendez-vous avec l’histoire...Oui, je veux inscrire mon nom au palmarès de cette course à laquelle je pense depuis tant d’années. Crapahut26 l’a déjà courue en 1998, et s’était classée à une excellente 4e place en V1. Ferai-je aussi bien ? Mieux ? Faut pas rêver ! Je suis une coureuse de 10 km et 21,100km me semblent un océan à traverser à la nage lestée d’une ceinture de plomb. Suis pas arrivée. C’est vrai, je me suis inscrite à cette épreuve il y a plus d’un mois, et j’aurais eu le temps de me préparer un peu plus sérieusement. Malheureusement, en ce qui me concerne, les conditions d’entraînement à cette période de l’année ne sont guère favorables : manque de temps (c’est le moment de mes Festivals de Théâtre), et chaleur (plus de 38° à l’ombre en juin, bien que cette année, le printemps a été particulièrement humide et frais). Bref, pas l’idéal comme prépa…


 

A 17 h nous sommes à pied d’œuvre sur le théâtre des opérations. Le village de Névache est envahi de coureurs et de militaires. Près de 800 participants aux maillots de toutes couleurs et origines trottinent dans les rues. Des Français, des Italiens, des Suisses, des Allemands, des Kenyans, des Éthiopiens,  des Burundais, ça parle dans toutes les langues, une vraie tour de Babel ! Névachais et touristes se pressent sur le bord des routes pour nous encourager.

 

 Les sentiers grouillent d’athlètes aux traits tendus. Oui, la pression monte. A Pierrelatte, je pensais pouvoir boucler ce semi en 1h30, mais au fil de mes rencontres avec des copains Kikous (membres de mon cyber club d’endurance Kikourou.net), je revois mes ambitions à la baisse et mon chrono final… à la hausse !

A Snoopy05, j’annonce 1h30/35, à Corsica38, 1h35/40, à Knix 05 : tu vises 1 h50 ? Euh, si je ne suis pas bien, je t’attends et on finit ensemble. Encore une rencontre et j’aurais avoué 2 h !

 

Trois quarts d’heure avant le départ, nous partons nous échauffer ; lentement serait un euphémisme. Nous n’avons de jambes ni l’une, ni l’autre. Pas de sensations, euh, si, des mauvaises...Je rassure ma coéquipière : tes jambes, c’est ta tête. Lorsque nous serons dans l’action, l’adrénaline nous propulsera aux avant-postes pour tenter de faire et un bon temps et une bonne place.

 

Il fait chaud et la fontaine devant l’office de tourisme est prise d’assaut par les futurs semi-marathoniens. Je me passe la tête sous l’eau dont la fraîcheur me saisit. Dieu qu’elle est froide. Faut dire qu’elle descend droit de la montagne ! Ca rafraîchit les idées...Le starter nous appelle, les choses sérieuses vont commencer.

 

18h30 : Crapahut 26 et moi nous sommes sous l’arche de départ avec les cadors qui, s’ils ne nous connaissent pas, nous laissent une place respectueuse parmi eux. Ils doivent penser que si nous nous installons là, c’est que nous avons des ambitions et surtout celle de ne pas nous faire piétiner après le top chrono...Ils ont raison. Je me retourne vers deux grands gaillards qui s’agitent derrière et leur lance :

 

· Vous ne me marchez pas dessus, hein ?

·  Vous inquiétez pas Mam’zelle, on n’a pas l’habitude de bousculer les filles.

· Vaut mieux les gars. C’est pas bien.

· Et puis, on sait pas, peut-être que vous courez plus vite que nous et vous pourriez nous rattraper pour vous venger !

· Soyez en sûrs…

 

Cette petite conversation est une agréable diversion pour oublier le stress de la situation : le starter est sur le côté, l’oreille  collée contre un talkie-walkie. Plus que 30 secondes, avertit-il, un peloton de 800 coureurs trépigne. 15 secondes. Je regarde mes lacets, oui, j’ai bien fait un double nœud. 10 secondes, bonne course Thierry (Icart), 5 secondes, bonne chance Chantal.

