UN ANNIVERSAIRE DIGNEMENT FETE
En ce 11 novembre où l'on commémore en France la signature de l'Armistice de 1918, les meilleurs coureurs de la région du Languedoc Roussillon et d'ailleurs se sont donné rendez-vous à Alès dans le Gard pour souffler, avec les organisateurs, les 20 bougies de cette épreuve...phare ! Le vent, qui s'est invité, les a bien aidés !!!
ON A LIVRE BATAILLE !
850 athlètes de tout poil (euh, on fête bien les poilus aujourd'hui ?!) ont déroulé leurs foulées le long des quais du Gardon sur un circuit connu pour sa rapidité. A noter que la circulation automobile est supprimée pendant la durée de l'épreuve. Attention fort appréciée par les sportifs qui doivent, parfois, sur certaines courses slalomer entre les voitures !
SUR ET RAPIDE !
Ce 10km se déroule en majorité sur deux boucles entre le pont Neuf et le pont de Resca. Beaucoup viennent à Alès pour tenter de faire leur meilleur chrono de la saison. Ce ne sera pas le cas aujourd'hui. Manque d'opposition pour les meilleurs et vent qui semble toujours contraire pour les autres ! Néanmoins l'ambiance est excellente et un nombreux public (courses enfants obligent) est là pour encourager du geste et de la voix les coureurs qui produisent leur effort.
Jean-Pierre Buix, le célèbre animateur, commente la course avec entrain et compétence. Présent sur tous les parcours de France du cross aux courses sur route, le maire de Buis les Baronnies connaît bien son affaire et le palmarès de la plupart des athlètes.
L'ACA : LA VICTOIRE EN CADEAU !
C'est le club d'Alès qui prendra la plus grosse part du gâteau :
Chez les garçons, El Hassan Lasshini l'emporte en 29'32 avec près d'une minute d'avance sur son dauphin Ludovic Pagès. 4 Alésiens dans les 5 premiers...
Chez les filles, ce sont trois Alésiennes également qui se présentent ensemble sur la ligne d'arrivée...Christine Bardelle emmenant le trio en 37'50. La victoire en chantant...
LA COURSE VUE DE L'INTERIEUR !
En rentrant d'un "stage d'altitude" dans les Alpes du Sud avec plusieurs milliers de mètres de dénivelé et une motivation bien émoussée par la sensation d'en avoir plein les jambes dès le footing, je décide néanmoins de courir (euh poussée par mon fan club, je dois avouer), j'ai pris place dans le sas de départ réservé à l'élite. Une place d'usurpatrice aujourd'hui ! J'ai un peu honte de moi, je dois dire...Je me sens si lasse que si je m'écoutais, je retournerais à ma voiture et me coucherais sur la banquette arrière !
Le starter siffle le départ, et la galère commence. Ah, quand on est bien, comme tout semble facile. Tiens, je ne me rappelais pas que les kilomètres étaient si longs à Alès. 1er kilo : 3'48. Dans la douleur. J'tiendrai pas à ce rythme, c'est sûr. Je m'écarte, monte sur le trottoir au niveau du premier pont et basta ! Je vais attendre mon copain Kikoureur Bigout 66 (secrètement, c'est surtout pour rencontrer mes cybers-Kikous que je suis venue ce matin...) Quelques secondes passent et hop, j'aperçois sa casquette blanche, je saute sur la route et lui emboîte le pas à son étonnement ! Nous faisons course commune pendant un bon kilomètre. Mais, ça ne va toujours pas : je suis essoufflée à 15 km/heure...Bon, le vent, l'asthme, la lassitude, tout cela ne me convient pas.
"Salut Bigout, je vais attendre une de mes copines du club de la Foulée Lagardienne. A tout à l'heure".
Plutôt que d'abandonner, je vais essayer de rendre service. Au deuxième pont j'attends Magali...je ne la vois pas et commence à enlever mon dossard. J'ai déjà la première épingle à la main quand je l'aperçois.
"Allez, Mag ! Viens je t'emmène !"
Je me place à côté d'elle, puis devant, pour lui couper le vent, lui tends une bouteille au ravitaillement du 5e kilomètre. Nous courons à 14 km environ...
Rien à faire, je ne peux pas continuer et après 2 kilomètres, à mon grand regret, je dois la laisser partir
"Allez, Mag, courage, c'est bien ça ! A tout à l'heure !"
Je rentre en rebroussant chemin sous le regard étonné des coureurs que je croise...Le dossard à la main et le bracelet-puce à la cheville, j'encourage tous ceux qui ont encore une boucle à effectuer pour terminer leur 10 km.
El Hassan arrive à ce moment-là ! Il n'a pas traîné, moins d'une demi-heure ! Ca laisse rêveur de courir à plus de 20 km/h aujourd'hui...
Je cours (sic !) vers ma voiture pour récupérer mon appareil photo et me couvrir. Il fait froid à l'ombre dans le vent.
Le temps de faire l'aller-retour, mon copain Manu Jimenez est passé...10e et 1er V1; c'était relevé en senior...et en espoir !
Les 3 premières filles arrivent en 37'50, pas de Chantal Baillon. Le temps s'écoule. 4e (une anglaise que je ne connais pas), 5e (Joëlle Filaire), 6e (Sylvie Fourdrinier) , 7e (Corinne Gayraud). Mais où est Chantal ? Aurait-elle abandonné ? J'espère que non !!!!
Ouf la voici. Elle est 8e en 39'56...Elle n'était pas bien, elle non plus, d'autant qu'avant la montagne, elle a eu la crève pendant 15 jours. Elle est surprise de me voir déjà à l'arrivée ! Quoi ? Je l'aurais doublée ?! Je lui raconte ma course de galérien-du-tout ; elle pense que j'aurais dû continuer...même si je faisais un chrono décevant. Moi, je n'ai pas pu. Bon, en discutant avec Claudy Benoit, l'organisateur de l'excellente course des 15 km d'Anduze, j'ai raté le passage des Kikous Cèdre et Bigout ! Damned...
La remise des récompenses s'étire malheureusement trop en longueur (trop de lots à choisir par les coureurs qui eux ne s'en plaignent pas).
Chantal, bien que 8e, monte sur le podium des V2 en 3e position...Nous ne resterons pas pour le tirage au sort. Tant pis ! Nous quittons le stade Pibarot à 13h. La remise des prix a débuté à 11 h 30...trop long ; de nombreux coureurs font comme nous, surtout ceux qui ont de la route pour rentrer.
Le bilan de cette journée est mitigée et je suis partagée entre la joie d'avoir enfin rencontré deux de mes copains de mon site de coureurs Kikourous, et la déception de n'avoir pas pu rallier l'arrivée, ni avec Bigout, ni avec Magali que j'aurais pu davantage aider. Chantal, de son côté, fait la part des choses et prend les événements avec sagesse : l'an dernier, elle était 2e derrière Christelle Bardelle en 37'48, bon. C'est pas grave, je vais relancer la machine, je n'ai pas dit mon dernier mot. Moi non plus !
Combien d'épreuves peuvent se targuer de souffler autant de bougies ? Combien de courses que l'on crée aujourd'hui perdureront suffisamment pour rivaliser avec ces compétitions qui ont acquis leurs lettres de noblesse au fil de tant d'éditions?