 

3, 2, 1, PARTEZ ! Le chrono s’enclenche, c’est parti…

 

Je tente de suivre mon poisson-pilote en me frayant un chemin à travers une forêt de bras et de jambes qui s’agitent en tous sens. Ca déborde de tous côtés ! Ils sont fous ces coureurs, certains oublient que nous devons rejoindre Briançon à plus de 21 km...Ils partent comme pour un cent mètres ! Bon, je parviens à recoller à Crapahut, nous passons devant le panneau annonçant le premier kilo en 3’41 pour elle, et 3’47 pour moi. Trop vite, mais le peloton est encore trop compact et pousse...Nous abordons la descente vers Plampinet et je prends mon rythme de croisière à 15,3 km/h de moyenne. Je suis actuellement à une incroyable 4e place. Oui, je sais, ça ne va pas durer.

 

Je regarde le paysage défiler sous mes yeux éblouis ; dieu que cette vallée est belle. Je veux profiter de cette course qui, je le sais, me laissera des souvenirs impérissables. Je traverse le pont qui enjambe la Clarée, et repense à la fois où j’avais fait de ce lieu un poste d’observation pour regarder 3 chamois prendre le frais un soir d’été, perchés sur de hauts rochers dominant la rivière.

 

Je ne cours pas 21 km, non, trop long. Dans ma tête, je me livre tranquillement, j’ai le temps, à des calculs d’apothicaire qui me permettront de fractionner mon effort. 21 km c’est 3 x 7 km; 2 x 10 km + 1 km-c’est-peu. C’est 4 x 5 km + 1 km-c’est-peu.

J’arrive au ravitaillement du 5e kilo, juste devant « la chèvrerie » à l’entrée de Plampinet. Bon, bien, 1 ère étape, je tiens le bon bout. J’arrache un gobelet d’eau de la table ainsi qu’une éponge mouillée des mains d’un soldat. Merci ! Je ne m’attarde pas. 19’ et quelques secondes. Toujours trop vite, mais c’est normal, le rythme va se calmer de lui-même, une longue ligne droite suivie de belles bosses vont ramener mes jambes à une vitesse plus raisonnable. Plus que 16 km…

 

Je cours seule, en « chasse-patate », c'est-à-dire entre deux groupes. Ceux qui sont devant vont trop vite pour moi, et je concèderais trop d’efforts pour revenir sur eux...et la route est encore longue. Ceux qui sont derrière vont trop lentement, je ne vais pas les attendre. Ceux qui me dépassent me proposent de « m’accrocher », mais s’ils me passent, c’est qu’ils sont plus rapides...Donc, je déroule ma solitude de coureur de fond la tête remplie d’images et de souvenirs.

 

Je regarde le sol, tous les kilomètres sont indiqués par une marque à la peinture verte. Vivement Val des Près. Tiens, une fille me passe, je suis désormais 5e. Je voudrais accrocher sa foulée et la suivre, mais c’est peine perdue. Je tente, crânement de résister, mais la gazelle s’éloigne, et je recule ! Elle terminera à la 4e place...et moi, pas à la 5e, je le crains.

Pour l’instant, tout va bien. Mes pieds ne semblent pas s’échauffer outre mesure, ma vitesse est de 15 km/h ce qui est fort honorable pour moi. Pourvu que ça dure.

 

Je suis en vue de Val des Près, et passe le 10e kilomètres en 40 minutes. Bigre, si je continue comme ça, ça va l’faire, je vais battre mon record sur la distance...Ne nous emballons pas, reste 11,1 km...Les plus difficiles car la route va devenir plus plate et il ne suffira pas de lever les pieds pour avancer.

 

Entrée dans Val des Près, le pont de la Draye, quelques touristes épars me sourient et m’applaudissent chaleureusement. « Bravo, vous êtes 5e femme ! » Je passe en trombe devant la Chambarde, le chalet de mon père ; au Café des Alpins, mes fans m’encouragent à grands cris : « Allez ! Elle est bien placée cette petite ! » dit Janine Vallier à son gérant épaté. Je continue ma chevauchée fantastique et vois sur le bas-côté la famille Prat qui bat des mains. Je regarde ma montre devant l’Eau Vive, le chalet de mes grands-parents : j’ai mis 48’ depuis l’office du tourisme.

Devant la maison, personne. Normal, mes cousins nous attendent avec la plus vive impatience à l’arrivée. Quel plaisir intense de courir au beau milieu de la route, sans le souci d’éviter les voitures qui, sur cette départementale étroite, nous frôlent dangereusement. Me voici au Serre, je longe le mur de la maison qui fut encore, il n’y a pas si longtemps, celle de ma grande tante. Deux enjambées plus loin, je suis devant la grille du cimetière; je ralentis et tourne la tête et le cœur vers le caveau familial. Il y a là mon grand-père Louis, ma grand-mère Yvonne et depuis lundi, ma tante Simone. Enfin, quand je dis qu’ils sont là, c’est une façon de parler, car je les vois sur le bord de la route qui me font signe et m’encouragent...Oui, j’espère que de là-haut, vous m’avez vue, car, courir ce semi, pour moi, est un hommage que j’ai voulu vous rendre. Une course-pèlerinage aux sources de l’enfance.

 

Je quitte mon village et direction Le Rosier. Une légère côte à la sortie de Val des Près me plombe les jambes.

 

Près de 14 km et me voilà devant la maison de la belle-mère de mon père « Les Fraches » Les volets sont fermés, il n’y a personne…

 

Bon, je tiens le bon bout, mais le plus dur n’a pas commencé. Une longue ligne droite nous attend ainsi que le 15e kilo, marqué par un ravitaillement/épongement sis devant le pont des Amoureux. La Vachette : je passe maintenant devant « le camping des Gentianes », puis la maison de ma « cousine » Nathalie. Elle non plus n’est pas là. Une voiture immatriculée dans le Bas-Rhin est stationnée dans l’allée. Si elle avait été là, elle serait en train de courir avec moi ! Une autre fois peut-être si la course est de nouveau organisée, ce qui n’est pas sûr; en effet, le CNAM pourrait quitter Briançon...Information à vérifier. Si c’est vrai, j’aurais participé sur le fil à la dernière édition.

Il y a du monde à La Vachette pour nous encourager; je connais bien ce village qui marque l’entrée (ou la sortie !) de la Vallée de la Clarée. C’est un carrefour important, puisqu’il ouvre la route du col de Montgenèvre et donc de l’Italie.

 

Les choses allaient trop bien. Sur un semi-marathon, les 15 premiers kilomètres ne sont qu’un prologue, c’est là que la course commence vraiment. En passant devant l’unique boulangerie de La Vachette, une douleur à l’aine me foudroie. C’est une souffrance désormais de lever la jambe gauche. Je serre les dents, reste quand même plus de 6 km. Va falloir tenir et courir. Ma vitesse, immédiatement, tombe à 14 km...Je vais devoir gérer et regarder sans pouvoir réagir, les filles me rattraper, me dépasser et me laisser sur place. J’enrage ! Ce qui était un plaisir devient une galère, et je ne cesse de regarder ma montre.

 

On descend sur le « Mallafosse », c’est l’entrée dans les gorges. Là, la circulation n’est pas neutralisée et des plots matérialisent le parcours que nous devons suivre à présent. A la faveur d’un virage j’aperçois les Potences ! Allez, courage...Tu vas le faire. Une autre fille me passe. Je ne le saurai qu’à l’arrivée, mais c’est elle qui me prend la place de 1ère V1…Une autre est sur ses talons, je vois très vite son dos sur lequel est écrit le nom de son club : Bourgoin-Jallieu, suivie comme son ombre par un garçon qui porte le même maillot et qui l’encourage. Oui, il l’encourage et moi, je rage. Je reste scotchée sans pouvoir suivre ces deux coureuses qui auront attendu l’entrée de Briançon pour me doubler.

 

Enfin, BRIANCON !

 

Bon, je suis désormais 8e et j’espère que l’hémorragie va s’arrêter.

Non, ce n’est pas une entrée triomphale que je m’offre dans la capitale des Escartons, non, mais, néanmoins je suis heureuse. Rien, je le sais maintenant, ne m’arrêtera et même s’il le faut, je finirai en marchant, mais rien, ni personne, ne m’empêchera de rallier l’arrivée. Je regarde autour de moi, serre les poings, allez, j’y suis presque : 19 km...Je tourne la tête à droite en arrivant au Champ de Mars pour voir l’hôtel-restaurant « Les 3 chamois », établissement que mes grands-parents ont tenu pendant de nombreuses années et qui est fermé en ce moment, les volets sont clos et la terrasse désertée. Mon cœur se serre, j’y ai tant de souvenirs...Je tourne la tête à gauche : les Potences. C’est là qu’une bonne partie de la famille, dont moi, a fait ses premiers pas à ski; premières descentes et premières chutes mémorables. En un instant, je me revois, enfant, à Noël ou en Février, dévalant la pente avec mon frère Philippe, traversant à pleine vitesse sans pouvoir s’arrêter le Champ de Mars ! Sur notre lancée, nous franchissions skis aux pieds la nationale, heureusement pour nous peu fréquentée, et ne stoppant notre élan que devant la terrasse des « 3 chamois » sous le regard inquiet et réprobateur de notre grand-mère...

Ca me donne du courage. Il reste 2 km, ma montre affiche 1 h23; nous poursuivons notre effort en pénétrant dans la magnifique cité Vauban par la porte de Pignerol. Au fronton, une devise me rappelle que « Le passé répond de l’avenir », promesse qui s’applique également à la course à pied…

 

Je souris à ces gens qui m’applaudissent tandis que je dégringole la Grande Gargouille à la vitesse d’une chute à peine contrôlée. Il ne faudrait pas que quelqu’un traverse inopinément la rue, sûr que je ne pourrais pas freiner suffisamment vite pour l’éviter, la percussion serait dramatique et le pavé s’en souviendrait...et nous aussi ! De plus le canal n’est pas bouché et il ne s’agirait pas de mettre un pied dans le caniveau, mouillage assuré et entorse certifiée conforme...et plus si affinités.

 

Je passe trop rapidement devant le magasin de mon copain kikou Snoopy05 pour saluer sa femme qui travaille avec lui « Au point de vue », négoce de photos, cadres et posters. C’est, d’ailleurs elle qui est aux commandes de l’affaire ce soir, tant que son galopeur de mari court le pavé, dossard sur la poitrine !

Un virage à droite, un virage à gauche à négocier prudemment et je suis à la porte d’Embrun. Un virage à gauche, sur les chapeaux de  roues, euh de baskets et c’est la vertigineuse descente de la Chaussée...Je soulève davantage les jambes, ce qui me permet de courir plus vite en retombant plus loin. Aie, un point de côté sous-claviculaire, plus fort que celui qui m’a transpercée dès le 2e kilo...Je serre le poing gauche et appuie très fort sous la clavicule, mais rien n’y fait, on dirait que j’ai reçu une flèche. Tant pis, la délivrance est bientôt là. Suis à la hauteur du lycée climatique « mi-Chaussée », puis du cinéma Eden. A la stupéfaction des spectateurs qui m’encouragent, et de mes voisins coureurs, j’écarte les bras et poursuis ma folle dégringolade jusqu’en bas : « Je vole  ! ». Tel l’aigle de Tolède, je fonds sur un concurrent scotché qui ne peut plus avancer. Il titube, je le double en le laissant sur place...Je regarde ma montre 1h29 ! Les 1h30 de prévues vont se réaliser si j’active encore le mouvement. Je souris intérieurement, je vais le faire. Je suis maintenant dans « le dur », en apnée complète, la route est en faux-plat montant pour rejoindre l’entrée principale du 15.9. Je résiste au retour d’un coureur qui ne veut pas finir derrière une fille. Non, je ne lui ferai pas de cadeau, s’il veut ma place, il va falloir qu’il vienne la chercher ! Le chrono tourne.



Soudain, près de la grille d’entrée du CNAM, j’aperçois Crapahut, elle me crie : « C’est bien, allez, tu es arrivée ! ». Je souris alors extérieurement : oui, je l’ai fait. Mes cousins me mitraillent alors que je pénètre dans l’enceinte de la caserne, foulant de mes pieds un immense tapis bleu qui me conduit sous l’arche d’arrivée sous les bravos de la foule. L’animateur, Patrick Michel, annonce mon nom et mon chrono au micro qui résonne de toutes parts : 1h30’00...Franchement, ça, c’est de la précision militaire.

 

Je tombe dans les bras de mes « fans », tout le monde m’embrasse. J’ai les larmes aux yeux, l’émotion me saisit, mais si le corps est fatigué, mon âme, elle, est apaisée.

Ce semi, ce n’était pas une course, non, c’était un pèlerinage aux sources de l’enfance. 

 

Très vite, les résultats sont affichés et surprise, je découvre que je suis 2e V1 (sur 73), et cela est synonyme de podium ! Chantal est 3e et 1ère V2 (sur 35); coup double. Les cousins sont aux anges, nous aussi.

 


Il est 21h lorsque Crapahut et moi sommes appelées pour la remise des prix. Ma récompense sera un magnifique trophée ainsi qu’un beau bouquet de fleurs que je m’empresse d’offrir à ma cousine.




Sur la 2e marche du podium, je suis rayonnante de joie et d’émotion. J’aurais bien voulu que mon père me voit là, dans l’enceinte du 15.9, où (presque) tous les hommes de la famille ont fait leur classe ou leur carrière de militaire…

 

Il est près de minuit lorsque j’éteins ma petite lampe de chevet au premier étage du chalet l’Eau Vive. Mon esprit continue de courir la montagne, je me remémore ce SMS reçu ce matin :

« Bon pèlerinage dans ta vallée, amicales pensées vers toi »

Ce texto m’a accompagnée tout le long de ces 21,1 km...Merci Lolarun pour ces mots simples qui me sont allés droit au cœur…

Tous les résultats sont là :

http://www.cs159ria-cnam.org/spip.php?article33

Toutes les photos sont là !

http://titifb26.spaces.live.com/photos/cns!1F8A9AEC094019D4!4688/?startingImageIndex=0&commentsExpand=0&addCommentExpand=0&addCommentFocus=0&pauseSlideshow=0

 

 

 

 

 

 

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22 juin 2008 7 22 /06 /juin /2008 17:37


BROUZET LES ALES, A L'ASSAUT  DU MONT BOUQUET



Les montagnes environnantes résonnent encore de l'écho des fanfares, des bals, et des concerts de la Fête de la musique qui a eu lieu hier soir lors du solstice d'été. Dans un petit village Gardois, blotti au pied du Mont Bouquet, vaste promontoire calcaire encerclé d'une garrigue odorante, Brouzet les Alès se réveille lentement dans la chaleur de ce premier matin d'été dominical. Le thermomètre, au moral en berne depuis plusieurs semaines, nous annonce, optimiste, plus de 30°. 


Au coeur de ce village de moins de 450 âmes, les nombreux bénévoles Brouzetains ont mis les petits plats dans les grands pour recevoir des coureurs qui s'apprêtent à gravir les flancs du Bouquet qui culmine à 633 m d'altitude avec, pour les plus ambitieux, le vif espoir de parvenir à son sommet au plus vite !

Il est 10 heures et un peloton joyeux de 80 coureurs va partir à l'assaut de la colline d'où les parapentistes s'élancent de la falaise abrupte qui surplombe le versant Est.  

Non, il ne s'agit pas pour tous ces athlètes de faire un pèlerinage à la vierge "Mater Admirabilis". Il faudra pour rallier la ligne d'arrivée avaler les 5 km et surtout les 437 m de dénivellation positive. Là, s'offrira au regard émerveillé du coureur méritant, un panorama grandiose sur les Cévennes, le bassin Alésien, le Ventoux et la vallée du Rhône.

"Ca n'fait que monter ?" demande anxieusement un coureur à un autre ? "Oui et non", répond énigmatiquement son interlocuteur ; "Quand tu es là-haut, faudra bien qu'tu r'descendes : pas de téléphérique, ni d'ascenseur !"

Le décompte commence, le peloton trépigne, le doigt sur le bouton déclencheur du chrono. TOP ! C'est parti !
Les premiers filent à toute vitesse à travers la rue qui borde le parc municipal. Un virage à gauche, un virage à droite, les choses sérieuses commencent. Un panneau nous annonce le Mont Bouquet à 5 kilomètres. Il s'agit d'une course de côte sur route. Heureusement pour moi : c'est plus roulant que par sentiers...Chantal est déjà devant, bien décidée à rester maître de la situation ! Va, Chantal, aujourd'hui, personne ne viendra te contester une victoire acquise, d'après ce que j'ai vu de ses adversaires dès le départ !
Je la vois accrochée aux basques des garçons qui font la course en tête. 26'48 : c'est le temps qu'il lui faudra pour accéder au faîte du Mont Bouquet. Elle prend une incroyable 9e place au scratch...Le vainqueur, chez les hommes, n'est qu'à 2 minutes. C'est Mickael Armand du SCAC (24'48). Le junior d'Alès CA, Guilhem Prax, prend une très belle deuxième place à 5'' du 1er (24'53). Le 3e sera Cliff Sooben de l'ACN Anduze (25'15).

Quant à moi, je ne suis pas aussi mal que mes médiocres performances montagnardes pouvaient le laisser craindre. 4e V1 à la Crémaillère, il y a 15 jours (bon, c'est vrai, c'était une épreuve de la Coupe de France de la discipline et forcément, le niveau était fort relevé...pour moi !).
Dès l'entame de la côte, Françoise Dumas, l'Alésien de l'ACA tente un débordement par la gauche. Un oeil dans le rétro; ah, oui, Françoise Dumas...Mais, nous avons un contentieux elle et moi. Elle m'a battue à Anduze sur la course de la Pentecôte cette année. La vengeance est un plat qui se mange froid. Je vais laver l'affront aujourd'hui. Je me sens "en jambe", ce qui est fort rare chez moi, dès que mon horizon devient vertical. Un coup d'accélérateur, et hop adieu Françoise, on se retrouvera à l'arrivée. Aujourd'hui, c'est toi qui vas voir mon dos !!! Bon, en même temps, la route est encore longue avant le sommet, faudra pas mollir et relâcher la pression. Je me doute que mon adversaire (je parle pas de Chantal qui à l'heure où je passe le 4e kilo est déjà arrivée...), est tapie dans l'ombre (euh, dans le soleil, car de l'ombre, j'en ai pas vu...), et attend son heure pour revenir sur moi et me faire payer mon impudence !
Jusqu'à la ligne tracée sur le sol du Mont Bouquet, je regarderai dans mon rétroviseur les vélléités de Françoise de venir me disputer une deuxième place convoitée derrière Chantal Baillon, Master de la Montagne. Des tentatives, s'il y en eut, n'ont pas réussi à me décrocher du doublé que je comptais offrir à mon club La Foulée Lagardienne. Je me jette, en apnée sur la ligne d'arrivée, avec l'énergie de... l'espoir ! Yes...Bon, ça, c'est fait ! 2e et la victoire en V1.

Je suis vraiment ravie : Chantal gagne, mon ami et athlète David Brès que je coache depuis le début de la saison continue sa progression en m'infligeant plus d'une minute dans la vue (l'aurait plus faire mieux, ce zèbre, mais il est parti un peu vite, et ça, ça se paye cash...ah, l'expérience !) : 18e en 28'32, 10e V1.

De là-haut, la vue est à couper le souffle. Des voiles multicolores étoilent un ciel sans nuage. Je donnerais cher pour redescendre ainsi, accrochée à un parapente.

Mais, pas le temps de me projeter sur des rêves improbables, la suite de la séance nous attend tous les 3, Chantal, David et moi. En effet, après un échauffement de 5 km, la course de 5 km, nous allons nous offrir un bol d'air dans un fractionné sympathique : 8 X 1 minute vite (euh, très vite en fait, la peau de mon talon me le confirmera bien avant la fin de la descente...), récupération 30 secondes. Parvenus à Brouzet les Alès, nous entamerons un footing cool de 2 kilomètres pour faire bonne mesure. Bref, une sortie estivale avec dénivelé de 17 km (un peu plus pour Chantal). Pour préparer le semi de montagne Névache/Briançon, c'est une bonne séance...

Perfidement, j'invite Françoise Dumas qui vient d'arriver à se joindre à notre petite réjouissance prévue, mais, étrangement, elle refuse...et prétexte une légère fatigue pour décliner mon offre honnête qui aurait dû lui faire plaisir. Elle cache sa joie, c'est sûr !
En moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire (euh, n'exagérons rien !), nous sommes en bas.

 

Le temps de prendre une douche bienfaitrice et de faire divers étirements, les coureurs reviennent du Guidon du Bouquet.


La remise des récompenses a sonné. Les élus sont là,en compagnie des organisateurs, des sponsors et de notre ami le célèbre et sympathique animateur de courses René Reboul. Vous ne connaissez pas René Reboul ? Pas grave, lui, il vous connaît déjà !

Chantal se voit remettre un bon pour une matinée de remise en forme "Valvital" aux Thermes de Fumades les Bains (lieu fréquenté par Jules César en son temps). Bon, une remise en forme pour Chantal ? C'est un investissement pour rien. La forme, croyez-moi, elle l'a ! C'est plutôt à nous, les battues du jour qu'il aurait fallu offrir un tel soin...

Je monte sur le podium scratch (et remporte un Camelbak HydroBak 1.5 L) avec Chantal et Françoise que j'embrasse de (très) bon coeur, car, mais vous l'aviez compris, j'ai le plus grand respect pour mes adversaires qui ne le sont qu'en course...Mes propos ci-dessus, n'étaient évidemment que de l'humour. Françoise, si tu me lis...je crains le pire pour notre prochaine confrontation !



Au moment de quitter ce petit coin de paradis gardois, l'organisateur nous invite à partager le repas des bénévoles. Inutile de nous le proposer deux fois ! C'est le meilleur de la journée qui nous attend : un repas copieux, diététique (si si), et surtout convivial, à l'image de la course, et de l'accueil reçu. Nous savourons des crudités bien fraîches, du gigot, diverses variétés de salades, et des Pélardons du pays délicieux à la fragrance subtile.


Je déguste un café avec Jacques Boudet (maire actuel de Brouzet) et Pierre Redares (ancien maire). Discussion passionnante avec ces élus portés par le souci du bien être de leur prochain en cette paisible cité Languedocienne. 

Nous parlons des turbulences religieuses : répressions et révoltes (Eglise Réformée, Camisards) qui vont plonger Brouzet dans le chaos des représailles sans fin.

Il est 15 h30 lorsque nous quittons nos hôtes. A regret. Nous avons passé une excellente journée. Les Drômois rentrent au bercail.

Venir courir l'an prochain à Brouzet les Alès ! La course ? le panorama au sommet ?  Nous, on aime : un peu, beaucoup, passionnément, à la folie...Et avec l'accueil que vous y recevez, c'est le bouquet final !

Toutes les photos sont là :
http://titifb26.spaces.live.com/photos/cns!1F8A9AEC094019D4!4648/?startingImageIndex=1&commentsExpand=0&addCommentExpand=0&addCommentFocus=0&pauseSlideshow=0 

 

Tous les résultats sur : http://www.cevennes-sports.fr/Manifestations/Touslesrésultats/Année2008/tabid/411/language/fr-FR/Default.aspx
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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 05:46
IL N'Y A PAS QUE LA COURSE A PIED DANS LA VIE


Oui, c'est vrai : mon CR est en retard, et ça, c'est pas de moi ! Ca n'est pas parce qu'il n'y avait rien à dire sur LA CREMAILLERE ! Non, c'est que j'ai BEAUCOUP de travail en ce mois de Juin...Bon, mon CR ne sera pas rédigé aujourd'hui, car, en ce mardi 17 Juin, c'est mon Festival de Théâtre RECRE EN SCENE, 10e anniversaire !

Un peu de patience...A bientôt !
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  • : Courir Plus Haut
  • : Le blog de Titifb, passionnée de montagne. 6e des championnats du monde Master de course en montagne 2006. Trails, 10 km, plans d'entraînement, conseils, récits de courses...Coach d'une équipe de coureurs Drômois.
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